A plusieurs titres d'ailleurs.

Dans un contexte National d'abstentions encore plus élevées au 2 ème tour qu'au premier, c'est au contraire à une meilleure mobilisation à laquelle nous avons assisté ici. Presque 4 points de plus de votants, c'est important et sans doute une des clés du résultat. Notons que cette plus forte participation s'enregistre essentiellement sur Auxerre sans connaître la même ampleur dans le reste du département. Il y a bien eu un "travail" spécifique de l'équipe sortante de Guy Férez en direction des abstentionnistes du premier tour ; phoning, tracts ciblés parfois "limites" -la "dignité" tant vantée par Férez a sans doute été quelque peu écornée- porte à porte intense très ciblé également sur les quartiers périphériques etc. On note par exemple le changement complet de la physionomie du second tour dans certains quartiers de la ville, la rive droite par exemple, mais ce n'est pas le seul.

Une deuxième exception Auxerroise mérite à mon sens d'être notée : l'impact relativement moindre du contexte politique National sur le vote des Auxerrois. En effet dans de nombreuses villes perdues par la gauche on perçoit bien la part énorme prise par le rejet de la politique gouvernementale et de François Hollande. Cette érosion "politique" souvent très importante dans de nombreuses villes, semble toucher Guy Férez à un moindre degré. Il résiste beaucoup mieux que d'autres, comme s'il avait su parfaitement "gommer" ces appartenances partisanes, comme si elles n'apparaissaient pas crédibles aux yeux des Auxerrois. Beaucoup ont du mal à voir Guy Férez "en rose". Il faut dire que son parcours politique atypique, il fut adjoint de Jean-Pierre Soisson, est assez propice à un sentiment de "sans étiquette" véritable. Les scories de "l'ouverture" sont encore bien présentes à Auxerre et l'implantation très locale du sortant ont fait le reste.

Face à ces exceptions Auxerroises, le combat de Guillaume Larrivé était d'emblée très difficile. Il a rattrapé une énorme part de son défict sur la ville constatée lors des législatives de 2012, mais l'écart était trop important, et seuls un peu plus des 2/3 du déficit de départ ont pu être comblés.

Cette élection municipale à Auxerre a été un très grand moment démocratique. Guy Férez connaît en fait sa première "vraie" victoire : en 2001 c'était au bénéfice d'une triangulaire provoquée par une droite et un centre inaptes à s'entendre, l'élection suivante au premier tour ne fut qu'une formalité, celle de 2014 il a fallu aller la chercher "avec les dents"

J-L.H.

 

 

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