@SoloNecrozis, son pseudo sur le site de microblogging, offre un regard inédit sur les conditions de vie dans les centres de rétention administrative (CRA), un univers opaque où seules quelques associations ont le droit de se rendre. D'après la Cimade, présente au Mesnil-Amelot, c'est la première fois qu'une personne menacée d'expulsion témoigne en direct de l'ambiance qui y règne.

«Au début, c'était juste pour tenir mes amis au courant, précise Gil Ndjouwou Moutimba, ancien étudiant en fac de droit et de psychologie, et qui souhaite désormais suivre un BTS communication. Puis j'ai essayé d'alerter des gens influents [comprendre des journalistes, ndlr] Avec son téléphone portable, auquel il a accès deux heures par jour, puis grâce à l'ordinateur de la Cimade, il donne son point de vue. «Le CRA est très loin de l'image négative qu'on peut en avoir, juge-t-il. On ne peut rien reprocher aux policiers. On m'a tout expliqué, quelles sont les démarches à suivre, c'est vraiment complet.»

L'histoire de Gil Ndjouwou Moutimba, elle, est assez classique. Mardi, alors qu'il rentre à Reims où il réside, il est arrêté juste après un péage sur l'autoroute A4. Le jeune homme de 23 ans n'est pas en mesure de présenter des papiers en règle aux gendarmes. «Je suis arrivé en France le 20 septembre 2008 avec un visa étudiant de trois mois, puis un titre de séjour jusqu'en septembre 2009, explique-t-il. Mais je n'ai pas pu le renouveler, faute de garanties nécessaires, notamment financières.»

Depuis, il est donc hors-la-loi. «On pense toujours à l'arrestation, mais plus le temps avance, plus on se dit qu'on va réussir à passer entre les mailles du filet», confie-t-il. Après sept heures de garde à vue au commissariat de Chelles, Gil Ndjouwou Moutimba est conduit au CRA du Mesnil-Amelot, à quelques encablures de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, puis vendredi au tribunal administratif de Melun.

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