Hakkar, 56 ans, a été condamné à trois reprises à la perpétuité pour le meurtre en 1984 à Auxerre du policier Claude Schaeffer, qu'il nie avoir commis. Or son dossier était accablant (DR)

Hakkar a bénéficié d'une remise en liberté conditionnelle du tribunal des peines de Colmar end ate du 12 janvier.

Dans quatre semaines, il sera libre.

Une attente qui doit sembler bien courte à Abdelhamid Hakkar, détenu depuis 27 ans et demi. Cet Algérien de 57 ans a été condamné en 1984 pour le meurtre d'un policier, qu'il nie avoir commis. Il s'agit de l'Auxerrois Claude Schaeffer. Hakkar avait été condamné à la prison à perpétuité par la cour d'assise de l'Yonne, puis une nouvelle fois en appel puis par une autre cour d'assise. Trois fois donc.

Cette libération conditionnelle, annoncée mardi matin par France Inter, sera très stricte. Obligation de soins, port d'un bracelet électronique, les juges sont prudents. Le tribunal d'application des peines de Colmar a rendu cette décision le 12 janvier dernier, mais elle n'est devenue définitive que lundi. Après sa libération, il sera placé sous bracelet électronique au sein de sa famille à Besançon et travaillera dans une association de réinsertion de détenus.

L'homme a toujours nié les accusations de meurtre. Au cours de sa détention, il a été transféré à 45 reprises et a passé 12 ans à l'isolement. Il a été condamné dans l'intervalle à diverses peines pour des délits pendant son incarcération, dont quatre tentatives d'évasion.

En 2006, parmi les Dix de Clairveaux, il avait réclamé le rétablissement symbolique de la peine de mort, pour dénoncer les conditions de sa détention. Il avait également observé en 2008 une grève de la faim pendant 42 jours pour "dénoncer l'acharnement de la justice française contre lui".

Dans sa décision, le tribunal de Colmar a souligné que "on ne parvient plus à trouver de sens à l'incarcération du requérant", a rapporté l'avocate d'Abdelhamid Hakkar, Marie-Alix Canu-Bernard. Un fait suffisamment rare pour être souligné.