Quand on creuse, on trouve car qui cherche trouve. Reste à savoir si ce qu'on trouve vaut la recherche.

C'est ce que détermineront les archéologues dans les semaines à venir.

Il reste que les quatre squelettes voire plus, découverts en début de semaine dernière, lundi après-midi et mardi matin, pourraient poser question.

En effet, ils ont été découverts à une profondeur d'homme, soit 1,65 m environ.

Et sans séputlure selon nos informations.

En somme, ils ont été portés en terre, comme le furent les frères d'ordre à l'époque.

S'agissant de ces découvertes au ras le sol, on ne peut exclure des assassinats.

À moins que les terres remuées au fil des siècles, aient charrié des objets remontés à la surface.

 

 

Des archéologues de l’INRAP trouvent des sépultures sous la grande place des cordeliers à Auxerre


Suite au diagnostic archéologique programmé du 28/01/2019 au 15/02/2019 sur la place du parking des cordeliers d’Auxerre  et au cœur même du centre ville, les archéologues ont trouvé dans différentes fosses des sépultures .

"Nous ne connaissons pas encore très exactement le nombre de squelettes inhumés puisqu’ils ont été placés, déplacés,  dans le contexte historique des différents chantiers de constructions édifiés à l’emplacement du site où nous avons positionné nos multiples recherches" , affirme Alexandre Burgevin, le responsable des opérations de fouille du  SRA (Service Régional d’Archéologie). « Toutefois, poursuit-il, nous pouvons en comptabiliser 6 à l’heure actuelle sous réserve d’analyses scientifiques approfondies ».

Quel est l’objectif de la recherche archéologique en milieu urbain ?

« Tout d’abord, explique Mr Franck Faucher, ingénieur d’études à l’INRAP de Dijon ( Institut National de la Recherche en Archéologie), c’est de déterminer en vain des caractéristiques anthropiques, à savoir d’observer et de constater la présence ou l’absence d’occupations humaines anciennes, allant de la période paléolithique à nos jours. »

Puis, poursuivant, Mr Faucher, affirme avec une très grande certitude,  la découverte d’un mur de fondation du grand marché couvert de 1903 : «  Ce mur a pu être mis en évidence en raison de sa structure maçonnée pris entre deux dalles de bétons qui sont  en relation avec les bases de l’édifice de  ce grand marché » (Voir photo)

Par ailleurs, le concept de diagnostic en matière d’archéologie en milieu urbain, est de positionner des sondages de manière à embrasser la totalité de la surface. Et, seulement 10% environ du terrain d’assiette ou du projet archéologique en question est à retenir.
La surface de la place des cordeliers représente 4500 mètres carré. 450 mètres carré quadrillés en 6 sondages sectorisés.


6 sondages ont pu livrer et révéler des informations sur l’occupation d’activités humaines sur cette place des cordeliers, notamment, pour lés époques médiévales, modernes et contemporaines.
Les archéologues ont mis à jour un atelier de métallurgie ainsi que des tessons de céramiques qui proviendraient de périodes plus anciennes comme la période historique du Moyen-Âge.

Les différentes découvertes attestées de structures maçonnées de murs ou de mobiliers archéologiques, et qui sont apparus entre murs, fossés, poteaux porteurs seront observées et étudiées aux fins de bien documenter les découvertes.
Du castrum gallo-romain, au couvent des Cordeliers, jusqu’au marché couvert de 1903.

Des murs de remparts du castrum gallo-romain, construit entre la fin du III ième siècle et le début du IV ième siècle, traversent la place des Cordeliers et les vestiges de la tour d’Orbandelle (l’une des 11 tours qui ceinturent le cœur de la cité auxerroise).

Nous savons, de sources historiques, qu’un couvent des cordeliers est construit au XIII ième siècle, puis démoli après la Révolution française. Plusieurs petites halles se sont succédées sur la place pour accueillir les maraîchers des alentours et un premier marché couvert a été édifié en 1875, avant la construction du grand marché couvert en 1903.

 

Après la phase de terrain, des études de laboratoire scientifique…

 

L’INRAP fera appel à des spécialistes après cette phase de terrain pour une étude inventoriée des objets céramiques et du mobilier archéologique.
Suite à une première étape qui consiste au lavage et marquage du mobilier archéologique, une équipe de chercheurs aura pour mission d’identifier le type de production céramique.
D’autre part, part des études comparatives, les scientifiques seront à même de prononcer une ou plusieurs datations des productions.
L’objectif est de tenter de caractériser un éventuel atelier de potiers et d’une aire de diffusion géographique qui pourrait s’y rattacher.
Dans les analyses connexes qui concernent d’autres datations, les techniciens d’investigations utilisent le procédé du carbone 14, par exemple, voir d’autres techniques d’analyse de laboratoire à savoir la palynologie qui consiste à étudier différents processus chimiques des graines.
Puis, à l’issu de la remise d’un rapport d’opération, une concertation doit s’engager avec les services de la ville d’Auxerre ou service d’urbanisme, afin de déterminer une éventuelle poursuite des investigations archéologiques dans le cadre réservé et exclusif d’une fouille archéologique préventive.

La prudence est de mise en matière de projet de fouille archéologique en milieu urbain car l’INRAP rappelle qu’elle ne peut intervenir que si le projet d’aménagement de la place des Cordeliers est susceptible de porter atteinte aux vestiges archéologiques mis au jour.

Il existe donc deux facteurs primordiaux en vue de la continuité de cette fouille archéologique à caractère préventif : « l’intérêt scientifique et l’état de conservation des vestiges et la nature des aménagements envisagé sur place », mentionne Franck Faucher, ingénieur de l’INRAP.

D’autres fouilles archéologiques sur la place du parking de St-Germain débutent cette semaine de février avant un éventuel projet d’aménagement urbain de bornes escamotables  pour riverains et touristes.


Texte et photos de

Merouan MOKADDEM



 

 Les fouilles diagnostics s'achèvent ce lundi matin place des Cordeliers (DR)

 

 Des murs à dater ont été exhumés

 Le point orange

 

Franck Faucher ingénieur INRAP à Dijon (DR)