Auxerre TV vous le laissait prévoir, dès dimanche soir, au moment des résultats de ces cantonales, la suite n’était pas si simple.

Les entretiens accordés par le Président sortant Jean-Marie Rolland et par le sénateur maire de Vézelay André Villiers (Voir la vidéo ICI) laissaient entendre clairement que la présidence du sortant était contestée. Contestée en particulier par une « gouvernance » jugée autoritaire, « cassante »  faite "de chantages et de mépris" et laissant peu de place à l’humain aux dires d’André Villiers, lequel revendiquait un retour vers « plus d’humanité … remettre l’homme au centre » etc. Pour un membre du Nouveau Centre on ne peut mieux prêcher pour sa paroisse et quand elle se situe au sommet de la colline éternelle - André Villiers est Maire de Vézelay - quelle paroisse !

La journée de lundi a connu un premier épisode de cette saga des hommes du sud du département.

15 voix sur 25 pour Rolland

Alors qu’André Villiers avait demandé un petit temps de latence pour réfléchir et donner le temps au temps, Jean-Marie Rolland a voulu absolument tenir la réunion du groupe majoritaire l’UAY, comme initialement prévue.

André Villiers, constant dans sa détermination n’y assista pas, et 25 conseillers généraux s’y retrouvèrent.

Après des discussions que nous savons assez houleuses, un vote a eu lieu et le Président sortant (Jean-Marie Rolland) obtint 15 voix, 9 bulletins furent retrouvés blancs et un fut déclaré nul. Il y avait des absents, certes, mais on peut quand même affirmer que Jean-Marie Rolland est bien loin d’entraîner un enthousiasme unanime.

Nous assisterons certainement à des épisodes supplémentaires avant la grande représentation officielle de jeudi, mais d’ores et déjà on mesure l’affaiblissement du Président sortant.

Devant une telle situation, les couloirs bruissent bien sûr de références qui se tournent vers l’ancien Président Henri de Raincourt que la situation ne peut laisser indifférent. Il est même possible pour certains d’évoquer une manœuvre de ce dernier pour écarter son successeur d’un fauteuil qu’il lui avait pourtant offert.

Bordier en sauveur...de la droite

En vérité ce maelström peut s’avérer redoutable pour le Ministre de la coopération et Sarkozy pourrait lui demander des comptes s’il avouait une quelconque responsabilité dans le remplacement d’un député UMP par un sénateur Nouveau Centre à la tête du département. Sans compter que pour espérer l’élection, l’homme de Vézelay aura besoin du renfort des voix en provenance de la gauche.

Le nouvel élu d’Avallon, M. Jean-Yves Caullet (PS) battu aux dernières législatives par Jean-Marie Rolland (UMP) ne voit pas d’un œil indifférent un tel pugilat à droite dans son ancienne circonscription qu'il s'est promis de reconquérir. Pour autant, Henri de Raincourt aurait beaucoup de mal à expliquer la manœuvre contre nature.

Attendons les épisodes suivants, mais il ne serait pas impossible que Villiers ne soit finalement qu’un lièvre permettant à Henri de Raincourt de sortir le troisième homme providentiel, l’homme aux gros sourcils qui ne fera d’ombre à personne, l’autre sénateur, celui de St Fargeau, Pierre Bordier : une solution beaucoup plus présentable par le Ministre de la coopération à Paris.

                                                                                                         Retif