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Auxerre-Troyes : un tango pour Pablo ou un candombe
le jeudi 28 février 2019, 09:47 - AJA - Lien permanent
Les Ajaïstes qui n'ont plus rien à gagner ni à perdre sur le plan sportif, reçoivent le voisin Troyes, vendredi (20 heures), au stade Abbé-Deschamps
Si l’on doit en juger par la conférence de presse de Pablo Correa organisée l’avant veille du match, la situation n’est pas facile et il va falloir piocher dur.
Le match Auxerre-Troyes n’est pas vraiment un derby pour le coach Uruguayen, plutôt un match de voisins distants.
Et puis on ne peut pas vraiment comparer les deux clubs car l’AJA possède un palmarès et un passé incomparablement supérieurs. Voilà un rappel pertinent dont il n’est pas sûr qu’il sera vraiment apprécié par les Troyens.
Maussade, bougon, de mauvais poli le coach de la route de Vaux ?
À moins qu’il ne s’agisse d’une espèce de lassitude profonde, d’un ras-le-bol assumé de devoir répondre aux sempiternelles questions d'avant match, exercice contraint contractuellement, parfois bien plus difficiles qu’un authentique et sévère entraînement.
À preuve, voici notre Pablo qui fait du deuxième degré et manie l’humour froidement au point qu’on ne sait s’il s’agit de lard ou de cochon. Le sait-il lui-même ?
Que dire de ce syllogisme - raisonnement purement formel étranger au réel - en forme de sophisme ?
L’AJA est un grand club au passé prestigieux y compris sur la grande scène européenne. (Majeur)
Les joueurs aux maillots bleus ont battu Clermont bien que dominés et avec un jeu pauvre puis ont perdu lamentablement à l’AC Ajaccio après avoir mené au score. (Mineur)
Donc les joueurs de l’AJA sont grands dans un grand club. (Conclusion)
Notez qu’on peut le faire à l’envers le sylllogisme boîteux et vicié. On peut même demander où sont les joueurs au maillot bleu qu’on ne voit plus sur le terrain ? À commencer par le capitaine Jordan Adéoti pourtant adulé et respecté, disparu des écrans radars comme autrefois Zacharie Boucher, sans explication aucune sinon celle vendue d'en haut, que personne n'est titulaire de son poste. Ou encore Les Barreto, Touré, Youssouf et compagnie.
Où sont les espiègleries et le chahut ... ?
Voilà qui révèle sans doute l’embarras de Pablo Correa lié à une situation compliquée.
Comment motiver une équipe (laquelle ?) qui n’a plus rien à gagner ni à perdre, se trouvant à équidistance de dix points, du 5 ème et du 18 ème, barragistes en puissance ?
Sur quels ressorts jouer ? Pourquoi ?
Comment activer les fameux ingrédients censés apporter la méthode pour la gagne ?
Comment animer et donner de l’envie à des joueurs qui vont jouer un match de championnat, aussi important que n’importe quel autre pour un professionnel ?
Ou alors comment réanimer la flamme qui sommeille dans le coeur et les cerveaux, les deux mon capitaine, le cérébral et celui du ventre, de tout joueur-enfant dans l’âme ?
Comment les rajeunir pour qu’ils donnent de l’intensité à leurs désirs ?
Le temps d’une ènième conférence de presse tristounette et convenue, coach Correa a mesuré le temps long devant lui jusqu’à la fin de la saison déjà ratée d’entrée. Un chronos implacable.
Oui ce sera long pour tout le monde, le public, les supporters, les afficionados irréductibles, les proches, les dirigeants, les propriétaires et locataires,les rêveurs, les réalistes qui n'arrêtent pas d'être déçus même quand c'est bien ou mieux, et enfin, at last but not least, les joueurs …
À moins que ces derniers, mais lesquels cette fois, ne décident de prendre tout ce beau monde à contrepried et de se lancer dans une nouvelle partition pour livrer un vrai tango au franco-uruguayen. Par respect, empathie et espièglerie, une qualité qui fait vraiment défaut à un groupe dont la qualité est reconnue dans le microcosme suspect des sachants. Allons, un peu de chahut Messieurs.
Pierre-Jules GAYE
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Auxerre : Laiton, Michel – Arcus, Bellugou, Boto, Souprayen, Tacalfred, Youssouf – Adéoti, Barreto, Féret, Fomba, Goujon – Begraoui, Dugimont, Mancini, Philippoteaux, Yattara.
Troyes : Letellier, Samassa, Abdallah, Giraudon, Kouyaté, Poaty, Salmier, Tavares, Vizcarrondo, Ben Saada, Gonçalves, Martins Pereira, Nivet, Pelé, Raveloson, Tchimbembe, Fortuné, Mbeumo, Touzghar.
Tango et pourquoi pas ...
... Candombe, une danse et un des rythmes les plus typiques d'Uruguay (DR)
Commentaires
Le constat pessimiste est que Corréa ,malgré le gros budget du club,malgré un effectif que de nombreux entraîneurs nous envient ,n'aura pas réussi à amener l'Aja en position de remontée en L1. J Zhou se satisfera t'il de cette situation ? rien n'est moins sûr . Au vu de ce parcours chaotique qui peut imaginer l'équipe actuelle qui risque l'implosion en fin de saison soit capable de jouer le haut de tableau la saison suivante? surtout que des joueurs "soit disant " pas au niveau seront partants et que d'autres "arrivants" le seront plus pour la sécurité du salaire que par le projet et ne seront peut être pas plus performants que les partants. La motivation,le respect du maillot le jour du match me semblent au moins aussi important que l'image donnée à l'entrainement .Avec un autre coach qui serait titulaire qui serait sur le banc où en tribune Boucher serait t'il toujours dans les cages coaché par J Janot ( peu convaincu par les raisons avancées de son départ) ferait t'il confiance toute la saison au même capitaine ? Bref est ce que les choses se seraient mieux passées ? pas sûr .Auxerre semble condamné à l'ennuyeuse L2 le vendredi soir.
Depuis que l' AJA a quitté l'élite, le temps passe et la perspective de la retrouver ne cesse de fluctuer au grès des années, de matchs prometteurs en résultats décevants, d'un dirigeant financeur à un autre, sans l'espoir d'un renouveau. Le visage de la presse ressemble à ce parcours, tantôt louangeuse, tantôt critique. Quand ce va et vient lassant finira t'il ? Quand, tout simplement, prendra ton conscience qu'une équipe de football française en Ligue I n'a pas sa place dans une ville de moins de quarante mille habitants compte tenu de l'importance des enjeux financiers dans l'univers du football aujourd’hui ??
Comme il n'y a plus rien à jouer soit disant ben lâchez vous. Allez y a fond sans réfléchir on ne sait jamais ?
Ca sent la fin de saison ou de contrat pour Corréa?