Panorama urbain prisé

 

 

C'est la trêve des confiseurs.

Le temps de l'arrêt sur image, du repos, de la paix profonde. En famille, avec les amis et les proches.

À Auxerre comme ailleurs, au plus bas de l'hiver, la promenade s'impose pour ne pas s'engourdir. Au pied des monuments qui surplombent le fleuve car c'est la Seine qui se jette dans l'Yonne.

Les quais de l'Yonne rénovés invitent à flâner sous des ciels changeants qui annoncent déjà les prémices du printemps à venir. Des signes et des cygnes.

 

 

La silhouette familère de Paul Bert la main gauche tendue contraste avec la tour de l'église Saint-Pierre

 

La Tour Saint-Jean et l'abbaye Saint-Germain

 

La cathédrale Saint-Étienne et l'ancien siège épiscopal, la préfecture de l'Yonne

 

 

Un cygne belliqueux flottant à totue vitesse comme un bateau est venu déloger une petite compagnie ...

 

 

Le "méchant" cygne

 

 

Beaucoup de cygnes en ce moment regroupés près de la passerelle, mardi matin. Et toujours des canards

 

 

 

 

Le président Américain est passé dans l'Yonne il y a deux siècles, l'Yonne dont il a décrit les paysages. Une plaque symbolise l'amitié franco-américaine, apposée côté rive gauche sur la passerrelle qui enjambe l'Yonne et qui porte le nom de Passerrelle de la Liberté. Thomas Jefferson (1743-1826) 3ème président des Etats-Unis, co-auteur de la Déclaration d'Indépendance (DR)

 

Ambassadeur des Etats-Unis en France de 1785 à 1789 à la veille de la Révolution Française, secrétaire d'Etat pendant la présidence de Washington, vice-président de 1801 à 1809, Thomas JEFFERSON est un homme exceptionnellement ouvert et cultivé, parfait représentant du siècle des Lumières, non conformiste dans sa vie comme dans ses opinions. 

Afin de parfaire ses connaissances oenologiques, il a effectué deux voyages à travers la France, l'Italie, l'Allemagne et la Belgique, en 1787 et 1788.Il était passé par Auxerre en 1787 et est l'auteur d'un texte sensible sur la Bourgogne. Voici un extrait sur son passage dans l'Yonne :

(...) Cette région, de Sens à Vermenton, présente une physionomie vallonnée, avec de grandes collines dont la pente accepte la charrue, un peu comme les Elk Hills et les Beaverdam Hills de Virginie. Le sol est en général un riche terreau brunâtre mêlé de sable grossier et de quelques cailloux épars. Les plaines de l'Yonne sont de la même couleur. Elles sont couvertes de blé et de collines de vignes, mais le vin n'est pas bon. Les seuls arbres fruitiers sont quelques rares pommiers dans des parcelles sans clôtures. On n'y voit ni gros bétail, ni moutons ni porcs, mais beaucoup de belles mules.

Les châteaux sont rares et les fermes inexistantes, toute la population est concentrée dans les villages. Est-elle ainsi rassemblée en vertu de ce dogme religieux qui l'amène à croire que, pour que le créateur soit de bonne humeur, elle doit marmonner chaque jour les prières d'une messe ? Ces villageois sont certainement moins heureux et moins vertueux dans les villages qu'ils le seraient isolés avec leur famille, sur les terres qu'ils cultivent.

Les gens sont mal habillés. Il est possible qu'ils aient mis leurs vêtements les plus négligés ce jour là, puisqu'il pleut. Mais je remarque que les femmes et enfants portent de lourdes charges et travaillent à la binette, ce qui traduit, sans équivoque, une extrême pauvreté. Dans un pays civilisé, les hommes n'exposent jamais leurs femmes et leurs enfants à des travaux sans rapport avec leurs forces et leur sexe, dans la mesure où leur propre travai leur permet de les en empêcher. Je remarque peu de mendiants, sans doute du fait de la police.(...)