SOCIETE
PRS : trois services des urgences devront fermer sur les cinq existants dans le Groupement interhospitalier du sud Yonne et du haut Nivernais
le lundi 19 mars 2018, 19:29 - SOCIETE - Lien permanent
Le projet régional de santé 2018-2022 est publié en ligne et soumis à consultation. 600 pages d'effets d'annonces et de concepts abstraits sans rien de concret et d'annoncé clairement ... Pourquoi se retrancher derrière des concepts que les gens ne comprennent pas ? Plus confortable pour ensuite décliner à discrétion ? Le paradoxe est que le projet de plan ou plutôt le plan, part de l'axiome qu'il faut remettre le patient et la qualité des soins au centre des dispositifs. Or il semble bien que c'est le contraire qui se prépare
On vous invite et on vous presse de lire le projet de plan dont nous vous donnons le lien en ligne. Il vous reste ensuite à télécharger les diverses parties. Puis d'en prendre connaissance.
Une chose est claire : comme il est incompréhensible, il ne risque pas d'entraîner des mobilisations de foules. On y trouve des concepts multiples dans un langage abscon de technocrates ainsi que des néologismes qui par définition échappent à l'entendement chacun pouvant les définir comme il le pressent.
Alors il vous reste la possibilité, si vous êtes motivé et concerné, de vous adresser à des médecins par exemple ou à d'autres polytechniciens ou technocrates pour déchiffrage et décryptage.
Nous l'avons fait et nous n'en savons pas davantage car eux non plus ne comprennent pas. Or ce projet de plan vient d'être soumis à la consultation publique prévue par le décret n°2016-1023 du 26 juillet 2016, à un certain nombre de partenaires de l'Agence Régionale de Santé, dirigée par M. Pribille, un polytechnicien qui reporte directement à la ministre de la Santé.
Cela dit, on a enquêté et voici ce que nous pouvons dire des répercussions du projet de plan, s'il reste en l'état, dans l'Yonne notamment.
Ce n'est qu'un exemple, un angle de vue, et peut-être même un bout de la lorgnette. Mais nous ne résistons pas à en faire part à nos internautes qui sont aussi des citoyens.
Pour rappel, les centres hospitaliers d'Auxerre,d'Avallon,de Clamecy, du Tonnerrois et la Maison Départementale de Retraite de l'Yonne font partie du GCS sud de l'Yonne et haut Nivernais, créé en 2008. Des services de soins proches de chez vous.
Le schéma régional des urgences prévoit des restructurations importantes qui concernent surtout l'Yonne. Il est posé comme principe que les SAU qui n'effectuent pas 11 500 passages seront convertis en centre de consultation (fermeture des urgences la nuit)
Il ressort de ce PRS que trois services des urgences du GCS devraient être rayés de la carte, autrement dit fermés à terme : Tonnerre, Clamecy et la Polyclinique Ste Marguerite d'Auxerre. Seuls Auxerre et Avallon (la collectivité investit dans un héliport aux normes) seraient maintenus.
L'Yonne enfant pauvre
Les Smur de proximité risquent de devenir des antennes dépendant d'un centre, d'un autre centre hospitalier, et les personnels médecins compris seraient appelés à travailler dans tous les hôpitaux du groupement interhospitalier.
Les 5 structures urgentistes actuelles totalisent 72 000 urgences adultes par an. Il faudra les ventiler ... mais les humains sont enracinés à des territoires et ne sont pas amovibles comme des pions.
Le choix de cette restructuration est dû au manque cruel de médecins urgentistes et à l'application des 39 heures payées, sans temps additionnel.
À titre d'exemple, il en a coûté 3,7 millions par an de faire appel aux médecins intérimaires qui sont payés 1 500 euros la journée. Il manque au total 30 médecins dont 15 urgentistes, sur un effectif de 170 à l'hôpital d'Auxerre. Il manque des médecins spécialistes en gastro entérologie, en pneumologie, en neurologie (plus personne) en oncologie, sans évoquer les soins palliatifs pourtant un vrai sujet de société qui devient aigü.
Il manquait 9 millions dans les caisses l'année dernière, et 3 millions l'année d'avant. Pour pallier ces déficits, des économies doivent être réalisées. Elles le seront sur les personnels médicaux. C'est la spirale : en sous-effectifs, la qualité des soins baissera. Or c'est exactement le contraire qu'affiche rechercher le PRS. Question : pourquoi le CH d'Auxerre ne parvient-il pas à recruter des médecins ? Ceux qui ont accès à la plateforme des internes à Dijon trouveront des élements de réponses, car les commentaires ne manquent pas.
Pour information, le taux de médecins généralistes dans l'Yonne est de 12,5 pour 10 000 habitants. En Bourgogne Franche-Comté il est de 14,6%.
Le taux de médecins spécialistes dans l'Yonne est de 10,1 % pour 10 000 habitants. Il est de 14,9 en Bourgogne Franche-Comté. Même la Nièvre est mieux lotie que l'Yonne dans ce domaine puisque le taux de médecins spécialistes est de 11,4 %.
Il est difficile de se positionner face à ce PRS. Chacun se défend, son territoire, son service, ses intérêts. Difficile de faire front et de nouer des solidarités de territoire, plus larges.
Le PRS ne va pas au bout de la démarche en précisant des actions concrètes. De quoi ont peur leurs concepteurs ? Si les actions sont bonnes et justifiées, il n'y a pas à avoir peur.
L'État annonce la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/heure sur les routes secondaires. Au moins c'est clair.
En attendant, quid du principe d'égalité des citoyens devant les secours ...?
Pierre-Jules GAYE
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LE PROJET RÉGIONAL DE SANTÉ 2018-2022 ICI
3 mois pour formuler un avis
Le PRS est soumis pour avis à la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA), aux Conseils départementaux de la citoyenneté et de l’autonomie (CDCA), à la Préfète de région, aux collectivités territoriales et au Conseil de surveillance de l’agence entre le 5 février et le 6 mai 2018.
Un avis rendu par une collectivité territoriale est une délibération et non un simple avis du maire ou du président de la collectivité.
En parallèle, les huit Conseils territoriaux de santé (CTS) sont également sollicités entre le 5 février et le 20 mars 2018 pour donner un avis complémentaire au regard des spécificités de leurs territoires.
Le délai pour rendre l’avis est donc de trois mois. A défaut d’avis émis dans ce délai, l’avis est réputé rendu.
Le PRS sera arrêté par le directeur général de l’ARS et publié courant juin 2018 après examen de ces différents avis.
Vous pouvez télécharger les différents documents composant le PRS 2 ainsi qu'un diaporama de présentation du PRS2 dans sa version proposé pour la consultation réglementaire.
Commentaires
Je crois savoir qu'il existe des financements spécifiques pour les hôpitaux dont Auxerre en bénéficie : financement des soins palliatifs, des lits identifiés de soins palliatifs;
Financement des missions d'intérêt général et d'aide à la contractualisation, PASS...
Ma question est : Ces financements sont-ils utilisés à ces activités ou noyés dans le budget global de l'établissement ?
Les économies à réaliser ne se feront pas sur le dos des personnels médicaux qui font déjà défaut mais sur celui des autres catégories de personnels notamment para médicaux. Au bout du compte cela entraînera une dégradation des conditions de travail déjà difficiles des personnels au plus proche du patient ; en bout de chaîne c’est la qualité des soins qui en pâtira malgré la bonne volonté des agents hospitaliers. Le faire toujours mieux avec toujours moins a des limites .
La démarche de l'ARS, sans doute engagée dans les autres régions de France, est l'occasion de promouvoir une politique de santé dont la priorité est la PRÉVENTION. Chacun d'entre nous doit prendre conscience que se maintenir en bonne santé passe par l'association ESPRIT/CORPS. Tout ce qui peut encourager l'harmonie entre ces deux composantes de la condition humaine doit être pris en compte, ce qui veut dire encourager, dans le cadre de la solidarité, l'accès à la Culture pour le plus grand nombre et préférer tout ce qui peut préserver notre intégrité corporelle, sur les plans : environnemental, de l'équilibre alimentaire et des activités physiques par un programme d'activités adaptées à la morphologie et aux préférences de la personne. L'Assurance Maladie et les mutuelles complémentaires auraient alors la possibilité de consentir à leurs adhérents des cotisations et des prises en charge tenant compte de leur engagement en faveur de la prévention, cet avantage financier étant largement compensé par une diminution de leurs dépenses de santé.
Sommes nous prêts à faire cet effort ? Les jeunes générations, actuelles et à venir, relèveront peut être ce challenge, en privilégiant la qualité de la vie.
Décision prise par qui? ... l'ARS, la région, à Dijon.
Dijon qui comme d'habitude fait tout pour nous enfoncer, nous dépouiller, nous mettre la tête sous l'eau..Et on laisse faire..
Mais qu'est-ce qu'on est allé foutre à rejoindre cette région, historiquement parlant l'Yonne et le Comté d'Auxerre (IXe au XIVe) n'appartenaient pas à la Bourgogne.
Nous aurions dû rejoindre la RP il y a 2 ans lors de la création des grandes régions.
Déshabiller Pierre pour habiller Paul, vous dites mais cela profitera toujours aux riches qui iront se faire soigner là où ils le désirent. Société en Marche? Non, à Reculons...Comme pour les autres services publics, le monde rural se meure. Pourquoi pas détacher le département de l'Yonne de la Bourgogne et le rattacher à l'Ile de France, au moins les trains viendront jusqu'à nous. De tout temps, Paris a été un centre attractif pour les habitants de l'Yonne voire ceux de la Nièvre.
la mort d'un département annoncé.....déjà on ferme des écoles, des gares ...des services médicaux , comment voulez vous que des gens soient intéressés par ce département et cette ville morte qu'est AUXERRE....
Je n'ai pas encore pris entière connaissance de ce nouveau plan. Voilà des années que le centre hospitalier d'Auxerre prend une direction dangereuse pour la qualité des soins, pour la population en demande de prise en charge. Les infrastructures sont bonnes voir excellentes mais comme vous le soulignez les spécialités se vivent j'ajoute que l'infectiologie n'existe plus non plus.VIH/Sida suivi à Dijon ou Sens!!! La PASS hospitalière un mystère!!!! Il ne faut pas être précaire et malade à Auxerre.
Dans le privé ou le foot (cher aux Auxerrois) la première décision est de se séparer du responsable, ici le directeur est toujours en place, si nous commencions par cela, changer l'équipe dirigeante pour avancer. Dernier point et pas le moindre, le personnel dévoué est en grande souffrance et l'ambiance générale est au plus bas.
Un usager de cet établissement.
Visiblement on est en train de déshabiller Pierre pour habiller Paul. On déshabille la santé, l'éducation, les vieux, les transports... On va habiller quoi avec le butin?
Ceci est franchement effrayant!
bonsoir,
une précision : avec la loi de modernisation du système de santé de 2016, les établissements doivent faire partie du GHT, rendant plus ou moins caduques les anciennes CHT.
Le GHT Sud Yonne Haut Nivernais, autrement nommé UNYON pour qui communique par mail avec des personnes du CH d'Auxerre, est formé des CH de Tonnerre, Avallon, Clamecy, du CHSY et du CH Auxerre. La MDRY n'est pas clairement dans le GHT.
L'hôpital support, qui dirige tout au final et pour faire simple, est le CH Auxerre.
Le pendant Nord Yonne est le GHT formé des CH de Joigny, Villeneuve sur Yonne et Sens.
Pour le reste, vous n'avez qu'à voir ce que le directeur ARS prépare dans les autres départements de Bourgogne pour comprendre que la voilure va sacrément se réduire dans les territoires ruraux.
Et si vous prenez n'importe quel fil d'actualité, vous trouvez des exemples d'urgences en tension, du fait du manque de médecins généralistes et on fait quoi dans notre département? on ferme!
Que c'est loin l'Yonne vu de Dijon ou de Besançon! Des sous-citoyens qu'on vous dit!
Si le cœur vous en dit, allez manifester jeudi et montrez votre attachement à votre territoire, en dehors de tout slogan partisan.