LA CITE
L'AJA n'est plus une pomme de discorde
le jeudi 20 janvier 2011, 22:19 - LA CITE - Lien permanent
AUXERRE TV a demandé à Jean-Louis Hussonnois, ancien élu, de rendre compte du conseil municipal de jeudi soir, consacré au vote du budget et des subventions aux associations, notamment à l'AJA. L'ancien élu est passé de l'autre côté du miroir...
On a connu des séances plus longues, sur de tels sujets. Le conseil municipal d’Auxerre débattait, jeudi soir de son budget primitif 2011, des subventions aux associations et donc à l’AJA, mais également de la participation de la ville à la rénovation du centre de formation de ce club phare, présent en ligue 1 depuis plus de trente ans
Le banquet, tableau
Un peu plus de deux heures ont suffi pour boucler le tout et voter selon les vœux de la majorité municipale.
Guy Férez n’était pas à la peine jeudi soir, sauf peut-être avec une frange de sa majorité, les verts et les radicaux de gauche et bien sûr au sujet de l’AJA.
Le plat de « résistance » de cette séance n’avait rien d’un plat de pâtes ; il aurait pu être, comme souvent, l’AJA. !
Depuis déjà longtemps cependant, le club phare d’Auxerre n’est plus une pomme de discorde entre majorité et opposition. Le maire prévoyant certaines réticences au sein de sa majorité, s’employa à dépassionner avec bonheur le débat : « Je comprends parfaitement les objections des uns et des autres, je les respecte, je vous demande simplement de continuer le jeu avec notre club, il y va de l’intérêt économique de la ville … »
Pascal Pic pour une mutualisation des nouveaux équipements
L’UMP, le Centre, les élus de la liste de Dominique Mary n’ont pas mesuré leur soutien aux propositions du maire en la matière. En revanche l’autre gauche plus radicale d’Alain Raymont, tout en reconnaissant l’importance de la « formation » n’accepte pas que les collectivités locales supportent la charge financière : rejoignant sur le sujet son discours budgétaire : « l’Etat veut asphyxier les collectivités locales, faire supporter au contribuable local ce qui devrait relever d’une solidarité plus large ».
Il est notable que les positions des opposants traditionnels à l’AJA soient nuancées selon le sujet évoqué : positives quand il s’agit de la formation et de son nouveau centre, négatives quand il s’agit de la subvention de fonctionnement à l’association.
Pascal Pic faisait lui, remarquer qu’il était dommage que les équipements prévus pour le nouveau centre de formation ne soient pas plus mutualisés entre les différents clubs de la ville, insistant en particulier sur les difficultés d’hébergement des jeunes.
Les années passent, les mêmes sujets divisent, mais les discours s’assagissent et les passions s’estompent.
Caroline Sliwa, adjointe chargée du budget et Malika Ounès (à droite) adjointe au développement des entreprises
Budget : la force des courbes de Caroline Sliwa
Le débat sur le budget primitif 2011, introduit techniquement par Caroline Sliwa, insistant sur les comparaisons délicates depuis la création de l’agglomération a donné lieu à des échanges relativement « convenus ». Chacun occupait son camp sans surprise sauf sans doute l’élu du FN, Jacob, qui ne vote pas contre et s’abstient, ce n’est pas encore « l’alliance objective » mais c’est inattendu.
Inattendu aussi le vote de Vincent Vallé élu sur la liste de Dominique Mary qui s’abstient également en déclarant que « l’essentiel est préservé et les dépenses sont maîtrisées ».
Pour le reste, l’opposition de droite par la bouche de Dominique Mary regrette une « ville de plus en plus assoupie, dormante » passant sous silence les diminutions de la dotation de l’Etat que Caroline Sliva avait essayé d’illustrer avec la force des courbes.
"Le crime perpétré par l'Etat..."
L’opposition de la "gauche qui ne renonce pas" d’Alain Raymont n’approuva pas cette présentation trop technique d’un budget qui est avant tout une question politique. L’orateur dénonca le véritable crime perpétué par l’Etat à l’encontre des collectivités locales ainsi qu’une volonté du gouvernement de mettre à terre les services publics essentiels, la poste, l’aide à domicile etc. Soulignant la volonté évidente pour lui de les « céder » au « privé, aux grands groupes ». Dans ces conditions il regrette que le maire n’ait pas proposé le vote d’un budget en « déséquilibre » …
Les subventions aux associations, une longue liste, ont donné lieu à quelques échanges parfois savoureux. Raymont ne vota pas ces subventions « mal ciblées » s’apparentant parfois à du « clientélisme ». Le mot déclencha la colère de Jean-Paul Rousseau et chacun s’engouffra ensuite dans la brèche du « tissu social, du volontariat, de la reconnaissance des bonnes volontés … »
L’élu du FN ayant bien retenu le nouveau discours de sa nouvelle patronne, enfourcha alors la défense du social au détriment du culturel : « quand j’ai a choisir entre les nouilles et la musique baroque, je choisis les nouilles » …
Pour Auxerre TV
Jean-Louis HUSSONNOIS
Le maire Guy Ferez
Richard Jacob, élu FN