La Toussaint et le Jour des morts sont propices aux promenades qui s'imposent. Mais ils permettent parfois de sortir des sentiers battus et d'aller à la rencontre de personnages dans les cimetières dont les noms évoquent l'histoire de France et l'histoire des hommes et des femmes. Au cimetière Henri-Dunant à Auxerre, le plus ancien de la cité si l'on excepte celui des Cordeliers enseveli sous la place du même nom, il existait une abbaye, celle de Capucins qui exploitaient, notamment, les vignes alentours. Les murs de fondation existent encore que l'on peut voir dans le cimetière et qui délimitent la partie la plus ancienne appelée et pour cause, cimetière des Capucins.

C'est là qu'ont été ensevelies les dépouilles de Paul Bert, grand scientifique et homme politique à qui nous devons l'école laïque, gratuite et obligatoire qui a trouvé sa traduction dans les lois Ferry ; mais aussi celles du Capitaine Coignet, maréchal d'Empire, fidèle de Napoléon, né à Druyes-les-Belles-Fontaines et mort à 89 ans après avoir survécu à 35 campagnes napoléonniennes qui furent de véritables boucheries. Et Marie Noêl, de son vrai nom Marie Rouget, sans doute la plus grande poétesse du XXème siècle.

Au fil des allées, nous avons rencontré Antoine Heim, Auxerrois depuis 1948. Père d'un fils médecin et de deux filles, une ingénieur informaticienne et une HEC qui travaille à Londres, lui qui a cotoyé la poétesse ne savait pas qu'elle reposait au cimetière des Capucins.