Il n'y a pas de mots pour définir la douleur ni pour l'exprimer. Il y a des visages pâles, livides, de marbre, d'une gravité décomposée, des regards vides, hagards, des démarches chaloupées incertaines, le coeur dans le ventre, une certaine lenteur dans le mouvement et beaucoup de détresse.

De blanc vêtus une rose dans les doigts

Ils étaient toutes et tous vêtus d'une chemise ou une tunique blanches et portaient à la main une rose. Des jeunes adolescents pour la plupart, venus témoigner leur affection pour l'un d'entre eux, arraché à la vie trop tôt. Une injustice inacceptable. Incompréhensible.

Maxime Betourné, 18 ans, de Villecien, est mort lors d'une chute des Rochers du Saussois samedi dernier. Il était parti camper la veille avec une bande d'amis.

Apprenti au CFA (métiers du bâtiment) - hommage lui a été rendu jeudi soir - et chez Olivier Barrault entreprise d'électricité à Joigny, Maxime était un garçon qui ne laissait pas indifférent. Il était aimé, tout simplement. Ses quelques 400 amis sur le réseau social Facebook n'étaient pas virtuels.

Prostrés en quête d'impossible ...

De muettes douleurs ont accompagné le cortège jusqu'au crématorium où par petits groupes, les uns et les autres, roses blanches dans les doigts, ont pu aller accomplir un geste d'amitié, d'affection, dans la salle d'accueil des familles, bondée. Une atmosphère lourde et pesante règnait. Le soleil était de plus en plus chaud au fil d'une longue matinée. Les livres d'or ont reçu de nombreux messages, mais les plus intimes, ont été déposés dans les poches de Maxime. Une marraine a lu un texte poignant puis la chanson d'Obispo "Pense à mo... Les fleurs du bieni" a fait couler les larmes.

Les jeunes s'étreignaient, se caressant les bras et le dos pour apaiser la douleur et s'épauler dans ces moments particulièrement difficiles. Beaucoup, par grappes, sont demeurés longtemps prostrés, en quête d'impossible. La maman, Corinne Paget, secrétaire à l'EREA (établissement régional d'enseignement adapté) à Joigny, durement éprouvée par la vie, et les membres de la famille, tentaient tant bien que mal de demeurer dignes dans la détresse. Rassemblés à 8 heures, ce n'est que vers 11 heures que les jeunes se sont éloignés peu à peu du crématorium. Comme s'ils ne voulaient pas quitter leur ami, avec une envie irrésistible de rester près de lui. Les cendres devaient être inhumées au cimetière de Villecien.

Faire le deuil

 "C'était un garçon bien  respectueux, travailleur, généreux. Il avait la vie devant lui... " dit Olivier Barrault, son patron d'apprentissage de "son gamin". Faire le deuil, c'est dur, c'est long et essentiel, a résumé le maire de Joigny, Bernard Moraine qui s'est glissé dans le cortège avec Nicolas Soret, président de la Communauté des commues du Jovinien et adjoint aux finances et à la culture.

La solidarité, le partage, l'échange et l'amour accompagneront les survivants. Car la vie continue et elle est belle.

                                                                                                                                                        P-J. G.

 

 FLEURS DU BIEN// Obispo

Les Fleurs Du Bien
A travers les intempéries
les mauvaises passes, les jours d'ennui
pense à moi, pense à moi
si t'en as envie

Je ne sais plus où courent tous ces gens,
mais c'est sans douteÂ… très important
pour y passer, y passer
autant de temps

Moi j'me suis mis dans un jardin,
à cultiver les fleurs du bien
pense à moi, pense à moi
si t'en as besoin
tu vas croire que c'est encore loin
mais c'est juste au bout d'un chemin
et là, tu reconnaîtras,
les fleurs du bienÂ…

Pense à moi, pense à moi
si t'en as besoin

Près d'un piano désaccordé
en attendant qu'vienne une idée
tu sauras, tu saurasÂ… toujours
où me trouver

Je sais bien que le monde est grand,
et qu'il faut regarder de l'avant Â…mais
pense à moi, pense à moi
si t'en as le temps

Moi j'me suis mis dans un jardin,
à cultiver les fleurs du bien
pense à moi, pense à moi
si t'en as besoin
Tu vas croire que c'est encore loin
mais c'est juste au bout d'un chemin
et là, tu reconnaîtras,
les fleurs du bienÂ…
pense à moi, pense à moi
si t'en as besoin

j'te dis ça, autant que j'en rie
puisque les mots n'changent pas la vie
pense à moi, pense à moi
si t'as envie
Je sais à peu près c'qui m'attends
et même après quoi courent les gens
jeÂ… ne vois plus, ne vois plus rien
de très urgent

PenseÂ… à moi, penseÂ… à moi, oh
penseÂ… à moi
penseÂ… à moi
là au fond de mon jardin
à cultiver les fleurs du bien
oh, oh,
les fleursÂ…du bien
oh, oh, ohÂ…

Pense à moiÂ…oh oh (x)

Mais là Â…au fond d'mon jardin
à cultiver les fleursÂ…
à cultiver les fleurs du bien
pense à moiÂ…
penseÂ…à moi