Jules ROY a publié ses mémoires sous le titre "Mémoires barbares" (Albin Michel), à l'âge de 82 ans.

A cette occasion, il a reçu Bernard Pivot pour un long entretien dans sa maison de Vezelay, et retrace pour lui les grandes lignes de sa vie ; vie dont le maître mot aura sans doute été la quête de vérité, au prix de radicales volte-face qui l'ont, aux yeux de certains, fait passer pour traître.

- Jules ROY évoque donc successivement son enfance en Algérie, petit bâtard qui pensait que les arabes n'avaient pas d'âme, les études au séminaire puis à l'école d'officiers de Saint-Maixent, son itinéraire politique (royaliste, pétainiste ..), ses rapports avec l'armée, qu'il quitta en 1953 dégouté par les massacres au Tonkin, pour ne plus se consacrer qu'à la littérature.

- L'amour des femmes, les prix littéraires ("seul le Renaudot n'était pas de la gnognote"), le salon littéraire de Florence Gould, ses modèles et rencontres importantes, sont les autres sujets abordés au cours de l'entretien. Jules ROY évoque ces hommes qui tous lui ont apporté joie et déception : KESSEL et SAINT-EXUPERY ses modèles, CAMUS qu'il aimait et lui a révélé que les arabes avaient une âme, MALRAUX qu'on ne pouvait aimer mais qui a sauvé l'honneur de la France, et encore, De GAULLE, MONTHERLANT "lâche doublé d'un menteur", LEAUTAUD, JOUHANDEAU, NIMIER. Ses propos sont illustrés par des extraits du film "Les chevaux du soleil" de François VILLIERS.

- Jules ROY, "le rebelle", vivait maintenant à Vezelay, à l'ombre de Sainte Marie-Madeleine, premier témoin de la résurrection du Christ, à qui il porte régulièrement des fleurs.