Il y aura peut-être un démenti, mais il me semble que cette prestation ultime avant le premier tour n’aura pas passionné les foules anonymes au-delà des partisans socialistes très impliqués derrière un protagoniste ou une autre. Le citoyen lambda a sans doute assez vite décroché pour se balader ailleurs. On peut légitimement se poser la question : un débat de trop ?

Quelques remarques me viennent à chaud.

Il m’apparaît que Ségolène Royal a été très nettement plus combative que lors des précédents débats. Elle aussi, à l’image de François Hollande, essaye de passer au-dessus de la primaire pour s’adresser directement aux Français. Elle s'éloigne de l’épisode strictement socialiste pour envisager le printemps 2012 et l’affrontement avec Sarkozy . Elle attaque cette fois-ci et il ne serait pas étonnant qu'elle réussisse à maintenir à distance un Montebourg, très "en dessous" hier soir et qui semblait la menacer.

Arnaud Montebourg a eu en effet de la peine à innover cette fois-ci. Il était très nettement plus pâlot que lors de ses dernières prestations. Les questions plus locales, plus précises, un peu "popotes" ne le servaient pas, moins en tous les cas que les grands sujets généraux, financiers et européens. Après une première partie assez forte, il termina plus difficilement sur les questions de santé, des banlieues, avec parfois l'utilisation trop appuyée d'un "misérabilisme" emprunté aux avocats des petites frappes de banlieues justement.

Pour ce qui concerne les journalistes, j’ai aimé la pugnacité de Laurent Joffrin. Il a su trouver souvent la formule provocatrice; il était lui-même. C’est en particulier grâce à lui que nous avons pu enregistrer le moment un peu drôle de l’émission, à propos des « notables ». (cf vidéo)

Revenant aux intervenants et à propos des deux protagonistes propulsés en tête du lot par les sondages, Hollande a dominé Aubry très nettement. Cette dernière est confuse, elle veut trop en dire en une seule phrase et mélangeant les sujets, elle devient inaudible. Martine Aubry fait preuve d'un manque évident d'esprit de synthèse. François Hollande, lui, est un vrai politique, on le sent très préparé, évitant les pièges et renvoyant avec habileté l’adversaire dans les cordes.

Le Ko de Martine Aubry sur l'école

François Hollande est un adversaire redoutable quand il est provoqué en face à face. Sa répartie est rapide, vive, souriante mais cinglante : il y a un peu de Mitterrand dans sa manière de débattre : "dans les yeux Monsieur le premier ministre ..." Nicolas Sarkozy ne doit avoir qu’un souhait : voir Aubry désignée par la primaire.

Nous constaterons que Jean-Luc Mélenchon n'a pas eu la réponse qu'il attendait : gouverner avec qui ? Il faut reconnaître que la question n'a pas été posée ... Enfin, ce n'est pas le moindre succès de cette nouvelle forme d'expression démocratique, François Fillon a loué le mode de désignation du candidat socialiste et ouvert la porte pour les prochaines échéances électorales à droite...

JLHUSS

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Galerie de moments choisis

 

 


Aubry les retraites par jlhuss





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