POLITIQUE
Session du conseil départemental : le président chahuté
le jeudi 10 novembre 2016, 11:40 - POLITIQUE - Lien permanent
André Villiers a refusé de porter à l'ordre du jour le dossier SEM Yonne Équipement (ventes des actions du département) en réponse à une demande de Nicolas Soret. Un débat houleux s'en est suivi qui a mis en lumière les problèmes d'organisation et de communication de l'exécutif départemental. André Villiers a ensuite été mis en difficulté sur la politique sociale notamment sur les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes
Video de la conférence de presse, jeudi soir, annonçant l'accord, dans le bureau du président // En bas de page
Le calme est revenu en milieu de matinée dans l'enceinte départementale, mais les problèmes demeurent aigüs. Le 1er vice-président Patrick Gendraud a déclaré à Auxerre TV n'avoir jamais vu ça en 19 ans de mandat (DR)
16 membres de la majorité départementale sans compter les 12 vice-présidents qui composent l'exécutif, avaient adressé un courrier signé par tous au président afin que ce dernier organise une réunion de la majorité avant la session plénière de jeudi 10 novembre.
Les élus estiment ne pas être au courant de l'évolution du dossier SEM Yonne Équipement sauf à regarder la presse alors que des décisions semblent engager le département sans que les élus soient consultés. À quoi donc servent-ils dans ces conditions ?
Cette réunion de la majorité avait d'abord été programmée tôt le matin, avant le début de la séance plénière, puis a été décalée au dernier moment à 16 heures dans l'après-midi, c'est-à-dire, après la session plénière consacrée aux décisions modificatives du budget pour l'essentiel.
Or seules 3 personnes sur les 16 pourront y assister, car elles avaient pris des engagements, tablant sur la réunion à 8 heures avant la séance dont il est prévu qu'elle se termine sur l'heure de midi.
André Villiers a décalé la réunion de la majorité, dit-il, au prétexte que Maurice Pianon vice-président chargé du développement économique et Isabelle Froment-Meurice ne pouvaient être présents à cette heure. Or cette dernière était finalement présente.
André Villiers, par ailleurs, a prévu de convoquer une conférence de presse, ce jeudi à 17h30, sur la vente des actions du département à la SEM Yonne Équipement.
Interpellé et chahuté par des élus, notamment Élisabeth Frassetto (Villeneuve-sur-Yonne) Delphine Grémy (Bourgogne-en-Gâtinais), Irène Eurliet-Brocardi, (Charny), Xavier Courtois (Avallon) de la majorité et Monique Hadrbolec (Auxerre) et Nicolas Soret (Joigny) de l'opposition, sur le manque de méthode et de communication, pour employer des termes généraux, André Villiers a fait valoir qu'il n'avait reçu l'offre écrite des présidents des intercommunalités de l'Yonne que, lundi 7 novembre, et qu'il ne pouvait aller plus vite que la musique.
Le président a annoncé que le dossier de la vente des actions que détient le département dans la SEM YÉ (il est l'actionnaire majoritaire) sera porté à l'ordre du jour de la session plénière qui sera convoquée le 25 novembre.
D'un mot, André Villiers va sans doute annoncer, jeudi soir à la presse, qu'il accepte la proposition des intercos - prix de vente de l'action à 20,17 euros - le complément étant financé par des dividendes servis pour l'occasion et exceptionnellement, par la SEM Yonne Équipement, pour sortir de l'impasse et atteindre la somme de 2,1 millions prévue au budget primitif 2016. Ce qui correspond à 27 euros l'action, dividendes compris. Mais à 20,17 euros pour les intercos qui ont choisi d'aller au-delà de la barre qu'elles s'étaient fixées jusque là.
Rappelons que le président Villiers avait déclaré à plusieurs reprises qu'il ne cèderait pas en-dessous de 31 euros.
Acculé, dans une impasse, chahuté par des membres de sa majorité et par certains de ses vice-présidents qui cherchent à lui faire entendre raison, André Villiers devra se rendre à l'évidence.
L'élu du sud de l'Yonne expliquera sans doute aussi qu'il avait augmenté le prix de l'action d'une part en référence à un audit réalisé l'été dernier et d'autre part par sa volonté de servir 1 million d'aide exceptionnelle en faveur des agriculteurs durement touchés par la crise.
Une décision qui n'a pas (encore) été soumise à l'assemblée départementale.
P-J. G.
__________________________MIS À JOUR JEUDI 19H30
LA MAJORITÉ, PAS NOMBREUSE MAIS AU COMPLET PAR LE JEU DES POUVOIRS, S'EST RÉUNIE DE 16 HEURES À 17H30 JEUDI APRÈS-MIDI
LA FIN D'UN LONG FEUILLETON CELUI DE LA VENTE DES DEUX TIERS DES ACTIONS QUE DÉTIENT LE DÉPARTEMENT DANS LA SEM YONNE ÉQUIPEMENT
IL RESTE AU CONSEIL DÉPARTEMENTAL À PRENDRE UNE DÉLIBÉRATION LE 25 NOVEMBRE ET AUX INTERCOS DE SOUMETTRE L'ACCORD À LEURS MEMBRES
La conférence de presse de l'exécutif
Pressé par sa majorité, l'exécutif départemental a finalement accepté l'offre des intercommunalités de l'Yonne pour le rachat des deux tiers des actions détenues par le conseil départemental dans la SEM Yonne Équipement.
Cette offre avait précédemment été repoussée par André Villiers et fait l'objet d'une surenchère refusée par les intercos.
Il reste à soumettre l'accord à l'assemblée départementale qui devra se prononcer. Idem pour les intercos.
Fin d'un long feuilleton ?
Commentaires
Quand je vois les vidéos des opposants à André Villiers, je me dis que "les cons ça ose tout, c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît". Le département fait une bonne affaire au nez et à la barbe des intercommunalités, suffisamment sottes pour acheter ces actions, et du préfet, suppôt d'un gouvernement qui étrangle les départements en diminuant leurs dotations de fonctionnement. Félicitations aux services du conseil départemental, qui sauvent les équilibres budgétaires et bouchent les trous creusés par l'Etat. Xavier Courtois sur la même ligne que Nicolas Soret ? Bon, ben on votera plutôt pour Caullet que pour lui, qui à voter socialiste aux législatives.
je viens de regarder l'integralité de l'intervention de A Villiers, "ça rame" pas mal. Mais surtout , trois choses: le metiers de conseiller départemental suppose beaucoup de travail et de formation, certe le Président dispose des outils de son cabinet, mais c'est devenu beaucoup plus complexe conclusion: élisons des candidats sur leur compétence.
Ensuite les subventions en chute libre du département au collectivités leur ont rendu une certes liberté (celle de s'opposer au Conseil Départemental.
Puis , le Conseil Départemental est une collectivité "au bout ", bientôt plus que des compétences obligatoires et des petites bricoles, mais des coûts de fonctionnement stable, il y a des questions qu'il faut se poser.
André Villiers a perdu. La farce n'avait que trop duré.
C'est étonnant l'intérêt des inters comm, sur ce sujet. iIl est vrai que depuis que le roi Férez a la compétence économique à l'agglomération, les projets de construction en tout genre vont bon train. Pole environnemental, parc d'activités d'Appoigny, le quartier de la gare,... wahou il y a de l'argent qui sort pour construire et déconstruire...
Bref, dans la bagarre qui s'est jouée, il n'y a, à mon sens, ni perdant, ni gagnant sauf le contribuable qui au bout du bout paiera....
Une question reste sans réponse et personne ne semble se la poser. Quels sont les coûts de fonctionnement de YE? Car maintenant les intercos ont cela sur les bras et la charge est lourde...
La encore braves gens, c'est nous qui allons payer les danseuses de ces messieurs.
Merci à la rédaction de cette précision, mais au final cela revient au même et la magouille des comcoms pour sauver le soldat Villiers est en passe de réussir sauf rebondissement du préfet.
Notre Président sort grand vainqueur de cette reine des magouilles et les contribuables des comcom , n'ont plus qu'à payer! Certes les biens pensants diront que c'est un compromis acceptable et comme toujours tout le monde criera victoire.
@ Bernard Boucherat. Yonne Équipement n'a jamais versé de dividendes car il n'y a pas de pacte d'actionnaires qui le prévoit. Le million en question sera prélevé sur les "réserves", la trésorerie sous forme de versement des dividendes selon un pacte spécifique établi par l'expert comptable pour la circonstance. Du moins c'est ce que nous avons compris
Le présiflan ! Il est temps que cette mascarade cesse, Villiers a tout détruit. Lui compris.
Remarque hors sujet en ce qui concerne le télex relatif à JP Soisson : ce monsieur a quand même participé 7 fois à différents gouvernements 4 fois en tant que ministre et 3 fois secrétaire d'état . Cela méritait d'être mentionné .
En regardant votre vidéo instructive (comme d'habitude :), et en tentant de décrypter un jargon administratif assez sidérant, je me suis posé une question simple : bon, okay, l'affaire est conclue après des mois de tergiversations mais ce rachat par les comcom aura-t-il une incidence sur le portefeuille du contribuable que je suis ? Comme je réside à Tonnerre et que je paye déjà des taxes surdimensionnées, telles que la foncière, ma question semble pertinente, pas vrai ?
La magouille est admirable, mais j'ai du zappé un épisode car il ne me semble pas,que la SEM Yonne équipement a réuni son conseil d'administration pour verser des dividendes au département.
Et s'il le font c'est illogique voire illégal, car cette SEM n'a pas vocation à compléter le budget départemental insincère et de plus, c'est autant d'argent de perdu pour les futurs investissements.
Une question à PJG, depuis 1995, combien de fois ont-ils versé de dividendes et pour quel montant? Pour le prétexte des 1 million à verser aux agriculteurs, Villiers peut le faire au premier trimestre 2017 et donc le budgétiser en 2017.
Les intrercoms marche sur la tête et gèrent mal nos impôts en proposant 20 euros 17 l'action. Si l'erreur du budget 2016 du département était involontaire, on pourrait comprendre la position des intrecoms, mais ce n'est pas le cas en l'espèce.
Ils devraient retirer cette offre et laisser le Préfet dire le droit et recadrer le conseil départemental.
Je crois que les Français ont leur responsabilité dans la situation qui est la leur
André Comte-Sponville, philosophe...aussi ...on a les élus qu'on mérite.. Nicola Sauret en est le grand perdant malheureux. Peut être faudra il démissionner pour reconstituer une gouvernance propre, sauf pour les avares de pouvoir si petit soit-il, capables d'avaler la mauvaise soupe du président...
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Patrick GENDRAUD s’étonne de n’avoir jamais vu cela en 19 ans de mandat, sans doute.
Mais 19 ans de mandat c’est beaucoup, vraiment beaucoup, surtout avec comme casserole, la gestion du centre de gestion des musicien et danseurs catastrophique et les revirement politique UMP/UDI/LR que nous connaissons.
Pour les partisans des énergies propre, l’éolienne de Chablis comme certain le surnomme, n’est pas blanc comme neige.
Deux mandats seraient suffisants….