Le président de l'AJA Guy Cotret veut pérenniser le club qui n'est pas sauvé sur le plan financier (DR)

 

D'abord l'objectif est la  remontée en Ligue 1. Mais pour cela, il faut stabiliser le club et le rendre pérenne sur le plan financier en équilibrant les comptes, un impératif, qui n'est pas atteint, loin de là. Le déficit structurel doit être résorbé en ramenant le budget annuel de 17,5 millions à 12 millions ce qui est un bon budget pour un club de Ligue 2, sachant que les recettes du club s'élèvent à 8,5 millions.

Cette réduction drastique doit être réalisée coûte que coûte, sous peine de mettre en péril la pérennité du club qui serait menacé de relégation administrative par la Direction nationale de contrôle de gestion. Le président Guy Cotret devra apporter des éléments de réponses concrets, au début du mois de mars, après avoir présenté son plan devant la DNCG au mois de novembre. Il pointe que Le Mans et Sedan sont aujourd'hui en CFA 2.

Les pistes pour combler le déficit structurel sont, des achats de prestations au centre de formation de l'AJA par des clubs ou fédérations étrangères en extrême-orient et dans les pays du Golfe persique dont l'objectif est d'équilibrer le coût de fonctionnement du centre de formation, la vente de joueurs (Ntep, Boly, mais il n'y a aucune offre concrète), et la réduction drastique des charges salariales des joueurs par le non renouvellement des fins de contrats en juin (11 joueurs concernés) et la réduction des salaires les plus importants (Coulibaly, Sorin).

Le dernier point et non le moindre, est que le président Guy Cotret, dans la nouvelle organisation qu'il a définie, enfile le bleu de chauffe et est désormais président de l'AJA prenant en charge le sportif à 100%. Il a mis en sommeil ses affaires immobilières parisiennes (*) et se dédie totalement au club. Une étude va être entreprise par une société spécialisée en "cost killer" ( tueurs de coûts littéralement Ndlr) qui va traquer le moindre euro dépensé.

 

"Cost killer"

Quand on lui demande pourquoi le nouveau propriétaire qui connaissait la situation du club avant d'acheter au mois d'avril dernier, ne met pas quelques gros billets au pot, le président Cotret rétorque que d'une part, ce ne serait qu'un coup de fusil à un coup qui ne ferait que différer le problème (à l'image de la vente d'un joueur) et que d'autre part, la stabilisation structurelle du budget est vitale, la DNCG exigeant en outre des projections pluri-annuelles. Guy Cotret précise que lors du rachat du club, qui s'est fait en trois semaines, la valeur des joueurs au bilan avait été surévaluée par le vendeur.

La raison pour laquelle il a écarté Fabrice Hérault, le directeur général qu'il avait amené dans ses bagages du Paris FC, est que ce dernier n'a pas mis en oeuvre la feuille de route qui lui avait été assignée, et que cela conduisait l'AJA droit dans le mur. Ce ne sont ni la compétence non plus que les relations amicales entre les deux hommes qui sont en cause, mais simplement la logique économique et la pérennité du club.

Le président de l'AJA n'a pas souhaité polémiquer sur les conflits avec l'association AJA, l'actionnaire minoritaire, qu'il résume à des conflits d'hommes comme cela arrive dans toute société et dans la vie. Il admet cependant avoir sa part de responsabilité et se réjouit des relations engagées avec Michel Parmentier, le nouveau président de l'association AJA. Les deux hommes vont définir qui fait quoi ainsi qu'un mode de fonctionnement, dès lors que les deux entités, privée et associative sont interdépendantes et condamnées à s'entendre. Guy Cotret explique sa conception de la présidence qu'il a été amené à réfléchir avec l'évolution des choses.

Le président de l'AJA qui enfile son costume XXL en devenant président opérationnel, mandataire social de PLP filiale de la holding Centuria Capital détenue par Emmanuel Limido, le nouveau propriétaire de l'AJA depuis le mois d'avril, entend mener à bien la mission qui lui a été confiée. On précisera que Guy Cotret n'est pas salarié et oeuvre bénévolement dans le cadre de ce mandat social.

C'est au cours du mois de janvier, que Guy Cotret et Bernard Casoni décideront ensemble s'ils poursuivent leur chemin côte à côte. Les discussions ne sont pas encore ouvertes, le contrat du coach de l'AJA se terminant au mois de juin. Guy Cotret a souligné le grand professionalisme du coach et a tenu a préciser que la charge de la prolongation du contrat ne tenait pas qu'à lui mais aussi à l'entraîneur.

AUXERRE TV confirme. Bernard Casoni veut repartir mais il veut connaître les conditions : quel projet, quels moyens ? Le technicien Ajaïste qui serait courtisé par Marseille où il a déjà opéré, ne veut pas revivre l'inter-saison dernière.

 

 

Pierre-Jules GAYE

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(*)  Depuis septembre 2013, Guy Cotret est notamment président de Elyse Avenue Immobilier, un réseau d'agences immobilières franchisées