On appelle bois flottés les troncs d’arbres, poutres et planches rejetés par la mer après chaque marée. Leur séjour dans l’eau salée donne, à certaines de ces épaves, des formes surprenantes. Des artistes, professionnels ou amateurs, s’en emparent pour créer des œuvres dont ceux qui ont fréquenté les expositions organisées par les Offices du Tourisme des communes côtières peuvent se faire une idée.

La marée électorale charrie aussi ses bois flottés. On les trouve en lisant les journaux, en écoutant la radio, en regardant la télé et, bien sûr, en surfant sur le net. Pourquoi ne pas en ramasser quelques uns ?

Effets délétères sur un acteur bedonnant du métinge de Villepinte

Le jeudi 15 mars, les auditeurs de diverses radios ont pu entendre Monsieur Gérard Depardieu avouer à un journaliste suisse qu’ « il n’aimait pas les Français » parce qu’entre autres défauts, ils étaient « arrogants ». Trois jours avant qu’il ne fasse cette peu agréable déclaration, Monsieur Depardieu Gérard, assistait au rassemblement organisé à Villepinte par et pour Nicolas Sarkozy. Doit-on penser qu’il y a entre les deux événements une relation de cause à effet ? Ceci dit, l’acteur faisait peut-être la promotion de son prochain film dont le titre serait « Obélix contre les Gaulois ».

Curieuse conséquence d’une manifestation anti -nucléaire

C’est écrit dans le journal, donc c’est vrai. Dimanche dernier des manifestants (60 000 selon les organisateurs, 35 000 selon la police) ont formé, dans la vallée du Rhône, une chaîne humaine (opération qui consiste à se tenir par la main) sur deux cent trente kilomètres. Une division de niveau CE2 permet de découvrir que dans le premier cas (organisateurs) l’envergure de chaque manifestant était de 3,83 m soit, de la pointe du majeur au pli de l’épaule, une longueur de 1,50 m, et, dans le second (police) de 3,30 m. Même si on admet que, comme d’habitude, la vérité se situe entre ces deux extrêmes, il est désormais impossible d’accuser les organisations écologistes de la jouer petit bras.

Apathique Aphatie 

Jean-Michel Apathie donne volontiers des leçons de morale et d’économie aux personnalités politiques invitées du Grand Journal de Canal +.  Mercredi soir il a expliqué pourquoi les candidats nous mentaient en prétendant pouvoir lutter contre la hausse du prix de l’essence. Une des invités, était Madame Diane Krüger venue faire la promotion d'un film où elle interprète le rôle de Marie-Antoinette. Indignée par ce qu'elle venait d'entendre dans la bouche de l'éminent éditorialiste, l'actrice se demanda à haute voix pourquoi, au lieu de s'écharper sur le prix de l'essence, « les candidats ne demandaient pas au peuple d'acheter des voitures hybrides ou à hydrogène ». Pour ceux qui l'ignoreraient, rappelons qu'une Honda Jazz, véhicule d'entrée de gamme en hybride se vend 19 000 € à comparer au 7 500 €  de la Logan de Dacia. Et que le bilan énergétique global de ces véhicules est très loin d'être aussi positif qu'on veut bien le faire croire. Dans ces conditions, on peut donc se demander :

a) Si, Madame  Diane Krüger  n'est pas atteinte par le syndrome Dieudonné (cet acteur qui, ayant incarné Bonaparte dans le film d'Abel Gance, finit par se prendre pour Napoléon). En effet, sa réflexion  n'est que la transcription en plus moderne, du regrettable « Ils n'ont pas de pain qu'ils mangent de la brioche » articulé par Marie-Antoinette, lors d'une des innombrables émeutes de la faim qui précédèrent la chute de l'ancien régime.

b) Pourquoi Monsieur Aphatie n'a-t-il rien trouvé d'autre à répondre à l'énormité proférée par Madame Krüger qu'un « Est-ce que vous avez vos cinq cents signatures ? » Sous entendant par là que, contrairement aux solutions qu'avancent les candidats « officiels »,  les propositions de  l'interprète de feu Madame Veto étaient de nature à résoudre les problèmes économiques et écologiques posés par la crise.

D'accord, tout ça est minuscule, mais quand on pratique ce dénigrement perpétuel et sournois des hommes et des femmes politiques, on ne doit pas en même temps ni s'étonner, ni s'offusquer de voir l'extrême droite s'incruster dans le paysage.

 Chambolle