Le Facebook de Nicolas Soret est objectivement devenu pour tous - et pas que pour les Joviniens du Jovinien dont il est le président de la Communauté des communes et l'élu départemental - une source d'information incontournable et souvent pertinente.

Le choix des infos, leur traitement et l'écriture vive et précise non sans humour, la passion qui transpire, témoignent d'une chose.
Nicolas Soret a une vocation de journaliste.

Politique, manager, comédien, professionnel (il a un vrai boulot à Paris pour ne pas être déconnecté dit-il), l'homme, l'artiste a plus d'une corde à son arc.

Celle du porte-plume chroniqueur de son territoire lui va bien et il les porte bien.

Au-delà du plaisir car il y a du plaisir à le lire, l'homme politique élu par ses concitoyens déroule un exercice de démocratie en rendant compte et en rendant des comptes aux citoyens contribuables, précédant parfois leurs attentes. Son art c'est l'exploitation de faits précis en développant une réflexion autour de ces faits factuels, traits de vie en communauté, très terre-à-terre, suggérant des pistes et ouvrant des fenêtres. Ses dialogues pour décrire la réalité sont parfois de petites merveilles de saynètes courtes, à la portée de tous. Loin en tout cas des explications abstraites et absconses des technocrates et autres anesthésiés du bulbe. Ces derniers devraient lire Marie Noël, ils apprendraient à écrire et à développer leur sensibilité inhibée.

En prenant le lecteur-citoyen-électeur par la main tous les matins, Nicolas Soret enfant de l'Yonne né à Villeneuve, en fait des compagnons de chemin et de vie, soulageant les uns quand il ne vole pas directement à leur secours concrètement, intéressant les autres ou encore provoquant des sourires ou rires bienfaisants. Et parfois des colères étouffées de fonctionnaires ou élus du conseil départemental de l'Yonne.

 

Le talent et la discipline

 

Évidemment, tout le monde n'a ni le talent ni l'envie, non plus que le temps sans doute, pour sacrifier à son devoir et à cette discipline. C'est un choix. Fort et assumé. Soret est un cas unique à notre connaissance dans la classe politique de l'Yonne. Les politiques ont tous ou à peu près un Facebook. Ils l'utilisent pour être dans leur temps, connectés avec les autres (pour voir ce qui se trame sur la toile), mais ne contribuent que de manière parcimonieuse en postant sinon à leur gloire.

Guillaume Larrivé égrène, à défaut d'avoir trouvé la bonne méthode reconnaît-il, ses interventions sur les radios et télés, prises de parole à l'assemblée nationale, ou encore visites dans les villages de la circonscription le week end photos de groupe à l'appui. Jean-Baptiste Lemoyne était dans la même veine mais moins visible, peut-être plus sensible et personnel. Jean-Yves Caullet  et Henri de Raincourt qui a fini par s'y mettre, se faisaient beaucoup plus rares comme Marie-Louise Fort qui sait en revanche faire vibrer la fibre. André Villiers s'y est mis aussi mais ce sont davantage ses amis qui postent sur son compte que lui-même, même s'il se montre à peine plus depuis qu'il est député. Guy Férez est loin de tout ça car il ne pianote pas, laissant le service communication ou le cabinet nourrir son Facebook peu consulté car pauvre en regard des activités et responsabilités de l'homme politique, pauvre en émotion et sensibilité qui sont la marque des réseaux sociaux. Personnaliser, faire part de ses réactions, donner un peu de soi-même, c'est ça qui marche et rien d'autre. Patrick Gendraud, lui, président du CD 89, ex-maire de Chablis, n'a pas de compte sinon l'auto-école à son nom, au contraire de Jean-Claude Lemaire à Joux-la-Ville, ancien conseiller départemental et président des maires ruraux de l'Yonne, président en exercice des Maisons de l'enfance dans l'Yonne.

 

Créativité des territoires

 

Il faut donc se dire combien on a de la chance de pouvoir suivre cette chronique Soréenne et Jovinienne, assez universelle dans son contenu, qui révèle beaucoup plus, au fil du temps et de son compagnonnage qu'il n'y paraît à première vue.

L'oeuvre de Soret fait partie des nouveaux chemins de la connexion en réseaux et rapports au monde aux gens. C'est déjà le monde de demain et celui d'aujourd'hui expérimenté comme dans un laboratoire.

Ainsi donc la ville réputée la plus à droite de l'Yonne, la droite, la vraie droite à droite, a été prise - certes à la faveur de divisions autour de Philippe Auberger, par une équipe étiquetée à gauche qui laboure le territoire et développe des solidarités par la proximité vraie celle qui exige qu'on mouille la chemise au quotidien sur le terrain et qu'on laboure attentivement. Faut-il s'en étonner que cette équipe a été réélue en 2014 ?

On va affirmer sans mollir que la créativité Jovinienne est une réponse utile à la désespérance de villes et territoires en perte de vitesse sinon à l'abandon.

Cette créativité démontre que ces territoires soi-disant morts sont bien vivants et ne demandent qu'à respirer. Beaucoup de choses s'y font se nouent, certes pas spectaculaires, mais essentielles, prouvant que l'instinct de survie vaut tous les instincts.
Et qu'il n'est jamais trop tard pour espérer. Tant qu'il y aura des femmes et des hommes.

 

Pierre-Jules GAYE

 


Photo Facebook choisie par Nicolas Soret

 

 

Exemples de post