Le nombre de voyageurs n'ayant pas augmenté en 11 ans, fin janvier 2011, Jean-Marie Rolland, alors Président du Conseil Général, signe l’arrêt du TGV Yonne Méditerranée au 11 décembre 2011. (DR)

Le TGV Melun Yonne Méditerranée voit le jour en 1999. La ligne compte un train par jour (aller et retour) du lundi au vendredi et dessert Sens, Laroche-Migennes, Le Creusot Montceau, Lyon Part-Dieu, Avignon, Aix-en-Provence et Marseille. Elle permet à un voyageur partant de Migennes de relier Lyon en 1h38 et Marseille en 3h30.

Mal connu, victime d’un défaut de visibilité dans la communication de la SNCF, le service ne parvient cependant pas à trouver son public. "Le seuil d’équilibre, à savoir le nombre de voyageurs suffisants pour que la SNCF ne facture plus aux collectivités le manque à gagner de cette relation, n’a jamais été atteint", explique Guy Bourras, conseiller Général de Saint-Julien-du-Sault, vice-Président en charge du dossier. Car selon les termes de la convention liant le Conseil Général et le Conseil Régional à la SNCF, les deux collectivités doivent financer le déficit d’exploitation. Une somme en constante augmentation du fait d’un taux d’occupation à la baisse et des répercussions du coût du péage à la hausse imposé par Réseau ferré de France, qui atteint 2,16 millions d’euros en 2007.

Guy Bourras arpente les rames

Une vaste action de communication engagée par le Conseil Général en 2008(1) permet de redresser quelque peu la fréquentation, mais de façon insuffisante pour inverser la tendance. Guy Bourras, par ailleurs usager régulier de ce TGV, note alors les faiblesses du dispositif : "En arpentant les rames, je me suis aperçu que la clientèle économique visée (hommes d’affaires l’empruntant pour des rendez-vous à Lyon) y était peu nombreuse. Les habitants de Melun ont plus vite fait de monter à Paris où les attend une large gamme de TGV. Ceci eut été encore plus vrai pour les Parisiens si le TGV était parti de Paris…"

Changement de formule

En 2009, le TGV Yonne Méditerranée change donc de formule sous la menace d’un retrait de la Région : il effectue un aller-retour le weekend avec départ le samedi matin et retour le dimanche soir, de nature à satisfaire à la fois la clientèle du 3e âge partant en séjour dans le sud et les actifs pouvant dorénavant s’y rendre pour le week-end. Un autre départ est prévu le lundi matin avec retour le vendredi soir à destination des étudiants ou des personnes travaillant hors du département la semaine.

Le TGV est quotidien pendant la période estivale.

Autre nouveauté : la création d’un arrêt à Fontainebleau, destiné à attirer une clientèle senior aisée. Le nombre de circulations diminuant, la part restant à charge des collectivités est réduite à 1,1 million d’euros. Mais le nombre de voyageurs n’augmente toujours pas. La circulation n’est pas de nature, de par ses horaires, à attirer une clientèle touristique du sud vers l’Yonne.

Le Conseil Régional décide alors de se retirer du dispositif fin 2011 pour se concentrer sur le développement des TER (trains express régionaux). Fin janvier 2011, Jean-Marie Rolland, alors Président du Conseil Général, signe l’arrêt du TGV Yonne Méditerranée au 11 décembre 2011.

En attendant une nouvelle gare TGV à St Florentin

Afin de pallier cette suppression de service, la Région va proposer, à partir du 11 décembre, une nouvelle offre TER à raison de cinq allers-retours par jour entre Paris, l’Yonne et Lyon, donnant accès à la desserte cadencée TGV Lyon – Marseille. La nouvelle équipe départementale, avec à sa tête André Villiers, envisage de son côté un nouveau projet, mais à horizon lointain : la création d’une gare TGV à Saint-Florentin Vergigny pour une clientèle tant auboise qu’icaunaise après la réalisation de la future voie rapide Troyes – Saint-Florentin.

Un projet qui ne pourra voir le jour, et c’est la deuxième condition, que lorsque la ligne TGV Paris Orléans Clermont-Ferrand Lyon sera construite, libérant ainsi des sillons sur la ligne saturée de Saint-Florentin.

(SOURCE : Conseil général de l'Yonne)



200 personnes ont signé la pétition publique ICI