Que dirait l'Abbé Deschamps... Ernest-Théodore Valentin est né le 1er Avril 1868 à Villiers-sur-Tholon

 

Cela ne peut plus continuer.

Les Auxerrois ont subi une nouvelle fois la réalité de leurs feuilles d'impôt, taxe foncière d'abord puis taxe professionnelle. La limite du supportable est dépassée. Certains n'y arrivent plus. Non plus qu'à acquitter leur facture d'énergie en hausse constante. L'hiver frappe à la porte.

Des avis de plus en plus illisibles dans la mesure où l'on ne veut plus prendre la peine de les lire, la dernière ligne en gras sautant à la figure. On vous dit que c'est le département, la région, ou la communauté d'agglo ou la commune ou la taxe sur les ordures ménagères ou celle sur l'audiovisuel, la responsable. Tout se multiplie en fin de compte et c'est le contribuable qui paye avec des revenus et un pouvoir d'achat qui baissent.

Certes, les dotations de l'État sont en baisse dans le cadre de la réduction des dépenses publiques. 10 millions d'euros en moins pour Auxerre, lissés sur cinq ans, décidé par François Hollande au début de son mandat présidentiel. Un phénomène qui va se poursuivre voire se développer durablement. Il suffit de lire attentivement les programmes présidentiels des uns et des autres. Notamment celui de François Fillon qui prévoit 50 milliards d'économies sur les dotations aux collectivités publiques. Du Hollande pur sucre.

Alors que faire ? Répercuter la baisse des moyens des villes sur le contribuable via l'impôt ?

Comme l'année dernière à Auxerre, en dépit de l'engagement du maire et de son équipe lors des élections municipales (l'opposition avait pris le même engagement) de ne pas lever d'impôt supplémentaire d'ici la fin de son mandat ?

 

Un conservatoire cher

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Y a-t-il d'autres voies ? Raisonnables, praticables ?

Oui.

Il y a celle du partage équitable des charges des équipements collectifs dont profitent les communes alentours qui ne payent pas de quote part proportionnelle de frais de fonctionnement, jouissant gratuitement de ces équipements sauf à payer le ticket d'entrée comme l'usager Auxerrois.

Les plus gros sont le centre nautique et le conservatoire-école de musique et de danse à vocation départementale, fréquentée par 40% d'Auxerrois et 60% d'élèves venant d'autres communes du département, financés par la seule ville d'Auxerre depuis le désengagement du conseil départemental de l'Yonne.

Le conservatoire coûte 2 millions d'euros par an en frais de fonctionnement rétribuant notamment 45 professeurs. Il y a 4 ans, le conseil départemental cofinancait à hauteur de 900 000 euros le conservatoire départemental puis à hauteur de 700 000 euros. Il y a deux ans, la contribution a diminué à 400 000 euros pour fondre cette année à 96 000 euros. La ville d'Auxerre finance désormais quasi totalement cette structure départementale cutlurelle.

Ces deux équipements majeurs, peuvent-ils raisonnablement continuer d'être à la charge exclusive des contribuables auxerrois dont le nombre diminue ainsi que les foyers fiscaux au fil des ans ?

 

Mutualisation ?

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Les services de la ville et de la communauté d'agglomération de l'Auxerrois sont-ils suffisamment mutualisés ?

Deux directeurs généraux sans parler des directeurs adjoints, cela s'impose-t-il vraiment ? D'autant que parfois ils peuvent ne pas s'entendre aux dépens de la nécessaire coopération au service du bien commun et des citoyens. Même si le maire et le président de la communauté d'agglomération est la même personne.

Quid d'autres services et de transferts de personnels ? Deux services de communications distincts est-ce absolument indispensable ? Le droit du sol a été mutualisé par le transfert de la ville à la CAA, d'autres transferts sont-ils possibles ?

Le 1er janvier 2017, la Communauté d'agglomération de l'Auxerrois héritera - loi NOTRe oblige - de la compétence économique. Les zones commerciales notamment celle des Clairions ne devraient-elles pas migrer vers la CAA (communauté d'agglo de l'Auxerrois) ?

Le développement économique est déjà une compétence de la Communauté d'agglomération. Par exemple, les entreprises qui s'installent dans la zone de Venoy ou de Monéteau, acquittent désormais la taxe communautaire qui va dans les caisses de la CAA. Il en sera de même pour la future zone d'Appoigny dont les travaux d'aménagement devraient débuter au printemps, les fouilles archéologiques étant terminées.

Pourquoi la zone des Clairions ne serait-elle pas transférée à la CAA ? Soit la vente totale, soit au moins celle des terrains disponibles à vendre ?

 

40 postes en moins en 3 ans à la ville

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Du côté des charges de personnel, qui augmentent chaque année, mécaniquement, du fait de l'augmentation du point d'indice (plus de 450 000 euros cette année), en dépit de la suppression de 40 postes non remplacés en trois ans ..., ne conviendrait-il pas de réenvisager le système afin de lui apporter plus de souplesse.

À Auxerre, les employés travaillent en fait 32 heures payées 35, si l'on déduit la semaine de congés divers supplémentaire, tel le jour du maire. Toutes les municipalités sont confrontées à ces réalités. Certaines se sont mobilisées sur le plan national pour faire signer une pétition afin de pouvoir retrouver des marges de manoeuvre, notamment sur le temps de travail.

Les augmentations subites décidées par l'État des frais de personnel représenteront pour le prochain budget d'Auxerre + 625 000 € (revalorisation des points D indice 300 K€ + 145 K€ réforme Lebranchu et avancement grades et échelons 180 K€ )

Suffit-il pour faire des économies, de réduire le nombre de postes en taillant jusqu'à l'os dans certains services (on le répète, 40 postes en moins à la ville d'Auxerre non remplacés) ?

Suffit-il de baisser les subventions au monde associatif mettant en péril des emplois aidés qui nourrissent la vie associative et le lien social, jusqu'à mettre en péril l'existence même de ces associations ?

 

L'AJA n'a pas acheté la tribune d'honneur

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Par ailleurs, ne conviendrait-il pas de redresser et rectifier certaines situations, telle celle de la tribune d'honneur de l'AJA qui appartient à la ville d'Auxerre qui la met à disposition de l'association AJA par le biais d'un bail emphytéotique de 99 ans ?

Lors de la construction des loges par la Saos AJA - une vraie réussite - financée par trois années de location des entreprises qui les ont réservées pour leurs clients et leur politique de relations publiques ; l'AJA devait acheter cette tribune d'honneur évaluée 800 000 euros par les Domaines. Une négociation avait été engagée voilà un an et demi. La ville d'Auxerre était en droit de demander un loyer pour la construction et l'utilisation des loges sur la tribune dont elle est propriétaire. Selon nos informations, la ville était disposée à revoir le prix à la baisse autour de 400 000 euros.

Or l'acte de vente n'a toujours pas été signé. Conséquence, pas de rentrée d'argent. Et ce sont toujours les contribuables Auxerrois qui payent les 70 000 euros de taxe foncière pour cette tribune d'honneur. Est-ce normal ?

Quand on sait que l'organisation de la Coupe du monde féminine, en 2019, implique des travaux conséquents, le stade Abbé-Deschamps n'étant pas aux normes, cela pose problème, la ville ne pouvant être au four et au moulin dans le contexte actuel.

 

Vendre et investir

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Comme le département et nombre de villes françaises, la ville d'Auxerre a confié à un cabinet spécialisé le recensement du patrimoine bâti de la ville qui est d'importance et dont certains immeubles coûtent très cher à la collectivité en frais d'entretien, de mise aux normes et en fluides énergivores (gaz de ville, fioul, électricité).

Ce patrimoine important ne saute pas forcément aux yeux de tous. Quelques exemples : le musée de la rue d'Égleny, des hôtels particuliers, la maison et le parc Paul-Bert, l'Hôtel Ribière, la Maison Vauban, la Maison Guillet, la salle Vaulabelle (ancien réfectoire de l'usine Guillet) où de simples travaux de mises aux normes et désamiantage sont évalués à près d'un million d'euros, sans mentionner les immeubles et locaux loués par la ville.

Une étude de réflexion a été engagée parallèlement, afin de pouvoir dégager une vision sur le patrimoine bâti dont la cité a besoin et sur le patrimoine dont elle pourrait se séparer afin de dégager des ressources pour investir et réduire les frais de fonctionnement.

Car investir - 10 millions par an sont prévus dans le présent mandat - est essentiel. Une ville qui n'investit plus est une ville qui meurt dit l'adage.

Auxerre a des projets et non des moindres. Trois pôles de développement de friches industrielles sont en cours d'études et de début de réalisation :

- le pôle du rond-point de Paris avec des aménagements fonciers d'importance et une nouvelle gare routière réorganisée,

- le pôle de la gare et

- le pôle des Montardoins où la mise en valeur de la structure de l'usine Guillet et des terrains alentours ont été présentés à la population. Ces projets comportent une large place pour de l'immobilier privé (Auxerre a atteint un taux de 36% de logements sociaux) dans le style des écoquartiers à  faible coût énergétique.

Il s'agit donc de permettre l'installation de nouveaux résidents et cela devrait augmenter les recettes fiscales de la ville, à terme.

Vastes chantiers où tout semble finalement question d'équilibres dans les déséquilibres.

Il reste que toute nouvelle augmentation de la pression fiscale à Auxerre serait très mal comprise par la population qui n'en peut plus.

De là à rêver d'une baisse des impôts ... fut-elle symbolique ? Un jour ?

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

 

 

 Qu'en penserait Restif de la Bretonne ...

 

 

 Que dirait Paul Bert ....

 

Et Joseph Fourier l'illustre Auxerrois le plus connu dans le monde ....  bien plus que Guy Roux

 

 

 

Et Marie Noël, la plus grande poétesse française du XXè siècle, que dirait-elle .....

 

 

 

Et Charles Surugue, le plus vieux poilu de France parti à la guerre en 14 à 80 ans, rentré vivant, maire d'Auxerre .... il dirait quoi ...?