«Tu veux passer le reste de ta vie à vendre de l'eau sucrée ou tu veux changer le monde?». C'est ainsi, selon la légende, que Steve Jobs, alors âgé de 28 ans, a convaincu le président de Pepsico, John Sculley, de rejoindre Apple en 1983. Alors qu'il s'est éteint, mercredi, des suites d'une longue maladie, Steve Jobs peut laisser son héritage parler pour lui. Du Mac à l'iPhone, en passant par l'iPod et l'iPad: mission accomplie. En 35 ans de carrière, il a, non sans quelques controverses, rendu le monde de l'électronique un peu plus beau; et surtout beaucoup plus simple.

En 2005, déjà malade, Steve Jobs (PDG-fondateur d’Apple et de Pixar) a donné un discours mémorable aux nouveaux diplômés de Stanford aux Etat-Unis. Une remarquable leçon de vie. Le patron d'Apple raconte comment les médecins lui ont annoncé sa mort prochaine. Et les leçons de vie qu'il en a tirées.

il raconte comment les médecins lui ont annoncé, un an auparavant, qu'il n'avait sûrement plus que quelques mois à vivre. «La mort est très probablement la meilleure invention de la vie», déclare-t-il.  Depuis il est resté extrêmement discret sur sa maladie.



 

 

Mots et maux de Jobs

J’ai toujours dit que s’il venait un jour où je ne ne serais plus en mesure de répondre à mes devoirs et aux attentes en temps que président d’Apple, je serais le premier à vous le faire savoir. Malheureusement, ce jour est venu.” (Lettre de Steve – 2011)

“Me rappeler que je serai bientôt mort a été la chose la plus importante qui me soit arrivée pour m’aider à faire des grands choix dans ma vie. Parce que presque tout, tout ce que vous disent les autres, toute la fierté, toute la peur de l’embarras ou de l’échec – ces choses s’effondrent devant le visage de la mort, ne vous laissant que ce qui est vraiment important.
Vous rappeler que vous allez mourir est le meilleur moyen d’éviter le piège de penser que vous avez quelque chose à perdre. Vous êtes déjà nu. Il n’y a pas de raison de ne pas suivre votre coeur. Restez affamés, restez fous.” (Stanford University – 1985)

“Être l’homme le plus riche du cimetière ne m’intéresse pas. Aller coucher le soir en me disant que j’ai fait des choses extraordinaires aujourd’hui, voilà ce qui compte” (Wall Street Journal – 1993)

Nous vivons une époque guidée par les usages, et les usages sont guidés, de plus en plus, par ces produits qui relient les hommes entre eux : l’automobile (Ford), la technologie (Apple), Internet (Google), les réseaux sociaux (Facebook). Il y en aura d’autres. Jobs fait partie de ces aiguilleurs. Mais il a façonné son époque avec une sorte d’acharnement rare, comme un fil de soie tissé sur l’absolue complexité du monde en mouvement. Il agace beaucoup. Parce qu’il n’a rien d’un démocrate. Plutôt un despote éclairé. (Benoit Raphaêl)

“Il est très difficile de designer un produit à travers des focus groups. La plupart du temps, les gens ne savent pas ce qu’ils veulent avant que vous leur ayez montré…” (Business Week – 1998)

“Picasso disait : ‘les bons artistes copient, les grands artistes volent’. Nous avons toujours eu honte de voler les grandes idées… Je pense que ce qu’une partie de ce qui a fait le Macintosh quelque chose de grand c’est que les personnes qui ont travaillé dessus étaient des musiciens, des poètes, des artistes, des zoologistes et des historiens qui se trouvaient être également les meilleurs spécialistes en ordinateur du monde.” (Interview vidéo – 1984)

S’inspirant des autres, mais en écoutant sa voix intérieure, dira-t-il aussi. “Suivre les dogmes, c’est vivre avec les résultats des pensées des autres

Créer, c’est aussi la capacité de dire “non”.

Créer c’est aussi la capacité à s’acharner.

“Le problème avec la folie des start-up de l’Internet n’est pas que trop de gens créent des entreprises, c’est qu’il n’y en a pas assez qui s’accrochent. C’est compréhensible, parce qu’il y a de nombreux moments remplis de désespoir et d’agonie, quand vous devez licencier des gens et abandonner des projets et gérer des situations difficiles. Mais c’est là que vous découvrez qui vous êtes et quelles sont vos valeurs.” (Fortune – 2000)

 



 

DOCUMENTAIRE// La face cachée de Steve Jobs

Réalisé en 2010 par el chaîne de télévision Bloomberg, c'est un des rares documentaires sur Steve Jobs