Ce verdict est conforme à ce qu’avait requis l’avocat général François Perain à l’encontre d’Ulrich Muenstermann.

L'avocat général avait également demandé un suivi socio-judiciaire et une interdiction de séjour en France de dix ans, qui n’ont pas été retenus par les jurés.

« J’admets que j’ai un passé criminel. Il s’est achevé en 1985, il y a plus de 26 ans. Je n’ai pas violé ni tué Sylvie Baton », étudiante en lettres modernes de 24 ans, avait affirmé Muenstermann, avant la délibération des jurés.

Pour l’avocat général, l’homme est un « sadique sexuel » dont le crime est « l’horreur absolue, la barbarie absolue, la loi du plus fort, sans aucune pitié », l’étudiante ayant été « frappée, ligotée, violée, sodomisée », avant de mourir étranglée.

Les faits s’étaient déroulés dans la nuit du 4 au 5 mai 1989 à Avallon. Le 5 mai au soir, la mère de Sylvie Baton et son beau-frère découvraient le corps sans vie de la jeune fille, immergé dans une baignoire remplie d’eau. La serrure de sa petite maison n’avait pas été forcée.

Déjà condamné à perpétuité en Allemagne

Des taches de sang et des habits ensanglantés avaient été retrouvés sur la scène de crime. Des marques de viol, de liens sur les bras et les chevilles étaient constatées.

L’enquête restait au point mort jusqu’à la réouverture du dossier en 2005, grâce aux avancées de la science. Selon les enquêteurs, l’ADN retrouvé sur les effets de la victime correspondait au profil génétique d’un homme purgeant en Allemagne une peine de réclusion à perpétuité pour le meurtre, suivi du viol d’une jeune Allemande en 1983.

Néanmoins, l’accusé niait farouchement le meurtre de Sylvie Baton, assurant seulement avoir eu une relation sexuelle consentie avec la jeune Française.

« Dans cette instruction, il manque tout un tas d’investigations », a plaidéBernard Revest l’avocat de Muenstermann : « Ça n’a intéressé personne parce qu’il y avait Muenstermann. Qui a tué, tuera… ».

«On ne condamne pas quelqu’un parce qu’il a un mauvais profil», avait-il lancé aux jurés.

A l’époque des faits dans l’Yonne, Muenstermann, marié et père de deux enfants, était en cavale depuis près de quatre ans, et recherché par la police pour plusieurs autres viols. Il avait finalement été interpellé en 1993 en Grande-Bretagne, puis remis aux autorités françaises en 2007, et mis en examen pour viol et meurtre.