Zacharie Boucher au centre, le gardien du stade Abbé-Deschamps (DR)

 

 

Il y a des jours, comme ça, où il n'y a rien à dire et où il vaut mieux se taire.

Même dans le football business qu'est devenue l'élite du football français, LIgue1 et Ligue 2.

L'amour du maillot est surtout le fait des supporters qui ne sont plus les mêmes qu'autrefois. Les irréductiblement attachés viscéralement à leur club, quoi qu'il arrive, derrière leurs couleurs, leur club.

Il reste que le football demeure une affaire d'hommes. de stratégie, de tactique, de confrontations d'intelligences collectives et individuelles. Un jeu passionnant même si parfois pour ne pas écrire souvent, il reste bloqué et pauvre, la crainte de perdre l'emportant sur l'esprit de conquête.

Alors, mardi soir, les bras cassés de l'AJA, décapités après leur premier match victorieux contre Lens, la lanterne rouge qui n'a pas encore pris le moindre point, Lens le plus gros budget de Ligue 2 juste devant Auxerre ; vont entrer sur la pelouse du stade Abbé-Deschamps après avoir pris trois buts à Nîmes, vendredi soir sans en inscrire aucun.

En face l'équipe des Bretons de Lorient, actuels leaders, en confiance et armés d'un Gaëtan Courtet généreux qui a beaucoup donné à l'AJA et à Auxerre. Le demi chauve dévoreur de terrain aura l'acclamation qu'il mérite. Nul doute.

Alors, mardi soir, les bras cassés, peureux, sans confiance, inhibés, spécialistes du déchet technique et des mauvais choix, ont l'occasion de vraiment montrer ce qu'ils ont dans le ventre. Et s'ils acceptent de demeurer des joueurs battus et rebattus, couchés, se cachant derrière leur petit doigt, leur égoïsme et la crainte d'un naufrage collectif.

Il y a des jours et des soirs, comme ça, où l'enjeu est une question d'hommes dans leurs vérités.

L'heure de la révolte a sonné dans toutes les consciences.

Seule la révolte redressera les têtes, les cous et les bustes. Portés par des jambes de feu animées par des coeurs dédoublés.

Debout les morts.

 

P-J.G.