CULTURE
La bataille des Flandres, la belle aux champs dormant
le dimanche 09 novembre 2014, 21:56 - CULTURE - Lien permanent
Il y a cent ans, la première bataille d'Ypres, dite aussi la bataille des Flandres, prenait fin. Une résistance héroïque. La commémoration a réuni nombre de chefs d'État dont Angela Merkel, la chancelière allemande
Après cent ans de solitude, cent ans de sommeil dans la boue et les décombres reconquis par la vie, on réveille cette bataille pour la célébrer, en parler, en passer la douloureuse texture à ceux qui n’y étaient pas – et ceux qui étaient, s’ils existent encore, en étaient protégés par le silence et la sérénité offerts par le giron d’une mère affolée mais aimante.
On creuse les tranchées (D.R.)
On est en octobre 1914. La ville d’Ypres, que l’on aime pour ses draps et peut-être son ciel bas, est tenue par les cavaleries britanniques et françaises. Et les Teutons du Kaiser, six fois plus nombreux et mieux armés, veulent absolument arriver à Calais et Boulogne-sur-Mer. Les Belges et les Franco-Anglais creusent alors des tranchées s’étendant du nord au sud en décrivant un arc de cercle autour de la ville, tranchées que régulièrement l’eau viendra envahir, aspirant les bottines, ondulant de ses reflets boueux parfois parcourus de rats nageant ça et là. Car on a ouvert les digues qui retenaient l’eau de mer. Et on rend ainsi l’avancée des Allemands aussi pénible que possible.
Le 27 octobre pourtant le petit village de Passchendaele est pris par les Allemands qui continuent d’avancer vers la ville d’Ypres, créant un vent de panique. Les Anglais résistent héroïquement, et ils tiendront ainsi jusque début novembre où les choses alors se calment par la force des choses : il n’y a plus de réserves ni dans un camp ni dans l’autre. L’armée allemande est exsangue, grâce à ces soldats animés de la rage de vaincre.
Suzanne DEJAER