La lettre portée au préfet de l'Yonne, mardi matin à 8h15, par un délégué, Pascal Rouger, qui s'est entretenu avec Jean-Christophe Moraud.

Les retards de paiement de la PAC pénalisent les agriculteurs qui n'avaient pas besoin de ça, cette année calamiteuse, qui va condamner environ 450 exploitants à mettre la clé sous la porte d'ici la fin de l'année.

 

 


        

 

                                                                                                      Monsieur Jean Christophe MORAUD
                                                                                                      Préfet de l’Yonne
                                                                                                      1 place de la Préfecture
                                                                                                      89016 AUXERRE

 

                                                                             Auxerre, le 27 septembre 2016.

 

Monsieur le Préfet,

 

L’agriculture et les paysans vivent une situation catastrophique et sans précédent. Les causes de cette situation sont multiples et nécessitent des réponses fortes et nombreuses.

Deux types de réponses sont indispensables: des mesures immédiates permettant  aux agriculteurs d'honorer leurs factures et de faire vivre leurs familles, des mesures structurelles pour sortir l'agriculture de l'impasse excessivement libérale où elle s'engage.

Des mesures immédiates:

- Paiement rapide des aides compensatoires et à défaut, versement d'ATR pour les deux piliers PAC.

- Année blanche sur tout type de prêt pour chaque paysan en faisant la demande, sans frais de dossier ni intérêts.

- Prêts à taux nul garantis par l'état permettant de lisser le déficit 2016 sur plusieurs années, 5 à 20 ans selon les situations.

- Aide directe à la trésorerie plafonnée par actif.

- Faciliter l'accès à la Prime d'Activité: demandes traitées en deux semaines maximum, ouverture de droits pour un an et non trimestrielle,

- Autorisation de vente, échange et don pour les semences de ferme.

Des mesures structurelles:

- Refondre la PAC. L'exemple de la production laitière et la catastrophe que constitue l'abandon des quotas conduit inexorablement à ce constat: la régulation des volumes et des marchés doit devenir la règle.

- Modifier l'Assurance Récoltes. Le changement climatique et les aléas de production qui en découlent impliquent un système de protection adapté.                                                                 

Ainsi, l'ensemble des productions doivent être couvertes et faire l'objet d'une assurance obligatoire, seul système permettant une assise suffisante.

- Faire évoluer le modèle agricole. Rendre les fermes plus polyvalentes par une politique d'installation adéquate et la prise en compte de ce type d'exploitations : par exemple, critères de spécialisation, d'endettement ou de seuils à supprimer.

Quant au financement de ces mesures?                                                                                         

Voyez les bénéfices réalisés par ceux qui vivent de nos produits...                                            

En effet, comment accepter que l'industrie agro-alimentaire et la grande distribution réalisent des profits substantiels quand les paysans n'ont plus de quoi vivre?

Ces entreprises doivent être taxées et participer au financement des mesures indispensables aux paysans.

Ne laissez pas monter le découragement, les sentiments d'injustice et d'abandon, la rancœur...

Les paysans crient "AU SECOURS"

 

            Le comité départemental de la Confédération Paysanne de l’Yonne

 

 

 

Julien Bourgeois, éleveur céréalier bio à Sainte-Colombe-sur-Loing en Puisaye pratique aussi la vente directe (DR)