C'était un personnage, une gueule et un caractère. Un homme entier, dur d'apparence mais c'était un tendre pétri d'humanité.

Charles Prudhomme qui résidait à Chassy, ambulancier du SMUR au Centre hospitalier d'Auxerre (après avoir travaillé au Samu de Paris), est décédé à l'âge de 65 ans. La maladie aura eu raison, une fois encore, d'une force de la nature.

Charles était proche des humains et de leurs souffrances au quotidien. Il leur prêtait main forte au sens propre comme au figuré. Il avait les mots, l'humour, la chaleur et le sens de la fraternité humaine. Il distillait son amour du prochain, bras tendus vers l'autre comme un médicament et souvent il faisait mouche, accédant aux désirs de l'un ou de l'autre, arrangeant le coup discrètement. Oui Charles savait être discret. Vrai que cela ne plaisait pas toujours mais il savait s'en expliquer. Il soulageait, il portait, il compensait, il déplaçait, il surveillait attentivement, il emmenait, il montait, il descendait, il écoutait, il regardait. Ainsi en a-t-il porté et convoyé des milliers de souffrants, fauchés qui par un accident, qui par une maladie, qui par un mal de vivre.

Des vies qui ne tenaient qu'à un fil, qu'à un sourire, qu'à sa voix apaisante et calme qui parlait de vivre encore. Des regards aux yeux clos, aux yeux fixes, aux yeux blessés dans le coeur ou le corps.

Charles Prudhomme ne se payait pas de mots, il vivait, éprouvait la douloureuse réalité de la condition humaine quotidiennement. Inlassablement, il remettait sur le métier sans jamais se décourager, jusqu'à ce que lui, à son tour, fut touché, ébranlé et couché. Il a résisté jusqu'au bout, le plus longtemps possible. En vain.

C'est lui qui est parti et qui nous laisse un peu perdus par le remou de ce vide qui ne se comblera que par les souvenirs et les choses subtiles qu'il a déposées dans les vies de ceux qui l'ont côtoyé.

Les obsèques civiles auront lieu, mardi 7 août à 11 heures, au crématorium d'Auxerre. L'inhumation se fera dans le caveau familial du cimetière de la vallée de Souppes-sur-Loing en Seine-et-Marne, le même jour à 16 heures.

A ses enfants, petits-enfants, à sa soeur, à toute la famille et à Geneviève, notre profonde sympathie en ces moments particulièrement douloureux .

                                                                                          P-J. G.