La France a obtenu l’inscription au patrimoine mondial des deux vignobles vedettes de Champagne et de Bourgogne.

Cest la fête et les bouchons vont sauter !

Les climats de Bourgogne, comme on appelle les parcelles de vigne, ont obtenu leur classement de haute lutte, en dépit d'un avis réservé des experts mandatés par l'Unesco.

Les coteaux, maisons et caves de Champagne, eux, ont fait l'objet d'un formidable plébiscite. "Pourquoi la Champagne n'a-t-elle pas présenté de dossier avant? L'injustice est réparée", ont même commenté plusieurs membres du comité du patrimoine mondial de l'Unesco réunis à Bonn, en Allemagne. En Champagne, le label Unesco devrait booster l'œnotourisme, encore peu développé.

La Bourgogne partait avec des atouts moins solides. La présence de carrières près des vignes n'a pas été du goût de tous les experts qui souhaitaient une meilleure protection du paysage. François Rebsamen, le ministre du Travail, ancien maire de Dijon, s'est très impliqué dans le soutien à la candidature bourguignonne.

 

 

Qu'est-ce qui a été reconnu par l'Unesco ?

Les "climats" sont 1 247 parcelles qui sont situées sur les pentes de la côte de Nuits et de la côte de Beaune et qui s'étirent sur près de 60 kilomètres de Dijon aux Maranges.

Ces parcelles comportent des micro-différences (géologie, sol, pente, exposition, conditions météorologiques, cépage, etc.), qui, combinées au savoir-faire des vignerons, contribuent à la renommée des vins de Bourgogne depuis le haut Moyen Âge.

C’est cela que les Bourguignons souhaitaient faire reconnaître en tant que "site culturel". Un combat mené depuis de longues années.

Pour fêter l'événement, une "Paulée des Climats" sera organisée jeudi 9 juillet à partir de 20 heures, dans le parc du château de Meursault, en présence du président du comité de soutien, Bernard Pivot. Au programme : un pique-nique, des dégustations de vins des Climats, des animations et un grand feu d'artifice.


François Patriat, président du Conseil Régional de Bourgogne et sénateur de la Côte-d'Or, a déclaré :

 
« Je suis très heureux et très fier, en tant que président du conseil régional et en tant que Bourguignon, de la décision qui vient d’être rendue et qui marque l’inscription des climats du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco.
Au cours de mes différents mandats, j’ai souvent eu l’occasion de vérifier l’incroyable renommée des vins de Bourgogne, en Europe et dans le monde. Mais cette inscription au patrimoine mondial est en outre une reconnaissance valorisant ce merveilleux paysage que constituent les climats, avec les savoir-faire et les traditions millénaires dont ils sont porteurs."

 

L'Interprofession, par la parole du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), a fait savoir, par un communiqué :

"C’est avec une immense fierté que le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne a accueilli la décision du Comité du Patrimoine mondial de l’UNESCO d’inscrire les Climats du vignoble de Bourgogne sur la liste du Patrimoine Mondial. Cette reconnaissance vient saluer l’engagement de toute une région et de toute une filière, né de la volonté de l’un de ses vignerons les plus respectés : Monsieur Aubert de Villaine. Elle valide aussi la Valeur Universelle Exceptionnelle de notre vignoble, façonné par 2000 ans d’histoire, lequel donne naissance à des vins reconnus dans le monde entier."


« Nous nous réjouissons de cette inscription qui vient saluer 8 ans de travail, de sensibilisation, de mobilisation collective,
confie Claude Chevalier, Président du BIVB. Nous sommes d’autant plus heureux que nous pouvons partager notre joie avec nos amis champenois. Mais, cette inscription n’est pas une finalité en soi. C’est une étape de plus qui jalonne notre histoire, celle des hommes et des femmes qui ont façonné ces paysages, bâti les murs, les cabottes, identifié chaque parcelle, construit villes et villages.
Cette inscription nous engage aussi à poursuivre dans la même voix de qualité, sans mettre notre vignoble « sous cloche », mais en assurant la continuité de l’activité économique et de la vie des populations, dans le respect de ce vignoble qui nous fait vivre et que nous transmettrons demain aux générations futures.
Avec cette inscription, nous nous engageons aussi à partager notre savoir, à le diffuser et à accueillir les visiteurs de la région comme du monde entier, curieux de le découvrir. »