Sissako à la lutte : le jeune milieu défensif a de l'impact et est capable d'avancer et de percuter plein axe, mais il doit améliorer les sorties de balle afin de les distiller propres à ses partenaires. Le jeune Auxerrois n'a qu'une vingtaine de matches en CFA. Il possède une formidable marge de progression (DR)

 

Auxerre (Stade de l’Abbé-Deschamps). L'AJA et Chambly  0 à 0
Arbitre : M. Orta.

AJA. Boucher (Lenogue, 62e) – Aguilar (Diallo, 46e), Tacalfred (Sparagna, 66e), Sparagna (Ndicka, 46e), Boto (Fonrose, 62e) – Fumu Tamuzo (Ba, 46e), Mathis (cap., Sissako, 62e), Sissako (Konaté, 46e), Ayé (Montiel, 46e) - Courtet (Fumu Tamuzo, 66e), Obraniak (Goujon, 27e). Entraîneur : Cédric Daury.

Chambly. Pontdemé (Pinoteau, 46e) -  Soubervie (Doucouré, 69e), Jaques (Aine, 46e), Rocher (cap., Jaques, 69e), Doucouré (Vidot, 46e) – Padovani (Gendrey, 46e), Burel (Popelard, 46e), Rodrigo (Couturier, 46e) – Henry (Cuvier, 46e), Benmeziane (Belhadi, 46e), Kinkela (Miranda, 46e). Entraîneur : Bruno Luzi.

-----------------------------------------

 

Les Auxerrois ont aligné un 4-4-2 en première mi-temps.

Devant Boucher, une ligne de 4 avec de gauche à droite Aguilar, Tacalfred, Sparagna et Boto.

Au milieu, Fumu-Tamuzo, Mathis, Sissako et Ayé

Devant, Obraniak en soutien de Courtet.

Ça avait de la gueule et il y a de l'idée sur les intentions de Cédric Daury.

Sur le banc : Lenogue, Ndicka, Diallo, Fonrose, Goujon, Ba, Konaté, Montiel, Kanouté

Les Ajaïstes ont buté sur un jeu défensif solide de Chambly en première période, Sparagna et Ayé à deux reprises manquant de peu le cadre. Mais c'est Chambly qui se ménagea l'occasion la plus nette, repoussée par la transversale (18).

En deuxième mi-temps, Cédric Daury a fait tourner comme annoncé.

Diallo a remplacé Aguilar comme face à Valenciennes, tandis que le jeune Ndicka prenait place à côté de Tacalfred en défense centrale.  Fonrose se substituant à Boto côté gauche.

Sissako, Konaté et Goujon (qui a remplécé Obraniak victime d'un coup 28) au milieu ont apporté un nouveau regard sur le jeu et ses possibilités d'autant que Ba relancé, se mua en rampe de lancement mais ne put concrétiser.

Lenogue prit place dans le but Auxerrois. Il s’illustra par une parade décisive en fin de match (83′).

Un bon match d'entraînement dans un froid de canard sur la pelouse du stade Abbé-Deschamps où il va falloir creuser les bons repères pour faire tomber les adversaires à partir du mois de janvier.

 

À l'AJA rien n'a jamais été rose

 

Nombre de supporters éloignés pour les fêtes ont appelé Auxerre Tv, phénomène inédit. Ils sont tous très en attente de résultats positifs, d'arrivée de pointures et d'espérance... enfin si l'on peut dire.

Un phénomène nouveau qui traduit une profonde anxiété, une grande angoisse et une volonté de vouloir tout renverser. L'AJA dans le passé a été confrontée à ce type de situation dans des conditions différentes. Mais cela n'a pas toujours été rose, loin de là, demandez à Guy Roux.

L'important est d'avoir confiance, une confiance indéfectible à l'image de Gaëtan Courtet qui sait le danger et croit dans l'équipe. Comme il dit : "on ne pourra rien faire si on ne le fait pas ensemble...".

Le maintien en Ligue 2 ne surgira pas d'un miracle venant de l'extérieur.

La méthode auxerroise est basique et a fait ses preuves dans le passé. Lorsque les meilleurs de l'équipe étaient vendus (Ferreri, Bats, Cantona, Boli etc) les supporters se disaient que l'équipe n'y arriverait jamais et qu'elle allait descendre.

Or statistiquement, il appert que à chaque fois que ce cas de figure s'est présenté, l'AJA a terminé à une meilleure place qu'avec ses vedettes.

Le secret de Roux n'en était pas un, mais tout était dans la manière de manager les hommes sur le plan individuel pour les faire grandir. Le sorcier Bourguignon (qui est tout sauf un sorcier) expliquait à chacun qu'il devait donner un peu plus afin que l'équipe compense la perte du leader vendu pour que survive le club.

Lorsque 16 bonhommes donnent un peu plus voire se surpassent en certaines occasions, cela peut générer une formidable machine de guerre.

 

 Sissako chouchou, est grand

 

Alors on y croit.

On croit que Konaté, deuxième meilleur Ajaïste sur le plan cardio derrière Ayé, va retrouver sa capacité à effectuer des doubles accélérations qui ont fait si mal l'année dernière à l'adversaire. Le box to box boy n'est pas mort, il va ressurgir.

On croit que Florian Ayé va consentir les efforts nécessaires pour élever son niveau de jeu et de concentration car il a des pieds et une tête en or mais ne le sait pas vraiment encore.

On croit que Sissako, notre chouchou, va casser la baraque, sans prendre (trop) de cartons et sans vendanger autant de ballons dès qu'il les a farouchement conquis en imposant son physique.

On croit à Boto revenu après blessure, plus fort encore, grâce à l'expérience acquise, qui compte.

On croit à Fix, à fond, car il sera décisif si le Monsieur le veut. Comme à Troyes avec cette merveille de centre cintré, un arc, dans le dos de la défense Auboise pour la tête de Courtet. Fumu-Tamuzo, son coup de génie sur ce coup là, ce fut son inspiration d'ailier qui centre sans avoir besoin de déborder !

On croit à Montiel que d'aucuns trouvent vieux avant l'âge car il s'est montré lent en une occasion contre Valenciennes. Lui aussi a besoin d'expérience mais il va aller vite. On ne juge pas un joueur sur une action perdue. À Auxerre, les points sont tellement rares, que la tolérance à la vendange, est minimale... aujourd'hui.


Tous le même maillot, de toujours

 

Au fait, supporters, les vrais de toujours, souvenez-vous de Laslande sifflé copieusement à l'Abbé-Deschamps pour ses maladresses (on n'évoquera pas Stefan Kovacs meilleur buteur de D1 sifflé car il faisait toujours les appels du mauvais côté).... alors qu'il claquait et fut un des meilleurs buteurs de division 1. Maladroit parce qu'aussi, il pesait et usait la défense adverse jusqu'à ne plus pouvoir mettre un pied devant l'autre. Florian, tu as compris ....

Lilian le héros d'Amsterdam, avec un dos malade. Pas un héros, non, un homme. Qui s'est surpassé.

On croit à Ba, Touzghar et Vincent qui vont se bouger les fesses comme chacun de ces joueurs qui portent le maillot de l'AJA.

Le porter est un honneur même s'ils ne sont que de passage, empruntant le maillot de leurs aînés, de tous ceux qui l'ont porté avant eux.

On croit enfin à tous les dits anciens, Boucher, Sparagna (on les met dans le lot, désolé giannluigi), Tacalfred et ses ballons précis en louche comme une approche golfique, Fournier qui a du métier et de l'envie - il sera peut-être comme Laurent Blanc blessé fin 95 ressuscité au printemps pour emmener l'AJA au doublé de 1996 (eh oui c'est comme ça que ça se passe !) - et a son mot à dire dans le décompte final.

Comment dire qu'on croit à Mathis, Courtet, l'or en barre qui en remontrent aux jeunes en les dépassant de loin au test de VAMEVAL, Obraniak la perle polonaise messine l'homme qui joue juste en passant le ballon au bon moment (surtout les petites touches), avec la bonne vision ? Ça, ça ne s'apprend pas. Encore que ... Ayé, Konaté, Fix, Montiel et Sissako peuvent peut-être lui demander conseil .... Une bière, une vraie, fera l'affaire, qui vaut mieux qu'une mise en bière que des oiseaux de mauvais augure, prédisent à l'AJA.

Mieux que mille entraînements sans âme et intelligence.

 

Pierre-Jules GAYE