À la suite de la réunion publique d'information organisée, le 17 mai dernier, par le maire de Vézelay et le Sous-préfet d'Avallon, le Collectif Citoyen Vézelien considère que le projet de vidéo-protection à Vézelay présenté soulève de nombreuses objections. En particulier, selon le Collectif, c'est un projet qui n'est pas dans l'intérêt véritable de la commune ni de ses habitants, et qui n'est pas conduit de manière suffisamment réfléchie ni concertée.

Une analyse critique détaillée du projet élaborée par le Collectif est rendue publique et disponible en ligne à cette adresse :


http://collectifcitoyenvezelien.org/camerasvezelay



# Le Collectif citoyen vézelien invite tous les citoyens du Vézelien à participer à la consultation organisée jusqu'au 8 juin par la commune, via le registre disponible en Mairie (lundi, mercredi et vendredi, de 9h30 à 12h30), soit par courriel en écrivant à communication@vezelay.fr


ANALYSE CRITIQUE DU PROJET DE VIDÉO-PROTECTION À VÉZELAY
tel que présenté par M. le Maire et M. le Sous-préfet lors de la réunion publique du 17 mai 2018

 

Lors d’une réunion publique le 17 mai dernier, le maire de Vézelay et le sous-préfet d'Avallon ont présenté les grandes lignes d’un projet de vidéo-protection à Vézelay : une centaine de personnes étaient présentes, témoignant de l’intérêt porté au sujet par les citoyens du Vézelien.
La présentation du maire et du sous-préfet s’est caractérisée par un flou important - involontaire ou volontaire - quant aux finalités, à la nature et à la méthode d’élaboration du projet envisagé. Et le débat qui a suivi a largement fait ressortir les doutes de la population quant à la pertinence d’installer un système de vidéo-protection à Vézelay.

Se préoccuper de la sécurité des citoyens est évidemment une exigence légitime et nécessaire, et les technologies de
surveillance vidéo, même si elles soulèvent des questions de droit et d’éthique, n’ont pas à être rejetées par principe. Mais c’est la pertinence et la rationalité du projet envisagé pour Vézelay qui doivent être sérieusement interrogées : la collectivité at-
elle vraiment besoin d’investir des dizaines de milliers d’euros dans un système de vidéo-protection à l’efficacité douteuse ?

Peut-on dire que ce projet constitue une priorité pour le village ? N’y a-t-il pas d’autres moyens plus efficaces pour contribuer à la sécurité de Vézelay ?

Du point de vue des finalités avancées par le maire et le sous-préfet, il ressort que ce projet est principalement conçu dans
l’intérêt prétendu des “visiteurs”, des commerces et des résidents secondaires du bourg, plutôt que dans celui de l’ensemble des habitants de la commune et du territoire.

Or quel Vézelay voulons-nous ? Et quel Vézelay les “visiteurs” eux-mêmes espèrent-ils découvrir ? Les actions prioritaires sont-elles dispositifs techniques plutôt que de se préoccuper de la qualité de vie et d’accueil du village ?

Quant aux moyens envisagés, il faut souligner que la vidéo-protection est un système coûteux - investissement et exploitation - et dont l’efficacité en termes de sécurisation est largement mise en doute par de nombreuses études dont celles d’organismes publics très sérieux tels que la Cour des comptes.

Au total, est-il bien raisonnable d’engager la commune dans une telle politique coûteuse et aux bénéfices très incertains ?

Quant à la méthode d’élaboration et de décision du projet, le maire et le sous-préfet ont affirmé tout au long de la
réunion publique qu’il s’agirait d’une réflexion collective, concertée, que la population serait largement consultée et que
le conseil municipal aurait le dernier mot.

En vérité, comme pour le projet de bornes amovibles, l’installation de caméras à Vézelay relève d’abord d’une très forte incitation de l’Etat, à laquelle le maire s’est plié, et non d’une demande des habitants ni de l’ensemble des élus de la commune.

Et la prétendue consultation approfondie de la population se résumera finalement à cette unique réunion publique organisée dans l’urgence, et à la mise à disposition pendant à peine trois semaines d’un registre de contributions en mairie, dont personne ne sait quel usage il sera fait.

Au bout du compte, faute d’avoir organisé une information complète, un débat et une consultation dignes de ce nom, la décision d’installer des caméras à Vézelay pourrait être prise de manière précipitée, irréfléchie et sans véritable légitimité démocratique.