Guy Roux a honte des fauteuils confortables du banc (DR)

Guy Roux a honte du banc auxerrois. Il est composé de fauteuil à hauts dossiers, confortables, le long de la touche. C'est là que siègent le staff technique ainsi que les joueurs remplaçants appelés, au bon vouloir de l'entraîneur à pénétrer sur la pelouse lors d'un remplacement. Le délégué élu de l'association AJA au centre de formation a honte parce qu'il n'aurait jamais accepté ce type de fauteuil beaucoup trop confortable à son goût. Il aurait préféré des bancs avec des clous par-dessus, exprimant l'idée que les remplaçants doivent avoir les crocs et être prêts à tout instant, alors qu'aujourd'hui, "ils ne sont pas réveillés".

Cette séquence sur l'AJA n'est pas passée inaperçue dans le zoom sur Auxerre d'une équipe de TF1, diffusée dimanche midi, que ceux qui ne l'auraient pas vue peuvent revoir ici.

In fine elle traduit le malaise perceptible et surtout une forte inquiétude qui se répand comme une trainée de poudre dans les milieux sportifs de l'Yonne. L'AJA est en danger, la descente en National n'est pas une utopie. Les résultats - 4 points pris sur les 6 derniers matchs, pas un seul point pris à l'extérieur et la plus mauvaise défense de Ligue 2 avec 17 buts encaissés - mais aussi le contexte général, incitent au pessimisme et font tirer la sonnette d'alarme à certains, compte tenu de l'expérience de la saison dernière.

Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

Ils sont nombreux à dire et traduire tout haut et publiquement leur inquiétude. Et pas les mêmes Cassandre que d'habitude. Ainsi, le directeur de l'hôtel Ibis à Auxerre, sur les ondes de France Bleu Auxerre ou encore Michel Pellerin, conseiller général du canton de Noyers-sur-Serein. Ce dernier estime que Jean-Guy Wallemme doit rejoindre définitivement le Congo car le club ne peut pas attendre indéfiniment comme la saison dernière le mois de mars avant de prendre les décisions qui s'imposent. Le limogeage sacrificiel tardif de Laurent Fournier. Argument massue : pas de résultats, pas d'équipe et surtout pas de fond de jeu. Et les "essais" incompréhensibles pour certains, qui continuent alors que la saison avance. Bref, Auxerre ne pourrait réagir que par à-coups et serait sous la menace d'une relégation. 

Y a-t-il un pilote dans l'avion ? s'interrogent aussi nombre de supporters.

Un président souffrant (Gérard Bourgoin a subi une intervention chirurgicale) tenu éloigné du terrain et du club, un entraîneur qui a passé 15 jours en Afrique avec la sélection du Congo éliminée de la CAN (coupe d'Afrique des nations) rejoint pendant 8 jours par son adjoint Kamel Djabour ... en somme, l'AJA décapitée de son staff technique pendant la trêve internationale, période propice à un travail de fond et de rapprochement des hommes. Les Lensois mal en point ont mis à profit la trêve pour aller courir sur les terrils.

Leader, leaders ? Il n'y en pas sur le terrain, pas un pour rameuter les autres, élever la voix et ordonner lorsque le bateau tangue dangereusement. Ou alors les leaders en puissance - puisque selon Jean-Guy Wallemme lorsque lui fut posée cette question, chaque joueur était un leader - sont complètement amorphes.

L'AJA organise, mercredi matin, sa grand messe à l'intention des élus, sponsors et artisans divers. L'occasion de faire visiter le chantier du nouveau centre de formation en cours de construction et de montrer comment l'argent public a été bien investi. Après il y aura le moment sacré de "la" photo officielle, cliché en retard, cette année, à l'image de l'équipe fanion sur son plan de marche.

Quel sens aurait un centre de formation parmi les plus modernes d'Europe dans un club relégué en National avec son cortège d'effets néfastes et dévalorisants ?

 

                                                                                                                     P-J. G.