La navette électrique, rose selon Guy Férez, rouge pour d'autres (DR)

 

 

 

 


Des bus aux couleurs roses à moins que ce ne soit rouges, logotés LÉO, de nouveaux itinéraires notamment jusqu' à Appoigny, de nouvelles lignes et des solutions alternatives à la voiture individuelle : des navettes électriques gratuites en ville, des bus à hydrogène dès l'automne 2019, des vélos mécaniques et électriques en location dans la future Maison des Mobilités en coeur de cité, en face de la librairie indépenante Obliques.

Léo, le nouveau réseau de transport de l'Agglo a été lancé, samedi matin, et les responsables du réseau et les élus ont testé parcours et bus coloré avec la gare comme point de départ et l'Arquebuse puis la place des Cordeliers comme point de chute.

Une conférence de presse s'est tenue à l'étage du Bar du Marché en fin de matinée. Le président du Conseil d'agglomération des communes de l'Auxerrois Guy Férez a expliqué le nouveau réseau en présence de Maud Navarre, adjointe aux déplacements doux et aux mobilités et de Brigitte Guichard directrice régionale de Transdev, et Jean-François Buisson le directeur.

D'une DSP à l'autre, l'augmentation du nombre des passagers était passée à + 250 000. La courbe est ascendante car ce service correspond à une demande qui s'accentue. Cette courbe devrait grimper encore davantage avec le nouveau service qui se développe. C'est finalement le pari politique.

Le financement du service de transport de l'Auxerrois est essentiellement assuré par la taxe transport des entreprises de plus de dix salariés, une disposition légale qui rapporte environ 6 millions d'euros par an à la Communauté d'agglomération. Le reste à charge est de l'ordre de 1,5 millions d'euros esentiellement financés par les usagers qui acquittent le coût du billet ou de l'abonnement de transport. Le conseil communautaire ajuste en fonction.

 

L'hydrogène dans un an

 

L'introduction programmée de bus fonctionnant à l'énergie hydrogène propre c'est-à-dire décarbonisée, à l'automne 2019, après la construction de la station de fabrication et de stockage de l'hydrogène près de la gare SNCF, sera financée par des subventions publiques spécifiques (Europe-État-Région surtout) pour moitié environ. Or le coût d'un bus à hydrogène est de l'ordre de 750 000 euros soit un coût de près de trois fois supérieur à celui d'un bus classique (250 000 euros).

Avec les navettes électriques, un réseau adapté, un cadencement tous les quarts d'heure, la ville d'Auxerre et les communes de l'agglomération vont ressembler à des villes bien équipées dans ce domaine. La nouvelle liaison Appoigny desservira à terme le parc d'activités, où la création de 1 500 emplois est prévue avec les implantations d'usine (nombreuses demandes en cours dit le président du conseil communautaire) lorsque le rond point sera aménagé et les infrastructures en cours de construction réalisées.

Au-delà, Auxerre se positionne en pionnière de la transition énergétique. Le pompom sera, si tout se passe comme prévu, le train à hydrogène reliant Auxerre à Bercy, sachant que l'électrification de la ligne Auxerre-Laroche-Migennes, l'arlésienne, programmée au contrat de plan État-Région 2015-2020 avec une ligne budgétaire de 38 millions d'euros, semble bien abandonnée.

 En attendant, la plus ancienne des politiques communautaires de l'Auxerrois, le transport, a désormais sa vitrine.

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

Les nouveautés et les tarifs

 

  • Le nouveau réseau comptera sept lignes régulières, dont une et c'est une grande nouveauté, desservira Appoigny et avec la commune, le futur parc d'activités économiques en cours d'aménagement, prévu pour accueillir les premières installations d'entreprises en janvier 2019.
  • L'offre de Transport à la demande pour les communes se voit renforcée. Elle passe de deux à trois allers-retours par jour.
  • La Maison des mobilités située en plein coeur d'Auxerre où seront proposés à la location dans des conditions très attractives, des vélos mécaniques traditionnels ou pliants pour valoriser la mobilité active, et surtout électriques pour les déplacements quotidiens. La Maison du vélo à vocation touristique au Coche d'eau, assurera la maintenance et les réparations.
  • Le tracé de la ligne principale N°1, future ligne des bus à hydrogène en service en septembre 2019, a été modifié pour diviser par deux son cadencement, réduit à toutes les 15 mn (toutes les 20 mn pour les lignes 2 et 3).
  • Les navettes conservent le même itinéraires mais seront dorénavant électriques.
  • La politique tarifaire, revue et adaptée pour encourrager la fidélité des voyageurs et l'intermodalité.
  • Du jamais vu dans des proportions comparables, le prix des abonnements chute de 10 %.
  • A l'inverse, le ticket unitaire en vente chez les dépositaires ou en ligne, prend 10 centimes d'euros (1,30 euros).
  • Le carnet de 10 tickets passe à 11 euros au lieu de 10.
  • Le ticket de bus acheté auprès du chauffeur dans le bus sera à 1,50 euros.
  • Quant aux tarifs pour les scolaires, ils sont, cette année, uniformisés. 85 euros pour circuler toute l'année sur tout le réseau principal, c'est ce qu'il en coûtera aux élémentaires, collégiens et lycéens de toute la Communauté de l'Auxerrois.
  • La billétique va adopter le magnétique. Tickets et abonnements seront directement rechargeables sur l'application en ligne de Léo. 
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  • Léo use de tous ses pouvoirs y compris ceux de l'esthétique en arborant un nouveau look. Rouge : comme les bus londonniens.
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  • Pour des raisons vertueuses, la santé, la qualité de l'air et la planète, sans oublier les usagers acteurs principaux, la Communauté de l'Auxerrois et Transdev ont créé Léo.

 

 Samedi 10 heures, place des Cordeliers, les usagers s'enquièrent des nouveaux arrêts fixes

 

Un usager qui descend de la navette félicite le maire pour le nouveau service électrique

 

 

 

La nouvelle DSP, délégation de service public

 

 

Signé pour cinq ans avec Transdev, le 2 juillet 2018, le nouvau contrat des transports en commun met un coup d'accélérateur au Plan climat-air-énergie territorial (Pcaet) de l'Agglomération.

Le Pcaet pointe en effet trois secteurs prioritaires d'intervention pour réduire de manière drastique les émissions de Gaz à effet de serre (GES) de l'Auxerrois : les transports (32 % des GES), les énergies (39 %) et l'alimentation (15 %).
Or, par comparaison à l'ancien réseau Vivacité, Léo qui combine les solutions de déplacement tradionnelles, électriques et à hydrogène, rejetera 250 tonnes équivalent CO2 en moins par an.

"Cette nouvelle délégation donne une image moderne des transports en commun. Elle nous met en mouvement en nous faisant entrer dans la dynamique des territoires vertueux.
"Elle est en outre de manière très concrète, une réussite à double titre, au plan quantitatif et qualitatif"
, a souligné Guy Férez, président de la Communauté de l'Auxerrois.

 

Jean-François Buisson directeur de Transdev et Guy Férez, à l'arrêt de l'Arquebuse

 

Maud Navarre, adjointe aux déplacement doux et aux mobilités aux côtés de Guy Férez président du Conseil d'agglomération de l'Auxerrois