Comme tout le monde, François Patriat a appris avec stupeur, dimanche 15 mai, l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle, séquestration de personne et tentative de viol sur une employée d'un hôtel Sofitel de New York.

« J'ai été réveillé par un SMS à 2 h 10, m'indiquant : DSK arrêté. J'ai d'abord cru à une plaisanterie. Puis les messages se sont succédé, jusqu'à 5 heures du matin où j'ai entendu à la radio qu'il allait être inculpé.

Après une première réaction d'incrédulité, j'ai alors ressenti de l'anéantissement, de l'abattement. Je n'imagine pas la scène. Sauf à avoir un monstre en face de soi. Personne n'y croit. Cela relèverait de la maladie.

Cela ressemble à un coup monté. Il est difficile de penser que dans un tel hôtel, une employée puisse entrer dans la chambre du directeur du FMI en croyant qu'elle est vide. Je relève que Dominique nie en bloc ces accusations.

J'éprouve de la colère face à un tel déferlement. Après la Porsche, les biens, les costumes, cela fait une semaine bien chargée, bien orchestrée. Beaucoup de gens lui en veulent. J'attends maintenant des preuves avérées pour réagir.

Mais quoi qu'il arrive, je voterai DSK. 

Pourquoi de la colère ?

Parce que les images qui ont été diffusées ce lundi matin – DSK sortant du commissariat menotté - relèvent d’une mise en scène à charge et manichéenne, sans aucun contre-élément. C’est comme s’il y avait une volonté de discréditer le Fonds Monétaire International et par la même le candidat à la présidentielle française. Dans les réseaux parisiens du pouvoir, tout le monde pense que c’est un coup monté. Sur les 150 SMS que j’ai reçus, personne n’y croit. Le récit des évènements me paraît invraisemblable.

Déjà, il se dit que DSK a déjeuné avec sa fille à l'heure de l'agression présumée. Ensuite, comment se fait-il qu’on envoie une femme de ménage dans une chambre soi-disant libre alors qu’elle est en fait occupée par le directeur du FMI? Et comment se fait-il que cette dernière soit restée dans la chambre alors qu’il devait y avoir des affaires et qu’elle devait entendre le bruit de la douche?

Le fait que Dominique nie et plaide non coupable prouve qu’il est prêt à risquer une enquête plus poussée. Et s’il n’a pas encore été présenté au juge, c’est bien parce qu’on manque de preuves contre lui [DSK a accepté de soumettre à des tests ADN]. Des témoins ont rapporté que le check-out de l’hôtel s’est déroulé tout à fait normalement, qu’il a été déjeuner avant de monter dans l’avion dont le billet avait été réservé depuis un mois. Et il a appelé l’hôtel pour dire qu’il avait oublié son téléphone portable. Tout cela, personne ne le dit.

Je n’appartiens pas à son cercle rapproché mais je le connais un peu. Et je ne l’imagine pas faire cela. Ce n’est pas le genre à bousculer les gens. Dans ce qu’on entend, on passe du séducteur au violeur. La femme de ménage dit l’avoir reconnu mais qui ne reconnaîtrait pas le patron du FMI!»