Une large majorité de Français (70%) approuvent la journée de mobilisation syndicale organisée mardi contre le projet de loi sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Ouest-France Dimanche.

Cette approbation culmine (87%) chez les 18-24 ans, les employés (82%) et les ouvriers (79%). C'est un «tableau balancé et contradictoire: les Français trouvent le projet courageux et nécessaire mais pas juste, et soutiennent majoritairement le mouvement qui s'y oppose», a commenté Jérôme Fourquet, de l'Ifop.

Le recul de l’âge de le retraire de moins en moins accepté

En effet, si une très forte proportion des sondés s'accorde à estimer que le gouvernement n'est «plutôt pas ouvert au dialogue» (69%), «plutôt pas juste dans ses choix» (67%) et «plutôt pas attentif aux questions liées à la pénibilité de certains métiers» (62%), une majorité plus courte lui reconnaît le fait d'être «courageux dans ses choix» (53%) et «déterminé à maintenir le système de répartition français» (57%). Selon 70% des sondés, il est «responsable vis-à-vis des générations à venir».

Par ailleurs, la courte majorité qui jugeait «acceptable» de reculer l'âge légal de départ de la retraite de 60 à 62 ans, point clé de la réforme, s'est érodée en septembre (53% contre 58% en juin). La proportion de «tout à fait inacceptable» atteint 30%, soit sept points de plus qu’en juin dernier. A l’inverse, la part des «tout à fait acceptable» chute de sept points à 21%.

60% des Français ne veulent plus d'Eric Woerth

Le ministre du Travail cristallise le mécontentement des Français et paye certainement les soupçons de conflits d'intérêts qui pèsent sur lui en marge de l'affaire Bettencourt.

Les Français ne souhaitent pas le voir mener la réforme des retraites. Dans un sondage publié dimanche* par Harris Interactive pour RTL, 60% des Français estiment que le ministre du Travail Eric Woerth ne devrait pas continuer à en assumer la charge. Le ministre paye sans aucun doute les scandales à répétition dont il fait l'objet dans l'affaire Bettencourt.