Stéphane Guillon est marié, nous sommes heureux pour lui et lui souhaitons bonheur et prospérité. A l’occasion de la célébration Républicaine, en Mairie, il a recouvert le portrait du Président de la République en exercice, Nicolas Sarkozy, par celui de François Hollande.

Bien sûr nous ne sommes pas dans le monde réel, mais dans le show et l’univers « Voici,Gala, Paris Match ». Tout de même, l’anecdote apparaît suffisamment significative d’une époque et d’une confusion symbolique pour être brièvement examinée.

Que le drôle se paye un bon buzz pour peut-être augmenter le nombres des fanas de son spectacle, c’est après tout de bonne guerre. Dans une époque du buzz roi, financièrement rentable on peut comprendre ce réflexe mercantil si ce n’est le défendre : soigner sa clientèle est une vertu commerciale. La pub engendrée après avoir été viré de France Inter s’essouffle.

La première interrogation surgit lorsque l’on examine quelle aurait pu être la réaction de l’élu, le Maire ou son adjoint délégué, procédant à cet acte officiel que représente le mariage civil. La présence de l’éffigie du Chef de l’Etat n’est qu’une tradition en aucun cas une Loi. Un édile refusant l’ablation d’une photo officielle devrait en justifier la raison et le tribunal administratif pourrait lui donner tort : la tradition n’est pas Loi. Il est donc certains que le mariage de Guillon ne peut être invalidé au seul motif d’une photo supprimée. En revanche l’élu, officier d’Etat civil, n’est pas obligé d’accepter son remplacement par celle d’un personnage non officiel. François Hollande en l’occurrence, qui demain trônera peut-être dans les mairies, ne possède actuellement aucun titre officiel lui permettant de revendiquer cet honneur : il n’est même pas encore officiellement candidat désigné par son parti. Pour faire encore plus fort, Guillon aurait pu également demander le retrait du buste de Marianne pour le remplacer par celui de Ségolène

La seconde interrogation est sans doute beaucoup plus importante.  Comment après de tels actes ostentatoires validés par l’élu local, ne pas admettre ensuite tous les autres débordements de ceux, qui avec tout autant de conviction, refuseront tout simplement l’application de la tradition Républicaine au seul motif d’une incompatibilité personnelle ?

Si au printemps prochain François Hollande est élu Président de la République, comment pourrait-on empêcher tel zélateur UMP de venir en mairie avec son portrait de Nicolas Sarkozy pour recouvrir François par Nicolas ? Tel autre, appartenant à une autre mouvance de masquer François par Marine ? Ou encore,  le couple parfaitement mondialiste, refusant toutes traditions nationales, mais imprégné d’idéologies à géométrie variable, de décrocher Nicolas ou François pour accrocher Ben Laden, Pol Pot, Poutine, Hitler, Pétain, Obama ou le Pape et pour faire bon poids, Stéphane Guillon ou Jean-Marie Bigard ?

Ce n’est pas pareil … s’égosilleront les belles personnes, comme les nomme Mélenchon. C’est exactement pareil !

La Loi prévoit en revanche que les portes de la salle des mariages restent ouvertes pendant toute la cérémonie civile. Ridicule diront certains exigeant leur fermeture -au risque pour le coup d’invalidation- par  crainte des courants d’air, du qu’en dira-t-on ou d’une première épouse oubliée pouvant faire irruption. D’autres, pourquoi pas, exigeront l’égorgement d’un poulet sur le bureau du Maire pour consulter les augures. Que sais-je encore ?

Une telle anecdote, n’est pas neutre, on commence par bafouer, au nom d’une humeur respectable, la tradition Républicaine sans se rendre compte que pour faire un coup médiatique on aggrave la grande débâcle sectaire dans les esprits. Ces gens la sont des fascistes :

« fascio » (« faisceau »), rassemblement des fusils au repos ou l’attribut du licteur dans la Rome antique ( le pouvoir de contraindre et de punir). »

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