GRAND FORMAT
Grand format Philippe Minard
le mardi 23 septembre 2014, 08:53 - GRAND FORMAT - Lien permanent
Entretien à bâtons rompus avec Philippe Minard, journaliste Auxerrois, qui a créé une agence locale de presse moderne à Paris
"Je ne sais pas si je vais acheter l'Yonne républicaine demain .... ça va dépendre de la une..."
Entrez dans la conversation avec Philippe Minard, journaliste originaire d'Auxerre qui a vécu une trajectoire de vie singulière l'emmenant de l'Yonne à Albi puis en Nouvelle Calédonie, à Marseille, à Paris, à Marseille encore puis dans la capitale, sans jamais renier ses racines, Auxerre, l'Yonne la rivière et le Morvan.
Fondateur de l'ALP l'agence locale de presse à Paris, Philippe Minard donne sa vision des mutations de la presse et d'une profession qui demeure corporatiste.
Il évoque des souvenirs et des rencontres au fil des ans, qui ont marqué sa vie mais aussi l'homme. Un homme qui demeure plus que jamais, non sans humilité, journaliste, car c'est" tout ce qu'il sait faire".
GALERIE
"Le conseil d'État est une mine pour les journalistes ..."
"Nous avons mangé notre pain blanc.. elle est loin l'époque de la Dream Team de l'Yonne républicaine..." séquence nostalgie
"Les journalistes nous sommes une profession corporatiste... nous nous sommes sclérosés, rétrécis parce que ça va mal... "
"Bernard Tapie me considérait comme un chauffeur de taxi or il voulait un pilote de formule 1 ..."
"Aujourd'hui, un quotidien régional n'annonce plus rien... il faut qu'il cherche de la plus value ailleurs"
"La rencontre avec Rostropovitch à Vézelay est inoubliable... un grand moment"
Commentaires
Le petit Philippe que j'ai connu dans l'enfance fréquentant la piscine et avait déjà l'étoffe d'un journaliste. L'Yonne républicaine de cette époque était très suivi et articles intéressants avec Rota , Guilletat et cie. Mon père apprécié les articles et si il était en vie actuellement achèterait + le journal. Il aimait bien les plaidoiries du tribunal donc il fréquentait. Je demeure en Bretagne et Ouest-France est très bien organisé dans ses articles et les petites communes sont bien représentées.
Bel entretien en effet.
L'homme semble, après un cheminement professionnel et personnel riche en expériences, avoir pris du recul et une certaine maitrise de soi.
Pourtant, lorsqu' à l'Yonne Républicaine, il pratiquait l'événementiel à la Une, l'objectivité n'était pas sa priorité et la toute puissance du journaliste ne laissait guère de chance à la contradiction et au droit de réponse.
Fraternel bonjour de Strasbourg, ému de vous entendre parler de NOTRE Métier et de ce qui (a) fait notre vie .: Bonne route à l"A.L.P et bonne continuation à Auxerre TV, que je suis régulièrement , la région me manque toujours........ Henri
Oui, j'atteste que la dream team existait .... charlet, gaye, minard, thuru, couronner, delorem, mésonès, guilletat, rota, delohen, gantois, lavigne... et d'autres.
Il y a des artciles qui décoiffaient et parfois des pages surprises passionnantes, il y avait les coups de gueule mais pas que.
De la compétence, de l'envie de partager, de l'amitié avec les lecteurs.
Las, cette époque est révolue. Il y a d'autres bons moments. Le journalisme est aussi affaire d'hommes. je me souviens de deux articles, un de gaye qui a osé déboulonner le grand guy roux, personnage sacré au début des années 90 après un match perdu contre arsenal.... et un autre de minard sur le même roux en conflit avec soisson parce que roux ne voulait pas que soit construit un petit immeuble hlm à côté de chez lui !!
Aujourd'hui, une telle liberté de la presse est impensable... Ciao la dream team, on ne vous a pas oublié !
J'ai passé un grand moment teinté de nostalgie devant cet entretien. Quelle belle trajectoire professionnelle que celle de Philippe que je salue. Les rires du dimanche soir dans les couloirs de la rédaction résonnent encore.
Un face à face très intéressant et instructif. Belle personnalité.
Une petite perle amusante de Pierre-Jules Gaye qui marie Brad Pitt avec Eva Joly!..! (Ã partir de 50 mn).
Merci Auxerre Tv pour la qualité de vos reportages et de vos intervenants.
J'ai beaucoup aimé cet entretien, et j'en retire que dans le journalisme, il ne s'agit pas de parler du quotidien, mais de montrer un quotidien qui nous parle, qui fait sens, et nous aide à former une image, une représentation symbolique qui bientôt s'agence avec d'autres dans le kaléidoscope de la vie.
L'esprit ne pense le monde qu'au travers des représentations qu'il s'en fait. Quoi de plus noble, pour un journaliste, d'utiliser son art pour ciseler ces images qui resteront gravées, alors qu'il se compromettrait à abuser du "copier-coller" des dépêches d'agences de presse, à ne faire que du remplissage, là où l'on attend d'être marqué par une impression, sinon une émotion.
Le journalisme ne peut pas se contenter de colporter de l'information, sinon il sera balayé par les moteurs de recherches, les agrégateurs de news. Il semble que le journaliste ne doive pas oublier d'être ... un artiste.
Bel entretien