La rénovation des bâtiments ne règle pas tous les problèmes économiques et sociaux, ce nouveau programme de la politique de la ville, version 2.00 de l'ANRU,  intègre le développement économique et la cohésion sociale.

D'un mot, il s'agit de répondre aux problèmes du chômage, de la santé, mais aussi de la culture.

 

Madame le secrétaire d'État chargée de la politique de la ville a parcouru le quartier des Brichères pour prendre la mesure de ce qu'i a été fait et qui "crève les yeux," a-t-elle dit. Puis elle a parcouru le quartier Sainte-Geneviève où il est "manifeste qu'il y a du travail à accomplir" (DR)

 

À Sainte-Geneviève et aux Rosoirs, ce sont à nouveau 100 millions d’euros (140 millions pour l'ANRU 1) - dixit le maire d'Auxerre -, qui pourraient être mobilisés pour la politique de rénovation urbaine, entamée en 2004, par l'équipe de Guy Férez. Ce serait reparti pour dix ans de rénovation et d'aménagement. Une séquence plus longue q'un mandat.

Il reste que rien n'est acté, en dehors des intentions et de l'engagement de principe exprimé par l'État au travers de la signature d'un "protocole d'intention de faire", signé par la ministre au Phare, jeudi matin. Un geste qui marque l'intérêt de l'État.

Pour l'heure, l'Office de l'Habitat de l'Auxerrois ne sait pas avec qui, ni avec quels moyens, ni ce qui va être fait. Il faudra attendre la fin de l'année pour en savoir davantage. En attendant, tous les services (État, ville, agglo, OAH) travaillent de conserve.

L'Office de l'habitat de l'Auxerrois travaille sur une hypothèse d'en engagement financier de 9 millions d'euros par an pendant 10 ans, avec une subvention de 1 million par an, représentant diverses subventions éventuelles de l'État, la région, le département, l'agglomération, la ville. La différence, 8 millions d'euros étant à charge de l'OAH qui le financerait par des prêts remboursables auprès de la Caisse des dépôts et consignations. 10% de subventions est une estimation raisonnable car le plan ANRU 2 disposera de moins de moyens que l'ANRU 1. Par comparaison, dans l'ANRU 1, l'aménagement du quartier des Brichères avait été subventionné à hauteur de 20%.

Aussi le mythe de démolir l'îlot Ingres composé de la barre et des trois tours, devrait se substituer à des démolitions chirurgicales en finesse. Et l'ambition être raisonnable.

L'enjeu des nouveaux contrats de ville est de mobiliser l'ensemble des services publics sur un même projet de territoire, au service des habitants.

L'expertise des habitants est fondamentale, a insisté la secrétaire d'État, de la même manière que les associations et entreprises. Trois piliers soutiennent la nouvelle politique de la ville, expliqués par Myriam El Komri (voir la video).

  • Les quartiers des Brichères et de Sainte-Geneviève à Auxerre et ceux des Champs-Plaisants et des Champs d'Aloup à Sens, ont été classés parmi les 200 quartiers d’intérêt national.
  • Les quartiers des Rosoirs à Auxerre et de La Madeleine plus le centre ville à Joigny ont été désignés comme quartiers d’intérêt régional.

Il faut attendre la suite. D'autant plus qu'avec la réforme territoriale en cours, on ne sait toujours pas à quelle collectivité sera dévolue la compétence habitat. Il reste que la venue de la ministre à Auxerre, dans l'Yonne, est une belle opération de communication au sens noble du terme, en ce qu'elle révèle la volonté politique des élus d'Auxerre en faveur du remodelage et de l'amélioration des conditions de vie dans les quartiers.

 

Pierre-Jules GAYE

 



 

Les Brichères, aujourd'hui, c'est la ville à la campagne. Un quartier très prisé pour la qualité du bâti mais aussi pour son écosystème et sa conception. Le préfet de l'Yonne Jean-Christophe Moraud montre la perspective, au bas du quartier là où les derniers immeubles ont été construits (DR)

 

Alors là au moins elle se marre la ministre, tandis que Soret et Moraine pouffent de rire, l'un dans sa barbe, l'autre à découvert...