Le ciel était bleu pâle, la lumière blafarde et le vent du nord s'était levé, balayant la plaine.

Ceux qui avaient marché en silence à la mémoire des quatre enfants de moins de sept ans qui ont péri dans l'incendie de leur appartement à Sainte-Geneviève, le samedi 2 octobre au petit matin, attendaient devant l'entrée du cimetière au bas de l'avenue Jean-Moulin. Beaucoup étaient de blanc vêtu selon le voeu de la famille, des bouquets de fleurs blanches à la main.

Lorsque les corbillards sont arrivés avec les membres de la famille et les proches des petites victimes, le cortège s'est formé pour les suivre tout au bout de l'allée centrale du cimetière.

Les multiples gerbes de fleurs ont été posées sur le gazon les unes à côté des autres. Puis, les petits cercueils blancs furent alignés le long d'une petite allée, dans une atmosphère poignante et douloureuse. Beaucoup ne pouvaient retenir l'émotion qui les submergeait.

Il y eut des paroles, simples, de proches et de l'instituteur de deux des victimes. Des mots pour caractériser chacun de ces anges, ces amours, ces petits papillons, injustement enlevés à la vie. Qui peut accepter la mort d'un enfant, suprême injustice, la plus cruelle ? Comment accepter la mort d'un enfant, la mort d'un innocent ?

Il y eut aussi les mots de la douleur, de la peine, de l'amour, de l'intime, de l'incommunicable.

Puis quatre petites colombes amenées dans leur cage, furent libérées qui s'envolèrent dans le ciel, avant de revenir et se poser sur une branche d'arbres qui bordent le cimetière à l'est.

Les présents furent invités à défiler et à poser leur main sur les petits cercueils - ultime au revoir - où figuraient peluches et photos de chaque enfant, des visages rieurs éclatant de vie ; et à s'en aller. Avant la cérémonie d'inhumation qui s'est déroulée dans la plus stricte intimité familiale.