A force de l’affirmer, les commentateurs commencent à y croire eux-mêmes et les « experts » ou soi-disant, sont également mystifiés ou bien cherchent à nous mystifier au nom d’une espèce de flagellation nécessaire : peuples vous avez trop « consommé » à crédit ou, c'est pareil, pas assez été « prélevés » pour tous les bienfaits d’un « Etat providence » Cet aspect « moralisateur », purificateur, ne serait-il pas finalement le Graal. Ce discours n'est en fait que la ligne de défense des « europhiles », je veux dire des défenseurs jusqu’au boutiste de l’euro et de son avatar la BCE. Il suppose tout simplement que le grand responsable de tous nos maux, n’est pas la dette mais l’euro tel qu'actuellement conçu quant à sa régulation.

Les taux d’intérêt pour les pays emprunteurs par exemple, ne sont absolument pas plus hauts pour les plus endettés ; on pourrait presque démontrer le contraire. Ainsi, Etats-Unis, Japon, Grande Bretagne, pourtant très endettés trouvent de l’argent à des taux très bas. En Europe, deux pays très comparables, Suède et Finlande, même population, même zone géographique, même type d’économie, empruntent à des taux très différents. Les taux pour les finlandais grimpent, alors que les taux suédois sont au plus bas. Pourquoi ? La Finlande a l'euro, et pas la Suède…

Cette envolée des taux d’intérêt semblerait ainsi largement réservée à la monnaie, à l’euro et pas à la dette. Pourquoi ? Parce que la BCE est la seule banque centrale qui refuse d'aider directement les pays de sa zone à rembourser leurs dettes.

N’oublions pas que ces dettes ne sont rien d’autre que de la monnaie déguisée et que normalement ce sont les banques centrales qui créent la monnaie, sauf dans la zone euro.

Pourquoi les prêteurs ne doutent pas que les États-Unis pourront rembourser ? Parce qu'ils savent que la Fed, la banque centrale américaine, peut créer une quantité infinie de dollars. Tout le monde sait que le dollar ne deviendra pas une monnaie de singe, parce qu'elle est la monnaie de réserve internationale, et accessoirement la monnaie de la plus grande économie mondiale. C’est peut-être un autre mythe, mais le ressenti est ainsi (il est à la mode de parler de ressenti en ces périodes de basses températures …)

Enfin dernière question : pourquoi ce refus obstiné de la BCE, la banque centrale de la zone euro ? L’histoire Allemande bien sûr et la phobie des Allemands vis-à-vis de l’inflation. Mais peut-être surtout pour le côté moralisateur d’une accusation qui permet de désigner « méchants » et « gentils », de condamner les cigales, d'encenser les fourmis. La première mesure à prendre, avant toute autre, est de faire la chasse à ceux qui abusent de ce terme mensonger de « crise de la dette » A ce titre Jean-Luc Mélenchon, est sans doute le plus crédible quand il décrypte ces abus de langage.


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