Parmi les découvertes effectuées lors du chantier de fouilles présentées, lundi après-midi, au deuxième étage des locaux de la Communauté d'aglomération de l'Auxerrois par Fabrice Charlier et François Meylan, d'Archéodunum, une petite statuette étrusque de 8 centimètres de haut, datant du Ve siècle avant Jésus-Christ (DR)
Elle proviendrait d'un candélabre dont elle serait une figurine de 8 centimètres et représenterait Héraclès ou un athlète. C'était une antiquité à l'époque romaine. Elle a été retrouvée parmi des objets datant de l'époque gallo-romaine sur le chantier de fouilles à Appoigny.
C'est comme une onde douce qui vous caresse et vous enveloppe puis vous saisit jusqu'à vous nouer la gorge.
Ce fut un vrai moment émouvant, lundi après-midi, au deuxième étage du siège social de la CAA, la communauté d'agglomération de l'Auxerrois.
Une séance de travail ordinaire. Avec des gens autour de la table, dossier ouvert, les visages circonspects. Et au bout d'une table, des objets divers dont des tuiles qui auraient pu venir de Pontigny. Un vase magnifique par sa forme, sa texture et sa couleur. Et dans une boîte en plastique, petite de 12 centimètres de haut, un minuscule objet noir était couché.
La statuette étrusque. L'époque classique est l'une des périodes historiques de la civilisation étrusque située entre - 470 et - 350 environ. Elle fait suite à la période archaïque et précède la période hellénistique.
Rien d'extraordinaire sauf qu'en y réfléchissant, ce petit chef d'oeuvre sculpté par la main de l'homme ou de la femme, vous fait fondre à l'idée qu'elle est si vieille et a attendu aussi longtemps, des siècles et des siècles comme une éternité, avant de revoir la lumière. L'émotion était perceptible et a gagné l'homme Guy Férez qui en a parlé avec tendresse, lui l'homme décrit comme un animal reptilien à sang froid, parmi d'autres.
Un mois après la fin des fouilles archéologiques menées sur le terrain de 50 hectares de la zone d'activités d'Appoigny, portée par la Communauté d'agglomération de l'Auxerrois, les archéologues d'Archéodunum, l'opérateur chargé du chantier, ont présenté les principales découvertes. Ce sont près de 25 hectares qui ont été l'objet des fouilles préventives par une vingtaine d'archéologues.
D'un mot, c'est un résumé de l'histoire de l'humanité qui s'inscrit au travers des objets exhumés certains remontant à plus de 100 000 ans avant J-C. Exhumés le long d'un axe historique, qui emprunte la via Agrippa qui reliait Lyon à Boulogne-sur-Mer. Cette voie est aujourd'hui la RN6 qui longe le terrain zone d'acitivtés situé entre Auxerre Nord et Appoigny, à hauteur du hameau des Bries.
Silex de l'homme de Néandertal, lames de l'homo sapiens, outils divers ont été découverts dans le sous-sol. Ainsi que des fours pour cuire les poteries, des réserves de pièces de monnaie en nombre et des traces de l'occupation gallo-romaine sur deux sites antiques. Ce lieu le long de la via Agrippa était un lieu de production d'outils notamment qui pouvaient être convoyés par la route située sans doute sous la RN6 actuelle.
Parmi les vestiges gallo-romains mis au jour, certains pourraient être liés à saint Germain, personnage historique emblématique d'Auxerre dont la famille vivait à Régennes où il est né.
Les archéologues suggèrent qu'un site structuré datant de la fin du IIIe et IVe siècles après Jésus-Christ révèle des traces d'habitat, un bâtiment d'exploitation, des puits et fossés. Cela pourrait être une dépendance de la maison des parents de saint-Germain. Ils étaient de riches propriétaires fonciers.
Le site d'Appoigny n'a pas fini de révéler ses secrets. Il reste à analyser l'ensemble des pièces et des données collectées. Un travail qui sera achevé avant deux ans et qui débouchera sur un livre technique illustré.

Guy Férez président de la CAA, Fabrice Charlier et François Meylan, d'Archéodunum (DR)
.jpg)
.jpg)
Les fours
.jpg)
La réserve de pièces de monnaie comme un coffre-fort enfoui dans le sol (et pas sous le matelas) DR

Des "chaussures" avec des clous sous la semelle (DR)

Multiples objets utilitaires d'une grande beauté

La responsable régionale de la DRAC assistant à la présentation. Les découvertes d'Appoigny seront l'objet d'une monographie à vocation pédagogique (DR)
Commentaires
Je propose que l 'on vende cette statuette à un riche Chinois ou Américain dès que les larmes d' émotion auront cessés ! Nous pourrions ainsi financer ces recherches et peut être remplir la caisse de l ' agglo ! Après nous ;d'autres humains suivront ,alors laissons un peu les trésors cachés ....
à tous ces mauvais esprits ronchons, insatisfaits, blasés, railleurs, compteurs de sous dans la cassette, je voudrais rallumer la flamme de l'émotion sur les vestiges du passé, témoins de présence, de passage, de longévité, Et oui tout a un coût , mais sans ces mises en valeurs historiques, artistiques, que serions nous ?
Nos impôts servent à financer parfois bien d'autres c..........dont on ne parlera plus dans 10 ans, alors des vestiges vieux de plusieurs millénaires méritent bien un peu de respect et d'argent ou alors l' EI a eu raison de détruire le temple de Bêl à Palmyre: c'est vrai quoi.......ces vieilles pierres ne présentent aucun intérêt sans parler du coût de leur entretien (il est vrai que le contribuable français n'est pas concerné).
Ce genre d'investigation coûte en effet très très très cher au contribuable que nous sommes,
Qu'on nous explique comment cette organisation de recherche qui arrive sur tous les chantiers (autoroutes, constructions de toute sorte et...) est financée (probablement par les chantiers mais pas que), ses pouvoirs et son organisation (administrative et financière), nombre de " "chercheurs" et autres personnels...
Amusant de passer d'un article ou le Maire d'AUXERRE, cherche un million 300 000 euros, pour boucler son budget et de le voir contempler comme Président de la CA, la gabegie de nos impôts avec émotion. Des sites gallo romain il y en a partout , dont celui d'Escolives que j'ai admiré et visité plusieurs fois. Certes le mauvais choix de l'emplacement de cette zone d'activité appartient à son prédécesseur et aux élus de l'époque, emplacement choisi en catimini après la bérézina de celle de Venoy, en partie récupérée heureusement. Au final, à combien elle nous revient cette statuette étrusque, plus chères que les grenouilles ou pas?
Très émouvant en effet... imaginer que des mains qui n'existent plus depuis longtemps ont touché, manié, conçu, poncé ... ces objets est un bond dans le temps, un bond qui semble dire "mais oui, nous sommes passés par là , nous avons aimé et nous sommes disputés, et avons trouvé belles des statues et des femmes... et rien n'est plus là . Sauf le souvenir de nous et de ce que nous avons fait"...
Très beau, vraiment!!!