"C'est la dernière fois que je vous adresse mes voeux comme votre député. En effet, j'ai décidé de ne pas me représenter après plus de quarante ans passés à l'Assemblée nationale.

"J'ai fait mon chemin ! J'ai aimé et servi Auxerre, contribué au développement de la Puisaye et de la Forterre, défendu les vins de l'Auxerrois, créé la Communauté de communes de l'Auxerrois. A un autre, plus jeune, de prendre le relais !

"Un grand merci pour le soutien que vous m'avez apporté, que vous apparteniez à la majorité ou à l'opposition. Je resterai présent parmi vous. Bonne chance à l'Auxerrois. C'est notre terre commune.

"Tous mes voeux pour l'année qui vient et qui sera difficile. Gardez foi en la France et en vous-même !

"Avec toute mon amitié."


Jean-Pierre Soisson

 

 

Vers une société de contrôle

Le député de l'Yonne ne se représente pas en juin 2012, il lève le pied mais demeure présent

Jean-Pierre Soisson, député de l'Yonne, ancien maire d'Auxerre, ancien président de la Bourgogne, écrivain-historien, lève le pied.

Sa permanence à Auxerre, a fermé définitivement le 31 décembre. C'est une page qui se tourne, en douceur.

" Je me rabats sur mon domicile rue Philibert-Roux. Je gèrerai la fin de mon mandat de chez moi. je n'ai plus les moyens de cette permanence."

En vacances pour quelques jours à la montagne, JPS a livré ses derniers voeux à son fidèle assistant parlementaire Jean-Paul Soury qui lui aussi, du coup, se retire de la vie publique, de son rôle de serviteur.

"J'ai écrit une page et j'y ai mis un peu de moi-même. Ce sont mes derniers voeux d'homme public".

Pas de nostalgie, mais un regard froid et aigü sur les choses, teinté d'une vision non pas pessimiste mais réaliste, ce qui est sans doute pire.

" Je fais tout à la main. Je me refuse d'entrer dans un système où tout est contrôlé et où tout peut être contrôlé. Je me refuse à aller payer mes courses au supermarché en payant avec un téléphone portable multifonctions. Nous sommes entrés dans une société de contrôle....", lâche le député de l'Yonne avec quelqu'amertume et inquiétude.

Il est sûr que ce n'est pas son monde, un monde dont il a décidé de se retirer. Parce que ce n'est plus son monde ? Ou parce qu'il prend le large définitivement, de plus en plus étranger à une évolution qui lui échappe, pour s'immerger dans ce qui lui paraît désormais l'essentiel : la réflexion, la méditation et l'écriture comme une prière ?


                                                                                                                                                    P-J. G.