La France a arraché son billet pour la finale grâce à un plan de jeu qui a fonctionné à merveille.

Une défense basse pour laisser venir les Belges et des transitions en équilibre, pour tenter de semer le trouble. Dommage que Giroud a perdu l'âge venant, en vivacité car cette défense Belge était prenable.

Ce ne fut pas un grand match, bien qu'il y eut des occasions de part et d'autre, les gardiens se montrant décisifs par deux fois en première période assez insipide. Mais ce fut un match palpitant, l'enjeu aidant, chacun pressentant que celui qui marquerait le premier tiendrait le bon bout de l'affaire. Eden Hazard le savait qui tout tenta, sans réussite, sans ce petit quelque chose qui manqua tout le long à la Belgitude soudain dépourvue des crocs tant redoutés. 

La France et les Français sont passés par là, laminant les pointes des flèches des diables rouges.

0-0 à la mi-temps. Décevant et frustrant. Mais un match palpitant car on ne voyait pas l'issue même si le bon début des Belges laissait présager une leçon qui ne vint jamais.

Faux rythme, grande prudence, les deux équipes ne se sont pas vraiment livrées.

45 minutes "tactique" les deux équipes se craignant.

Lloris a sauvé la France sur une frappe d'Hazard.

Courtois a sauvé son but sur une frappe de Pavard.

 

Les Belges coupés de leurs arrières

 

Le match s'est débloqué en deuxième mi-temps (si l'on ose dire) lorsque Umiti surgit sur corner délivré par gentelman Griezman, devant Fellaini, pour tromper Courtois d'une tête croisée puissante. Le Belge puissant à la chevelure abondante fit une grimace qui en dit long pour la suite.

La France est en finale après avoir été globalement dominée dans le jeu par une équipe de Belgique qui parut faible et inoffensive coupée de ses latéraux, en regard de ses matchs précédents.

Mais la France a révélé un jeu défensif remarquable, qui peut l'emmener au bout.

La France par surcroît se ménagea sans doute les meilleures occasions franches, sans jamais hélas pouvoir les concrétiser, par lenteur, maladresse ou manque de lucidité, voire d'envie de tuer ce match par abus de cajolage.

Bravo Didier Deschamps, l'architecte de ce spectacle abouti, trop souvent critiqué. Imaginez ce qu'on aurait entendu si les Bleges avaient égalisé puis s'étaient imposés ... ? La Dèche eût été vouée aux gémonies, définivement.

En attendant la finale dimanche 17 heures, la France et ses commentateurs vont gloser longtemps sur la talonnade magique de Mbappé, alors que l'essentiel est ailleurs.

Il reste à gommer, à effacer définitivement la seule contre-performance de Didier Deschamps dans une carrière de joueur et d'entraîneur impressionnante et unique : la finale perdue de l'Euro contre le Portugal.

Elle lui reste en travers de la gorge.

Le groupe France sait ce qui lui reste à faire, Macron ou pas Macron en tribunes pinces fesses.

 

P-J. G.

 

On attendait l'attaque belge, on a vu le jeu défensif français (DR GUARD/Chris Brunskill)