Le général Jean Fernandez lance un appel à toutes les troupes de l'Yonne et de Bourgogne : venez soutenir l'AJA, samedi soir ,contre Marseille qui vient de battre Chelsea, mercredi en Champions League, au moment où Auxerre tombait les armes à la main au stade Santiago-Barnabéu face au grand Real Madrid.

Jean Fernandez, l'entraîneur Auxerrois qui devait déjà composer avec les absences sur blessure de Jelen, Licata, Sanogo, Le Tallec, Hengbart et N'Dinga, devra aussi faire, sans son capitaine et chef d'orchestre Benoît Pedretti, sorti sur blessure victime d'une élongation à Madrid.

Les Auxerrois au fil de l'automne épuisent toutes les ressources, toutes les réserves. La grande nouvelle, c'est que le club du président Alain Dujon s'est découvert une profondeur de banc, de qualité. Ainsi, sans la présence de joueurs titulaires indiscutables, Auxerre a développé un jeu différent en fonction des qualités des joueurs utilisés par le coach. L'assise défensive a gagné en rigueur par rapport au début de la saison, des formules variées et enrichies ont été mises en oeuvre en milieu de terrain et dans les couloirs tandis que de nouveaux formats de joueurs, petits, vifs, techniques et explosifs, sont apparus en attaque et contribué à améliorer l'efficacité offensive voire défensive, parfois de manière décisive.

L'efficacité : voilà le terme qui figure le mieux le domaine où les hommes de Fernandez disposent d'une grande marge de progression. Avec un tout petit peu plus d'efficacité et de réussite, leur parcours en Ligue des Champions eût été transformé. Certains diront que l'AJA n'a jamais pu lutter avec son effectif au complet et que c'est regrettable. Certes, mais n'est-ce pas le lot commun de toutes les équipes de jouer sans leurs blessés ? En outre, si l'effectif avait été complet, qui peut dire quelle formation-type aurait aligné Jean Fernandez ? Quelle serait d'alleurs cette équipe type qui fait, aujourd'hui, davantage référence à un idéal qu'à une réalité ?

La vraie nature des hommes dans la difficulté

Il n'y a pas d'équipe type. L'équipe type est celle du jour en fonction des choix de l'entraîneur, de l'état de forme des joueurs et du plan de jeu adopté en fonction des forces et faiblesses estimées de l'adversaire.

Samedi soir, face à Marseille, l'AJA va présenter une autre facette de son visage car jouer sans Pedretti par qui tous les ballons passent, modifiera forcément le dispositif. Avec un bémol cependant : comme il arrive à n'importe quel joueur, il est arrivé à Benoist Pedretti de passer complètement au travers ou à côté d'un match, sans pour autant que cette défaillance relative pénalise, systématiquement, Auxerre au plan du résultat.

On va pouvoir rapidement vérifier si les valeurs transmises à l'AJA, notamment celles du collectif, de l'abnégation,de l'humilité et de la générosité dans l'effort, vont crever l'écran contre Marseille, comme on a pu le voir au Barça avec son équipe B et dans une moindre mesure à Madrid, mardi et mercredi. A grand club, grands joueurs qui portent le maillot de leurs illustres aînés et assurent la pérénnité.

C'est toujours dans la difficulté et l'échec que se dévoile la vraie nature des hommes et que s'amorcent les progrès signifiants.

                                                                                                                                                                             P-J. G.
 

Le groupe auxerrois

Ré. Riou, Sorin - Dudka, Sidibé, Coulibaly, Mignot, Berthod, Grichting - Chafni, Birsa, Oliech, Langil, Sammaritano - Contout, Le Tallec, Bourgeois, Quercia

Le groupe marseillais

Mandanda, Andrade - Mbia, So.Diawara, Taiwo, Heinze, L.N'Diaye - E.Cissé, Kaboré, Be.Cheyrou, Abriel, Lucho, Valbuena, A.Ayew - Rémy, Brandao, J.Ayew, Gignac