"Selon les premiers témoignages, il y aurait eu une bagarre qui se serait déclenchée dans le car, entraînant l'intervention du chauffeur, qui se serait arrêté sur le passage à niveau", a déclaré François Pérain, procureur de la République d'Auxerre, sur les lieux du drame.

"Le chauffeur a été placé en garde à vue", a-t-il précisé. "Les tests d'alcoolémie et de stupéfiants se sont révélé négatifs", a précisé Mireille Larrede, directrice de cabinet du préfet de l'Yonne. Le chauffeur, âgé de 47 ans, est employé depuis cinq ans dans la société de cars affrêtés par le conseil général qui finance les transports scolaires dans l'Yonne.

La thèse d'un dysfonctionnement des barrières de ce passage à niveau, cependant considéré comme dangereux par la SNCF, n'était quant à elle pas privilégiée. "Les barrières du passage à niveau étaient levées au moment du passage du car. Elles sont intactes. Donc, a priori, le passage à niveau ne serait pas en cause. Mais des tests effectués cette nuit ou demain permettront sans doute d'y voir plus clair", a poursuivi le procureur de la République d'Auxerre.

Les Rapides de Bourgogne assumeront leurs responsabilités

Brigitte Guichard, la directrice des Rapides de Bourgogne (220 salariés et plus de 160 véhicules), qui exploite la ligne de bus pour le compte du conseil général de l'Yonne, ne comprend pas. «On nous parle d'un chahut à l'intérieur, mais je n'en sais pas plus.»  Particulièrement choqué, le chauffeur a été pris en charge par les secours, tout en étant placé en garde à vue. Il avait été embauché en 2005. «Il n'a jamais eu ne serait-ce qu'un accrochage, assure sa patronne. Et avant de travailler pour nous, il était déjà chauffeur et avait déjà fait du transport scolaire.»

Brigitte Guichard a exprimé toute sa solidarité envers les familles. «Tout cela est terrible, à quelques jours des vacances et des fêtes de Noël. Nos bus parcourent quatre millions de kilomètres par an, et c'est la première fois depuis que j'ai pris mes fonctions, il y a cinq ans, que nous sommes confrontés à un tel drame. Quelles que soient les conclusions de l'enquête de police qui est en cours, nous assumerons nos responsabilités.»