Les viticulteurs chablisiens ont refusé de voter le budget du Bureau Interprofessionnel du Vin (BIVB). C'est la suite d'une fronde qui avait commencé en mai avec l'envoi d'un courrier annonçant la volonté des mêmes vignerons de quitter l'interprofession régionale.

Les viticulteurs de Chablis veulent plus d'autonomie financière. Ils estiment que leur représentativité  n'est pas à la hauteur de leur notoriété et de leur poids économique actuel. Le vignoble chablisien représente en effet 40 millions de bouteilles par an, soit 20% de la production de vin de la région. Dans l'interprofession telle qu'elle existe aujourd'hui, il apporte un quart des cotisations mais se sent noyé dans la grande Bourgogne.

Par voie de conséquence, les viticulteurs estiment que la promotion de leurs vins et de leurs terroirs n'est pas assez ciblée et que le BIVB ne répond plus à leur besoin.

De leur côté les responsables du BIVB s'étonnent de la position des chablisiens dans la mesure où ceux-ci disposent déjà d'un statut privilégié. Ils gèrent eux-mêmes 50 % de son budget avec un personnel spécifique, tout en bénéficiant de tous les services du BIVB.

L'interprofession ne semble pas disposée à donner davantage au vignoble chablisien, mais celui-ci menace de faire secession et de quitter le BIVB. Pour étudier la possibilité de créer sa propre structure, il a mis en place un groupe de travail qui devrait plancher pendant les 6 prochains mois et aboutir à une décision définitive d'ici la fin de l'année.

La création d'une interprofession chablisienne n'est pas un projet de nature à plaire aux instances de l'Etat. Le ministère de l'agriculture est en effet attaché à des interprofessions à l'échelon régional.