L'acquittement de Dominique de Villepin dans le ténébreux procès Clearstream est un échec et une giffle pour le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy. Lui qui qui avait commis un lapsus en évoquant le coupable qui serait puni, alors que Villepin pas encore jugé était présumé innocent ; lui qui avait affirmé lapidaire, que le coupable serait pendu à un croc de boucher.

L'acquittement dans ce contexte politique de lutte à mort entre les deux hommes qui se détestent cordialement, est, disons-le franchement, une surprise. On pensait que Villepin s'en sortirait avec une peine légère voire symbolique. Il n'en est rien. Le droit et la justice sont passés mais plus encore ce jugement est une marque d'indépendance d'esprit. Quelle que soit la suite réservée par les uns ou les autres.

Dominique de Villepin a été blanchi par le tribunal correctionnel de Paris, qui a estimé qu’aucune infraction pénale ne pouvait être reprochée à l’ancien premier ministre dans la manipulation Clearstream, jugée du 21 septembre au 23 octobre 2009. Le parquet avait requis contre lui une peine de 18 mois de prison avec sursis et une amende de 45.000 euros pour «complicité de dénonciation calomnieuse».

Spectaculaire, argumentée dans des attendus qui font 326 pages, la décision de la 11e chambre ne restera évidemment pas sans conséquence politique. Nul doute que DDV, décidé à se présenter à l’élection présidentielle de 2012, y verra un encouragement supplémentaire à faire barrage à son ennemi, Nicolas Sarkozy.

L'intégralité du jugement