CULTURE
De belles nuits d’août à Saint-Sauveur !
le mardi 24 avril 2018, 16:30 - CULTURE - Lien permanent
"Les Nuits de Saint-Sauveur" dévoile la programmation de sa grande scène! Pour cette 5è édition, rock acrobatique, pop en français et mantras maloya sont à l'honneur
Vendredi 10 août 2018, Grande scène, 20h30 : Lingus est un trio de rock hybride composé de Mathias Valex (guitare, chant), Julien Russo (batterie, samples) et Antoine Valex (basse, claviers, chant), qui mêle rock à riffs, samples électro, clins d’œil jazz, math-rock et mélodies orientales. Les compositions collectives des trois musiciens dissèquent les sonorités rock et les explosent en agencements exaltants et imprévisibles. Les trois lyonnais ne laissent aucun répit et ne cessent de nous emmener dans des digressions sonores saisissantes pour livrer un rock généreux et fantasque.
Après trois années au sein du groupe Gente Art of Making Noise et une centaine de concerts, la jeune formation sort son premier EP en 2016, The Story of Mr Sides et multiplie les apparitions sur scène. Leur deuxième EP, Acceleration, sort au printemps 2018.
Vendredi 10 août 2018, Grande scène, 22h - En 2008, François Virot sort son premier album non gravé sur CD-R, Yes Or No. La critique loue le geste nerveux et les mélodies titubantes de cette folk pop lo-fi, on le traite d’Animal Collective à lui tout seul. On le sort alors de l’invisibilité des squats lyonnais pour le faire monter sur scène, le filmer, le faire parler. Pour cet hyperactif tombé tout petit dans le songwriting, la naïveté n’est pas un calcul, le DIY pas un gadget esthétique.
François Virot privilégie ensuite le jeu en groupe, et c’est au sein du trio Clara Clara qu’il déploie son jeu de batterie funambule et castagneur, son chant acide au bord de la rupture, entre happy hardcore et power pop à étages. Après le troisième album de Clara Clara, plus pop chatoyant que jamais, François Virot retourne à la sobriété pour un deuxième album solo qu’on n’avait jamais cessé d’attendre. Une actualisation de ses obsessions (batteries truculentes, mélodies catchy- mais-vicelardes, télescopage référentiel), et une déclaration de non-allégeance aux lois indie actuelles.
Vendredi 10 août 2018, Grande scène, 23h30 - Deux Boules Vanilles (IIBV) est Loup Gangloff et Frédéric Mancini, duo de batteries déclenchant des synthétiseurs analogiques et la furie tribale d’une noise synthétique et brutale. Le groupe a fabriqué puis peint ses instruments avec ses quatre mains sur un dispositif identique : des capteurs fixés aux batteries fonctionnent comme des touches de claviers et déclenchent des synthétiseurs analogiques :
à chaque frappe se superpose un son électronique. Tout est joué, tout est modulé sur le vif. Simple, efficace et sans prétention technique, le groupe écrit ses morceaux avec une rigueur mathématique : en résulte une musique intense et organique, dansante, qui s’écoute en discothèque ou au supermarché.
Deux Boules Vanilles est né en l’an 2012, lorsque les deux musiciens construisent leur premier synthétiseur analogique. Le duo tourne depuis sa création en France, en Europe, au Royaume Uni, ainsi qu’au Japon aux cotés du groupe allemand «Les Trucs». Avec près de 200 concerts à son actif, IIBV a partagé l’affiche avec Felix Kubin, Omar Souleyman, Mondkopf, La Colonie de Vacances, Les Trucs, Pneu, Moja... En 2015, le groupe rejoint Kongfuzi Booking et sort son premier album, Tutti Frutti, chez SK records.
Samedi 11 août 2018, Grande scène, 20h30 - Après quatre ans passés au clavier au sein de Pendentif, puis au service du groupe Cliché, le Bordelais Ariel Tintar a décidé a décidé de se dévoiler tel qu’il est : un pied dans la pop, un autre dans la mémoire créole. Avec Ariel Ariel, il écrit et chante une musique incandescente et envolée, poétique et passionnée. La pop postmoderne passée au filtre d’Édouard Glissant... C’est une pop fascinante, magnétique, d’une élégance frappante que nous propose Ariel Ariel, à l’image de sa voix omniprésente qui déclame tout autant qu’elle chante.
Ariel Tintar lie sa voix à celle de Blandine Millepied (Sahara) et s’entoure de Louis Gaffney à la basse ainsi que de Swann Vidal à la batterie. Il sort son premier EP Mwen Menti en 2016, et donne naissance à un style pop-world singulier, exploration tardive de ses origines.
Samedi 11 août 2018, Grande scène, 22h - Jeune loup ayant parfaitement trituré son abécédaire pop, Rémy Poncet officie en tant que Chevalrex et poursuit sa quête d’une musique fantasmée entre chanson minimale, symphonie de poche, vignette sixties. Des chansons où se côtoient l’esprit de François de Roubaix et de Bruce Haack, de Stereolab et de Jérome Minière... En digne héritier d’une chanson française, l’alchimiste manie avec brio les mélodies et les mots dans des morceaux qui suscitent une émotion immédiate.
Rémy Poncet n’est pas un débutant :il a déjà sorti plusieurs disques, dont les sonorités minimales et lo-fi rappelaient les productions du label Lithium au début des années 1990 (Dominique A, Bertrand Betsch...). Chevalrex assure seul compositions, instruments, arrangements, graphisme... Si son disque est minimal, c’est uniquement dans le format de ses chansons : la plupart font moins de trois minutes. Elles s’enchaînent, comme des salves, et naviguent sans cesse entre pop symphonique et chanson fine, confidences et lyrisme... On songe aux musiques de films des seventies, à Biolay (Movimento), Fauve (Stand de tir), Arnaud Fleurent-Didier pour le parler-chanter. Comme eux, Chevalrex sort des thèmes éculés, il dit la mort de l’enfance, le lien viscéral de deux frères ou l’étouffoir des vies cadrées. Il s’inscrit dans le fil non pas d’une pop métronomique, mais d’une chanson française porteuse de sens.
Samedi 11 août 2018, Grande scène, 23h30 – Luneapache. Le nom sonne comme une énigme. On pense d’abord au nom d’une fusée supersonique destinée à aller explorer les confins de l’univers. On s’imagine une héroïne échappée d’un vieux comics, qui aurait fui son destin pour se réfugier dans une montagne. Puis forcément, on s’interroge sur d’éventuels liens avec la valeureuse tribu de Geronimo ou encore avec ce gang parisien de la Belle Époque, avide de drogue et de débauche. Anthony Herbin (Boreal Wood) aime cultiver le mystère. On n’en saura donc guère plus, si ce n’est qu’il a choisi ce nom envoûtant pour son nouveau projet rock kaléidoscopique en français, quelque part entre les Spacemen et Etienne Daho.
Accompagné sur scène de Sébastien Poggioli, Benjamin Fincher, David Bouhanna et Charlie Maurin, Anthony Herbin explore avec LuneApache les confins de la pop garage et y glisse des notes shoegaze nébuleuses délicieuses. On aura eu l’occasion d’y goûter lors d’une apparition sur une compile du fameux collectif dénicheur de talents, La Souterraine (STRN-131, Pays Vaincus, 2017).
Dimanche 12 août 2018, Grande scène, 20h30 -Le quintet Banyan porte haut les racines et les chants du Maloya, cet univers musical puisant ses origines dans les traditions rituelles des premiers esclaves réunionnais. Autour des compositions des cinq musiciens - successivement chanteurs, percussionnistes ou choristes - s’élaborent de gracieuses complaintes et des hymnes lumineux. Toujours métissé et ouvert sur les influences d’autres territoires comme Madagascar ou l’Afrique de l’Est, le maloya de Banyan s’écoute autant qu’il se vit et se danse. Emportés par les percussions typiques et ardentes jouées au kayamb, au roulèr ou au tambour malbar, les chœurs s’élèvent, font résonner les harmonies et s’élever l’âme. Hyperactifs à Marseille et engagés à faire découvrir la musique réunionnaise autour d’eux, le collectif organise de nombreux Kabar où ils perpétuent et réinventent ces célébrations emblématiques de l’île.
Dimanche 12 août 2018, Grande scène, 22h - Autour de l’amour de la musique traditionelle réunionnaise, le collectif lyonnais Ti’kaniki réunit des musiciens aux origines et influences du monde entier. À géométrie variable selon les occasions, ils seront en formation à 5 aux Nuits de Saint-Sauveur.
Le maloya, dit Danyel Waro, nourrit notre âme. Le collectif Ti’kaniki est né du besoin de musiciens zorey (métropolitains) de vivre le maloya dans la ville de Lyon. Dans ce collectif, pas de chanteur principal fixe, tout le monde chante et joue les différentes percussions pour un jeu de passe- passe dans lequel chacun trouve sa place. Peu à peu, le groupe s’agrandit, comptant aujourd’hui moitié de musiciens réunionnais natifs, forts d’une connaissance et d’une virtuosité dans le maloya, et moitié de musiciens métropolitains, puisant dans la diversité de leurs origines. Des ponts se créent depuis ce maloya plein de promesses vers le bahanen camerounais, le currulao afro-colombien, ou encore la rumba cubaine, toujours en veillant au respect de cette énergie et de cette culture unique.
Dimanche 12 août 2018, Grande scène, 23h30 - Trans Kabar, groupe de rock maloya, travaille sur une lecture électrique des rites mystiques de l’île de la Réunion pour élaborer une musique de « trans maloya ». Ils s’inspirent
du Servis Kabaré, cérémonie festive issue des rituels des esclaves faitepour communier avec les ancêtres par la musique, les chants et les danses. Souvent rejeté, interdit, presque oublié, ce rite a survécu dans la clandestinité et Trans Kabar le fait revivre aujourd’hui à travers des mantras rocks possédés.
Ici, musiciens et public forment un ensemble indissociable ; le musicien est un vecteur vers un ensemble, la musique un prétexte pour converser. Autour d’une voix nourrie des chants traditionnels, les quatre artistes laissent une large place à l’improvisation : des rythmiques rock maloya se sculptent autour de la voix et du kayamb puis plongent dans les complaintes d’un blues insulaire.
Parc du Château de Saint-Sauveur-en-Puysaie