6H45 ce matin, les salariés commencent à arriver sur le parking de l’entreprise.

Les militants communistes étaient présents porteurs d’un tract pour les saluer et les soutenir. Pendant près d’une heure distribution pour tous et discussions avec certains d’entre eux. C’est effectivement à la veille de Noêl qu’ils ont appris la terrible nouvelle de la disparition prochaine de la production et le licenciement de plus de 70 ouvriers.

Mais ils n’ont jamais été dupes de ce qui se tramait au niveau de la direction allemande et du directeur de l’entreprise de Champs /Yonne. Les disparitions du bureau d’études et de la direction commerciale les avaient déjà alertées.

Un dernier épisode récent montre la duplicité du groupe. Il avait en Allemagne fabriqué un nouveau prototype de porte-chars et en avait confié la production à l’entreprise icaunaise, à ses frais, suite à un marché conclu avec un pays du golfe persique.

Mais cette même direction savait aussi que la situation géopolitique internationale pouvait faire craindre un embargo sur ce type de matériel et c’est ainsi qu’aujourd’hui ,réalisé par les ouvriers de chez Nicolas, il se trouve stocké sur un parking sans que quiconque sache ce qu’il deviendra.

Au moment où l’on parle de renouveler et adapter le « Pacte de l’Elysée » pour une toujours meilleure coopération économique entre les deux pays on s’aperçoit si l’on regarde l’histoire et ce dernier et scandaleux épisode que, comme pour le football, à la fin c’est toujours l’Allemagne qui gagne.

De tout cela que disent nos politiques locaux, rien pour le moment. On peut parier que dans quelques jours ils feront savoir qu’ils ont ou vont écrire au premier ministre. Comme l’on dit : « ça ne mange pas de pain », ils l’avaient déjà fait pour Fulmen avec le résultat que l’on sait.

Les ouvriers sont en colère, inquiets pour eux et leurs familles. Ils ne se font pas trop d’illusions car ils savent eux aussi à quel point la désindustrialisation dans l’Yonne comme en France a atteint un niveau catastrophique. Mais ils n’ont pas l’intention de laisser faire. Une réunion a lieu ce matin dans l’entreprise, ils décideront du type d’action qu’ils vont engager.

Les communistes seront encore là dans les jours qui viennent pour les soutenir et il faut espérer qu’ils ne seront pas les seuls. Quant aux salariés de la maintenance d’après vente qui devraient échapper aux licenciements ils doivent bien se douter que ce serait pour eux et sous peu pour une deuxième charrette.

Encore une fois il faut le répéter le mot d’ordre que nous défendons d’une véritable démocratie dans l’entreprise est lui aussi à l’ordre du jour.

Nicolas doit vivre c’est vital pour les salariés, les populations locales (un salarié de l’industrie fait vivre 3 à 4 autres salariés) et l’économie locale.


Alain Raymont
Secrétaire départemental PCF 89