Gérard Larcher bonhomme, bon homme, en toute simplicité, fut-il politique. Une attache à Irancy, une résidence familiale dans l'Île de Batz, face à Roscoff jumelée avec Auxerre ne peut que bonifier le personnage étonnant  (DR)

 

 

Le président du Sénat depuis 2008, Gérard Larcher, était dans l'Yonne à Nitry, venu à la rencontre des maires et élus.

Ce Républicain, connu et apprécié comme étant homme de consensus et rassembleur, a tenu un discours éminemment humaniste et mesuré devant une salle comble, à l'invitation de l'AMF 89 présidée par Mahfoud Aomar.

Républicain jusqu'au bout des ongles, ce vétérinaire de formation est un politique très respectueux des hommes et des femmes ainsi que des institutions. Ce n'est pas une posture ni un affichage mais une réalité éprouvée au fil du temps.

Le bougre, le bon gars, qui inspire la sympathie et la confiance (chose rare de nos jours) est bonhomme, rond, souriant, "rouge" parfois - comme le vin du vigneron de l'Yonne avec lequel il a un attachement -  et dégage la bienveillance.

Il n'en demeure pas moins un animal politique. Qui se font de plus en plus rare de nos jours. Et quel animal ! Qui sait rouler de tous les côtés pour s'ébrouer, se redresser et se dresser. Cela fait longtemps que l'Yonne n'avait accueilli tel personnage de la République.

Il est extrêmement habile, comme en a encore témoigné son intervention devant les élus de l'Yonne à Nitry.
C'est aussi un homme d'écoute qui aime les gens. Le président du Sénat n'est pas qu'en haut du perchoir dans l'édifice doré de la République. Il roule sa bosse de jour en jour tous azimut, va à la rencontre des maires et des élus en tant que citoyens. Hier à Lille, aujourd'hui à Nitry, lundi ailleurs.

Tout ce qu'a dit le président du Sénat découle des principes énoncés. Il n'a pas d'ennemi et certainement pas, au contraire, le président de la République auquel il voue un profond respect et avec lequel il entretient les meilleures relations. Qui n'empêchent pas le Sénat de jouer son rôle de contrôle constitutionnel. Une assemblée de sages que revendique Larcher, l'Histoire à l'appui. Le monocamérisme, rare, fut catastrophique dit-il.

 

La vraie écoute ...

 

L'homme d'État a rendu hommage aux maires et aux élus, "ciment de la République", petits ciments croissants par étage. Il a insisté sur l'importance de leur engagement et le respect de leur action. Idem pour les intercommunalités, ce qui ne l'empêcha pas de pointer les anomalies du système. La déshérence de petites communes dépossédées et l'aberration de devoir de Charleville, s'adresser à Strasbourg, pour obtenir une décision locale ... ! Et d'ajouter qu'une intercommunalité de près de 200 communes noyait le poisson et écrabouillait le système savamment élaboré. L'absurdité absolue.

Comment faire ?

Apprendre l'écoute. Pas le mot. La vraie écoute de l'autre.

Et surtout faire les choses "ensemble". Partager. S'approprier.

Les 80 km/h ? Pour le président du Sénat c'est une mesure qu'il peut comprendre, qu'il accepte. Mais elle n'a pas été partagée. Faute de méthode.

On ne va pas continuer. Regardez la video. Vous vous ferez votre propre opinion.

Si Gérard Larcher surfe sur la réalité, il distille quelques idées : nous n'en retiendrons qu'une seule, le divorce par amour...

Une notion s'opposant à  celle du préfet de l'Yonne : le divorce par conflit !

Le président du Sénat ayant ainsi pris ses distances, conclut et en appendice, eut ce mot brandissant une feuille, le regard à droite : " Monsieur Soret, je n'ai finalement pas lu votre texte ... J'ai dit ce que j'avais à dire "

Henri de Raincourt (benjamin avec Larcher au Sénat) : " Mais Soret est de gauche ..."

Gérard Larcher du tac au tac : " Mais pas de problème ; c'est la République ... ! "

 

P-J. G.

 

 

-