Le conseil départemental a ouvert sa séance à 10h30, vendredi matin, à l'issue d'une commission permanente qui aura duré plus longtemps que prévu.

Une délégation du lycée de Tonnerre en grève a investi la tribune réservée au public en espérant obtenir le soutien de l'assemblée contre la décision du rectorat de supprimer la spécialité sciences de l'ingénieur à la prochaine rentrée, soit 3 classes avec de très bons résultats.

Le lycée Jacques-Amyot est lui aussi menacé. Idem à Joigny.

Les intervenants sont tous allés dans la sens du voeu proposé par Anne Jérusalem, Maurice Pianon (Tonnerre) et le député André Villiers (Joux-la-Ville).

La question a été de savoir si le voeu était "tonnerroirisé" ou départementalisé. Certains ont estimé qu'il ne fallait pas dilluer la motion tonnerroise.

D'autres ont refusé, catégoriquement, qu'il soit envisagé de fermer une filière.

La désertification et l'abandon de nos territoires est pointée du doigt par Christophe Bonnefond, Gilles Pirman, Grégory Dorte qui appelent à la rébeillon des territoires. Et à la mobilisation pour "faire du bruit" pour emprunter à l'élu du nord de l'Yonne Gilles Pirman.


Villiers va inviter Macron dans l'Yonne

 

Maurice PIanon, premier vice-président, a expliqué que le Tonnerrois souffrait depuis trente ans. Territoire industrialisé avec 1 500 salariés il a perdu une quinzaine d'enreprises. Les services de proximité sont partis aussi, l'État s'est désengagé, et l'hôpital est devenu une "dent creuse". Reste la carte postale du Viel hôpital.

Aujourd'hui, on s'attaque au dernier rempart, celui de l'Éducation dans un territoire où restent les plus démunis.

"Force est de constater que nous n'avons pas été entendus, au cours des dernières années."

"Tous les projets de réindustrialisation ont été du pipeau. Le commece est parti en lambeaux. Le bassin d'emploi est vide et les entreprises ne trouvent plus les compétences."

"S'attaquer à son éducation c'est signer l'arrêt de mort du territoire," a dit avec gravité Maurice Pianon, qui a rendu hommage à la qualité des enseignants qui obtiennent d'excellents résultats dans le lycée de Tonnerre, ultime bastion de la voie vers la connaissance.

André Villiers, député, conclut en se réjouissant de ce débat car il ouvre le grand débat de concertation nationale  pour un nouveau contrat de la Nation, voulu par le chef de l'État. Et de proposer de l'inviter à venir découvrir un territoire rural proche de Paris, applaudi par sa collègue Michèle Crouzet, députée LREM.

Patrick Gendraud, le président, a arbitrée e a décidé d'individualiser le voeu tonnerrois. En indiquant que pour le reste, il s'agit de travailler sur de nouvelles motions.

La motion en question a été adoptée à l'unanimité (moins deux abstentions Michèle Crouzet députée et de Jean-Baptiste Lemoyne qui avait donné pouvoir à Xavier Courtois).

 

La délégation des professeurs et élèves du lycée de Tonnerre en grève depuis jeudi (DR)

 

 

Parmi les membres de la délégation le maire de Tonnerre, Dominique Aguilar ainsi que Bernard Moraine maire de Joigny (DR)