Andrée Putman aime l'ordre, la sobriété, le noir et blanc, l'épure d'un espace baigné de lumière. "On est habité par des choses qu'on a vécues", dit-elle, évoquant le cloître de son enfance, celui de l'abbaye cistercienne de Fontenay, en Bourgogne, la propriété familiale.

Enfant, Andrée Putman a passé la plupart de ses étés dans l'Abbaye de Fontenay, superbe édifice abritant jadis les ateliers des frères Montgolfier et racheté en 1906 par son grand-père Édouard. Cette première rencontre avec l'architecture va marquer durablement sa sensibilité artistique, forgeant son goût pour les espaces sobres, simples, voire austères.

Mais c'est comme pianiste qu'Andrée Putman débute sa vie professionnelle. Bientôt ses sens se tourneront vers l'architecture et la décoration, sans doute influencée par l'exception des logements qu'elle a connue lorsqu'elle était enfant. Elle est alors engagée par le magazine Femina, comme coursier, ce qui lui permet d'observer de près des lieux insolites parisiens, puis comme styliste de plateau, où elle rencontrera les hommes de son temps qui font l'histoire de la mode et de l'art en général.

À la fin des années cinquante, Andrée Aynard épouse le collectionneur, éditeur et critique d'Art Jacques Putman, habitué du Café de Flore, avec qui elle fréquente des artistes contemporains, dont Pierre Alechinsky, Bram van Velde, Alberto Giacometti ou encore Niki de Saint Phalle. De leur union naissent deux enfants : Cyrille et Olivia.

Longtemps perçue par les Français comme une excentrique choquante, aimant défendre l’indéfendable, Andrée Putman doit en partie sa notoriété aux étrangers. Les New-Yorkais furent les premiers à la regarder comme une artiste, icône parisienne du goût français.

Toute son œuvre, bien qu'évolutive, est organisée autour d'un seul credo : l'art de la décoration d'intérieur est, et doit rester, accessible à tous.

Les sièges du Concorde, le piano "Voie lactée"...

L’intérieur du Concorde, c’était elle. Les loges VIP du Stade de France aussi. De même, les accessoires pour la maison chez Prisunic. Ou le piano « Voie lactée » qu’elle a dessiné pour Pleyel France, le plus vieux fabriquant de piano au monde. On pourrait citer aussi, en vrac, les bureaux de Jack Lang, au ministère de la culture (1985), celui de Jacques Chaban-Delmas, à l’hôtel de région de Bordeaux, ceux du ministère des Finances (1989), du conseil général des Bouches du Rhône (1993), du Conseil général des deux Sèvres (2004).
 
A 85 printemps, Andrée Putman est une icône du design français…
Il était temps qu’une exposition d’envergure lui soit consacrée en France. C’est à l’Hôtel de Ville que l’œuvre pharaonique d’Andrée Putman est exposée jusquà la fin du mois de février à l'Hôtel de Ville de Paris (entrée gratuite).

Interview d'Andrée PUTMAN, architecte d'intérieur, par Michel FIELD (1993)

 

Olivia Putman, fille d'Andrée et commissaire de l'exposition, revient sur le parcours et la personnalité de sa mère

 

 

L'architecte et designer Andrée PUTMAN répond aux questions de Thierry ARDISSON (18/03/1988, Bains de minuit). Ils évoquent tout d'abord sa vie nocturne, puis les belles rencontres qu'elle a faite (comme Ionesco), son enfance dans une abbaye, son agence "Ecart", son style "Putman" (photos de ses créations) et la modernité

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Du 10 novembre 2010 au 26 février 2011
Tous les jours, sauf dimanches et jours fériés, de 10h à 19h
Dernière entrée : 18h15