Le «ni-ni» ne fait pas que des béni-oui-oui. Au lendemain d'un premier tour des élections cantonales qui a  vu une percée du Front naitonal qui fait trembler la majorité, il y avait deux sons de cloches dissonnants à l’UMP. D'un côté, il y avait ceux qui, à l’instar du secrétaire général Jean-François Copé, n'appellaient ni à un front républicain ni à une alliance avec le FN au second tour dimanche prochain. Et puis il y avait ceux qui, à l’image du Premier ministre François Fillon, appelaient à voter contre le FN quand d’autres, comme Xavier Bertrand, privilégiaient le vote blanc. Explications d'un début de cacophonie au sein du parti majoritaire.

Lundi matin, lors d’une réunion à l’Elysée, Nicolas Sarkozy a confirmé la position officielle de l’UMP édictée dimanche: en cas de duel gauche-FN, l’UMP s’abstient de tout appel de vote auprès de ses électeurs. Frédéric Lefebvre est même allé jusqu’à dire qu’un front républicain serait un «cadeau au FN». «Le FN prospère en disant que l’UMP et le PS, c’est la même chose», a justifié le secrétaire d’Etat aux PME.

«Le PS n'a jamais condamné les alliances avec l'extrême gauche»

Autre argument mis en avant par Jean-François Copé: «le PS n’a jamais condamné les alliances avec l’extrême gauche». Si certains ténors sarkozystes commeNadine Morano ont confirmé cette position, le malaise a grandi dans les rangs de la majorité au cours de la journée. Après Valérie Pécresse qui avait assuré que le PS ne représentait pas ses «idées», mais que le FN ne représentait pas ses «valeurs», l’aile centriste de l’UMP a donné de la voix.

Jean-Louis Borloo, chef de file des radicaux, a ainsi déclaré: «Le PS n’est pas sur la même ligne politique et n’a pas le même statut que le FN. Faire barrage au FN est évidemment indispensable.»

Une position suivie en début de soirée, et contre toute attente,  par le Premier ministre lors d’une réunion UMP: «Aucune voix de la droite et du centre ne doit se porter sur l’extrême droite», a lancé François Fillon, contredisant de fait les consignes édictées par le chef de l'Etat un peu plus tôt.

(Avec 20 Minutes.fr)